Quand on a appris, mercredi en fin de soirée, qu’on jouerait la Suisse en huitièmes, on était plutôt ravis. Nous, vous, les Bleus. A l’inverse, il fallait voir les Suisses : il y avait de la peur dans leurs yeux. Car la France effraie dans ce tournoi, plus pour son armada que pour son bilan en poules, dans un groupe, il est vrai, plutôt dense avec l’Allemagne et le Portugal. À tel point que les journaux suisses n’ont pas osé le rapprochement entre la phase de groupes de 2016 et ce huitièmes de finale. La Suisse avait, à l’époque, arraché un match nul (0-0) contre la France, alors même que le billet pour les huitièmes avaient été composté face à la Roumanie et l’Albanie. On connaît la suite, avec une finale perdue face aux Lusitaniens de Cristiano Ronaldo.
Personne ne peut se réjouir de jouer les Bleus depuis la dernière Coupe du monde et la victoire héroïque face à la Croatie. Battre l’équipe de Didier Deschamps est probablement le plus gros défi imaginable dans le football de nations aujourd’hui, si l’on excepte peut-être la Belgique. Ce statut est enviable mais fragile. Il faut le renforcer et le crédibiliser match après match, dans des rencontres où chaque erreur, chaque défaut et chaque signe de vieillissement sont scrutés. Lundi soir à Bucarest, il sera l’heure de justifier les attentes des Français et les craintes des autres pays. Avec de la patience face à une équipe pas toujours simple à manoeuvrer mais sans un excès de respect non plus.
Si le tournoi des Tricolores s’arrête dimanche, la qualité de l’adversaire ne sera pas une excuse suffisante, pas plus que l’état du terrain ou la chaleur annoncée. La déception sera grande, la tristesse plus forte qu’en 2016. Messieurs, il est l’heure de justifier votre statut de champions du Monde.
Voir plus d'articles de la même catégorie