Un nouvel arrêté préfectoral datant du 17 octobre a prolongé l’interdiction, pendant quinze jours, aux majeurs de fréquenter leur salle ce qui semble aller à l’encontre des directives ministérielles. Explications.
Colère, incompréhension, fatalisme, usure. Tant de sentiments qui commencent à fleurir dans les différents gymnases du territoire maralpin. Alors que les acteurs de plus de 18 ans du département étaient doucement en train de conclure une troisième semaine consécutive sans pouvoir s’entraîner ni jouer dans leur salle respective et qu’un espoir était en train de naître du fait que les Alpes-Maritimes ne font pas partie de la liste – assez longue – des territoires soumis au couvre-feu de 21h00 incluant 20 millions de Français, la nouvelle prolongation de l’arrêté préfectoral a fait office de coup de poignard, celui, peut-être, de trop. « Il devient très critique pour l’ensemble des sports utilisant des gymnases de survivre, monde fédéré et professionnel compris. A noter, comme argumentaire contre le Préfet, que le seuil d’alerte et le taux d’incidence sur la circulation du virus ne peuvent plus être imputés aux sportifs majeurs pratiquants dans les gymnases puisqu’ils sont fermés depuis trois semaines. Cherchez l’erreur », a communiqué le Comité Départemental Olympique et Sportif du 06 ce dimanche.
En effet, ce samedi 17 octobre, sur son site internet, le Ministère chargé des sports, a émis de nouvelles directives concernant l’encadrement du sport dans les territoires soumis au couvre-feu. Une précision importante étant mentionnée pour les régions de France étant libérées de ce confinement nocturne : « Dans les autres territoires, l’accès de tous les pratiquants aux équipements couverts reste possible sous réserve de mise en place de protocoles sanitaires renforcés. »
C’est alors que dans son recueil des actes administratifs, datant de ce même 17 octobre, la Préfecture des Alpes-Maritimes a décidé, pour une durée de deux semaines, allant jusqu’au 2 novembre inclus, d’accorder uniquement la pratique du sport en salle aux mineurs, groupes scolaires et autres équipes professionnelles. Les amateurs majeurs étant à nouveau exclus. Pourquoi ? C’est toute la question qui hante chacune et chacun aujourd’hui. « Malheureusement pour nous et pour le monde amateur sportif du 06, le Préfet a prolongé son arrêté interdisant aux majeurs de pratiquer [leur sport en salle] jusqu’au 2 novembre. De ce fait il n’y aura pas de cours de judo pour les adultes pendant les vacances. Évidemment, le club mettra en place des séances de préparation physique en remplacement. Croisons les doigts pour que nos gouvernances réfléchissent un peu plus avant de mettre en place des règles incohérentes », peut-on, notamment, lire sur le Facebook du club de Carros.
Chez notre média, les faits et uniquement les faits. L’une des questions, dont nous essayerons dans les jours à venir de trouver une réponse, est par conséquent de savoir si la préfecture des Alpes-Maritimes a inspecté chaque gymnase pour savoir si la mise en place des protocoles sanitaires renforcés, dont parle le Ministère, est respectée ou non ? Les conséquences à la fois économiques et physiques – d’ordre de santé publique – risque de devenir catastrophiques. Pour certains, elles le sont déjà. Des clubs commencent à souffrir financièrement et notre média a déjà eu échos de plusieurs blessures suite à des entraînements, notamment au basket ou en handball, sur des terrains extérieurs, le soir, dans le froid et l’obscurité, dû à des conditions impropres à la tenue d’un fil rouge qu’est une saison sportive.
Notre propos n’a, en aucun cas pour but, de remettre en cause ou de critiquer les décisions de ceux qui nous dirigent. Le complotisme – par exemple – n’a pas sa place dans nos colonnes. Tout comme la diffamation ou l’irrespect envers les instances républicaines ou la démocratie. Il se veut simplement être le relais d’une population qui est aujourd’hui dans l’incompréhension : sans réponse. Tant est si bien que fleurissent régulièrement, de la part de Santé Publique France – un établissement public administratif sous tutelle du ministère chargé de la Santé – des bilans de lieux où les différents clusters apparaissent : les établissements sportifs ne sont jamais mentionnés. Alors, sans jamais vouloir faire monter la mayonnaise à l’encontre de nos institutions, nous n’avons qu’un mot à la bouche. Pourquoi ? Un Président de club nous confiant même une formule qui prouve le quasi désarmement des acteurs du sport maralpin : « Pour nous faire attendre et trouver justice, l’humour reste notre dernière arme. »
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