Arrivée à Cannes l’été dernier, Katty Piejos n’y jouera plus la saison prochaine. L’ambition de monter en LFH l’a motivée à intégrer le club, mais Cannes jouera toujours en D2F.
Katty, toi qui a tout connu avec Metz notamment et qui est une internationale française réputée, pourquoi as-tu fait le pari, à 33 ans, de la D2F avec Cannes ?
Le club m’a contacté au mois de juin lorsque j’ai terminé ma saison en Russie. Le projet m’a intéressée : revenir en France, au soleil. Une belle opportunité. J’ai dit que je venais pour monter en première division car, hormis ma première année en France, je n’ai connu que ça. Alors, j’ai donné mon accord pour donner un coup de main au club dans cette optique.
Mais, très vite, les dirigeants ont changé d’entraîneur…
Il y a eu deux défaites assez vite. Raphaël Benedetto n’a pas eu le temps… Il est ambitieux, jeune et passionné. Je le sentais très motivé. Mais on ne lui a pas donné sa chance.
Finalement, Cannes n’a pas fait le poids face à Besançon ?
Besançon a été très bon tout au long du championnat. Cette équipe descendait de LFH avec de jeunes joueuses qui connaissaient le contexte de l’élite. Pour elles, la D2F c’était de la rigolade. Malgré tout, Cannes avait une équipe convenable mais avec beaucoup de jeunes joueuses au fort potentiel mais qui venaient de la Nationale 2. Elles ne connaissent pas le haut niveau. Mais avec ces joueuses là, on a vu des choses intéressantes car on a battu Besançon et Brest, les deux premiers. Mais ce qui nous a fait défaut, c’est la continuité et la régularité. Nous avons été performantes dans des matchs très importants, mais moins contre des équipes soit disant plus faibles.
La jeunesse cannoise n’était pas au niveau ?
Ça reste jeune, très jeune. Elles ne sortent pas de clubs qui peuvent avoir une réserve en Nationale 1 ou une Nationale 2 et qui donc par épisodes en matchs ou aux entraînements, ont déjà touché à la LFH. Elles ne sortent pas d’un centre de formation donc le banc était un peu juste. On a tourné tout au long de la saison avec les mêmes joueuses. Ce n’est pas évident de lancer une joueuse qui a un peu peur, qui n’a pas l’habitude de rentrer ainsi et qui n’a pas été intégrée suffisamment tôt. Le groupe était réduit.
Neuvième en 2013, cinquième en 2014, le club a voulu viser la LFH en 2015 mais ne termine que troisième. N’était-ce pas trop tôt ?
Quand je suis arrivée, je ne connaissais pas le club. Effectivement c’est peut-être allé trop vite dans un sens, mais il faut avoir des ambitions, il faut être ambitieux. Pour moi non, ce n’est pas allé trop vite. Il y a deux ans elles terminent neuvièmes après être montées, puis cinquièmes. L’objectif annoncé était possible. Mais les moyens ont-ils tous été mis en place ? Y avait-il suffisamment de joueuses ? Il y a plein de choses qui font qu’on peut être limité. Les blessures aussi. Dans le sport de haut niveau ça ne pardonne pas.
Tu auras découvert autre chose…
La D2 c’est différent de ce que j’ai connu. Il y a un gros fossé. Il y a de belles équipes, avec de bonnes anciennes joueuses de qualités. mais le championnat de LFH est totalement différent, même sur le terrain. Cela reste malgré tout une expérience comme une autre. J’ai voulu relever ce défi. Mais ça n’a pas fonctionné. C’est une aventure comme une autre dans ma carrière mais il y a de la déception. Une grosse déception. Je suis une gagnante. J’ai tout le temps gagné à Metz. Tous les ans. Même en Russie j’ai été championne. Donc je suis arrivé ici pour relever le défi mais…
(Crédit photo : Ln Villard)
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