En termes de popularité et de charisme, le champion serbe est loin de défier ses deux grands rivaux, Federer et Nadal, un peu comme s’il ne parvenait pas – malgré sa domination actuelle – à asseoir sa légitimité en haut de l’affiche. Voilà près de vingt ans que le grand public vibre au rythme des exploits du Suisse et de l’Espagnol, unis dans les coeurs comme les cordes d’une raquette. Les deux hommes ont, avec des styles très différents, écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du tennis. Et, bizarrement, Djoko n’a jamais vraiment trouvé sa place. Nul ne conteste, bien sûr, son talent, son registre technique, sa stupéfiante force mentale. Mais, quelque part, il est toujours obligé de jouer le rôle du mauvais du film. Les uns le trouvent arrogant, les autres s’interrogent sur ses méthodes de préparation. Chacun de ses gestes semble suspicieux, comme lorsqu’à la dérive il quitte le court après un avoir perdu un set et qu’il revient tout guilleret quelques minutes plus tard. On se souvient qu’il avait même été sifflé par le public anglais lors de sa dernière victoire à Wimbledon face à Federer. Dur, dur. Plein d’humour et polyglotte, Djokovic fait tout pourtant pour conquérir les faveurs du public.
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