Avec une onzième victoire en quinze journées, la N2F d’Antibes, troisième du championnat, est dans la continuité d’une belle saison mais a joué avec le feu à Cagnes-sur-Mer.
Rarissime. Samedi soir en Nationale 2 Féminine, Antibes, pourtant favorite du derby à Cagnes-sur-Mer, n’a marqué que trois buts en première mi-temps. Comme dirait l’autre, même en le faisant exprès… Mais s’il y a quelques semaines en première division masculine Nantes a mené à Dunkerque 3 à 16 avec un match plié à la pause, les locales n’ont pu faire mieux qu’être devant de cinq longueurs : 8 à 3.
Antibes restant donc, malgré tout, dans le match. « Une fille marchait et faisait semblant d’accélérer pour tirer. Ou alors, elle faisait une passe à la fille d’à côté… qui faisait pareil. Ça s’est résumé à ça. Franchement, on mettait une gardienne U15 en face elle n’aurait pas eu peur des ballons. Ça jouait vraiment tranquille, sans vitesse. Sans engagement. Les filles n’étaient pas en jambe. Après il faut dire aussi que Cagnes nous a posé des problèmes. Elles ont plutôt bien joué le coup en nous faisant faire, au ralenti, ce qu’elles voulaient qu’on fasse. Du coup, ça a donné ça. J’ose espérer que ça ne m’arrivera plus jamais dans ma carrière », a confié l’entraîneur Antibois Laurent Ghio sur le site internet du club.
A la pause, se sont ainsi, de façon spontané, les joueuses qui ont pris collectivement la parole pour se recentrer et trouver des solutions. « Un discours lucide et tout le monde était d’accord sur la situation : difficile de ne pas l’être. Personne n’a cherché à tirer la couverture pour soi-même. J’ai trouvé ça archi-positif que ce soit elles qui cherchent aussi des solutions. Je me suis mis en retrait et j’ai simplement donné l’équipe qui devait reprendre sur le terrain. Ce qui s’est passé dans ce vestiaire est très positif pour la suite. La preuve d’une maturité collective qui progresse. » En seconde période, en jouant à son niveau, Antibes n’a finalement pas tremblé. L’égalisation à 13-13 aura lieu à la 46e pour un score final de 18-23.
A sept journées de la fin du championnat et avec la victoire de Toulon à La Garde, Antibes n’a plus son destin en main pour monter en Nationale 1 : c’est à dire soit terminer championne soit être dans les quatre meilleures deuxièmes des huit poules. Mais pour Ghio, qui a repris une équipe il y a un peu plus d’un an au bord du gouffre, ce n’est pas si important. « Même si on gagne tout, il faudra compter sur au moins un faux pas des équipes de tête. Voilà la situation. Ça ne change pas grand chose pour nous. On va tâcher de finir le mieux possible et on verra bien. Au delà du sportif, ce groupe doit encore progresser dans son caractère, sa maturité et sa confiance personnelle. Monter en Nationale 1 bien sûr que ce serait bien. Mais pour bien y figurer, il en faudra encore plus que ce qui est montré aujourd’hui même si, encore une fois, si on se replonge un an en arrière, on revient de loin. »
La prochaine journée sera riche en enseignements. Si Antibes devrait faire valoir sa supériorité à domicile contre une équipe d’Ajaccio qui lutte pour son maintien, Toulon et La Garde vont affronter respectivement Mazan et Bouillargues, les deux seules équipes à avoir battu Antibes en 2020. Sept journées, c’est encore long…
(Crédit photo : René Vinci)
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