Bis repetita. Deux ans après, Jimmy Raibaud va retrouver les pelotons professionnels en tant que stagiaire chez Ag2r. Plus que jamais, le Cannois est à un tournant de sa carrière.
Il est de retour. Mais ça, on le savait déjà. Champion de France amateur en 2012 et après avoir gagné quatre autres courses, Jimmy Raibaud (CR4C Roanne) s’est retrouvé propulsé stagiaire chez Ag2r. Une belle expérience qui ne s’est pas conclue par un contrat professionnel. Sa saison 2013 a été polluée par une blessure chronique au genou, qui s’est résorbée en fin de saison, ce qui lui a permis le 6 octobre de gagner le Prix de Manziat (toutes catégories). Sa saison 2014 est à la hauteur de l’un des patrons du cyclisme français amateur avec trois victoires : Prix de Buxerolles en mars (Coupe de France DN1), 2e étape du Rhône-Alpes Isère Tour (2.2 UCI) en mai et la 2e étape du Tour de la Creuse (Elite Nationale) en juillet.
C’est donc, presque naturellement, que Vincent Lavenu et Ag2r ont rappelé Raibaud. Régulièrement en contact, les performances du Français n’ont pas échappé à l’une des toutes meilleures équipes du monde, qui vient de réaliser un fantastique Tour de France. « J’ai appris la nouvelle il y a une dizaine de jours », explique Raibaud à www.magsport06.fr. « Une évidence ? Je ne sais pas. Il y a tellement de garçons qui postulent. Je n’avais aucune certitude. Et puis j’avais déjà eu ma chance. Ça c’est très bien passé il y a deux ans. D’ailleurs, si je m’étais loupé, ils ne m’auraient pas repris. » Ce n’est donc pas commun de voir un garçon une deuxième fois stagiaire, à deux ans d’intervalle et surtout dans la même équipe.
« J’étais capable de revenir »
« Montrer que je suis toujours là malgré ma difficile année 2013, c’est ce que j’essaye de faire tous les week-ends. J’avais une progression régulière mais qui a été stoppée il y a un an. C’était à moi de montrer que j’étais capable de revenir au plus haut niveau. J’ai gagné une Coupe de France DN1 assez tôt. J’étais sur de bons rails. J’ai ciblé les grosses courses, les moments importants et j’ai été plus régulier. »
Alors voilà, celui qui a porté les maillots de l’US Cagnes-sur-Mer, de l’OCC Antibes et du Sprinter Club de Nice, va à nouveau retrouver les plus grands et porter fièrement les couleurs du cyclisme des Alpes-Maritimes comme le font déjà les Niçois Alexandre Blain chez Raleigh et Aurélien Passeron chez Silber. « Je devrai courir entre dix et vingt jours avec Ag2r. Mais je ne connais pas encore mon programme car ils ont beaucoup de choses à faire sur le Tour de France. J’aurai plus de précisions début août. » Raibaud, sous son maillot du CR4C Roanne, aura encore l’occasion de monter en puissance et d’emmagasiner de la confiance ce mardi sur le Grand-Prix de Cours-la-Ville (Elite Nationale).
« Encore plus de pression »
Raibaud va arriver dans une situation différente d’il y a deux ans. « Je suis plus connu qu’en 2012. J’étais tout frais champion de France. J’avais 20 ans. Mais aujourd’hui j’ai confirmé, je me suis fais d’avantage connaître. A moi d’être performant. » Et pour crever l’écran et cette fois décrocher son contrat professionnel, le sprinteur ne devra pas se louper, il arrive dans un peloton français en pleine explosion. « C’est assez exceptionnel ce que les Français ont fait sur le Tour de France. Cela me donne encore plus de pression. Je n’ai pas envie de décevoir. Ça sera dur, mais j’arrive dans une équipe qui est sur une grosse dynamique. L’ambiance doit y être très bonne. C’est tout bon pour moi. » Raibaud aura peut-être d’avantage la possibilité de s’exprimer, par rapport il y a deux ans, pour une bonne raison. Ag2r fait partie aujourd’hui des meilleures équipes du monde, elle a beaucoup gagné cette année et n’a plus rien à perdre. Sa saison est réussie depuis bien longtemps et avec Péraud, Bardet, Kadri et les autres, elle a explosé sur le Tour. Raibaud débarque dans une équipe en pleine bourre qui n’a plus de pression pour la fin de saison. Même s’il reste encore cinq épreuves de Coupe de France PMU à disputer et que trois Ag2r font sont ajourd’hui dans le Top 5 après onze épreuves.
Mais la question qu’il faut se poser ne doit pas être esquivé pour l’un des meilleurs français du peloton amateur. Est-ce, à bientôt 23 ans, sa dernière chance de passer professionnel ? « Personne n’est capable de le dire. Mais oui c’est un moment super important. A moi de saisir cette nouvelle opportunité. Je dois mettre toutes les chances de mon côté. C’est de plus en plus compliqué de gagner. » En effet, Raibaud débarque dans un peloton où les Français n’ont jamais autant gagné, ni cotoyé les meilleurs du monde depuis vingt ans. « Ce que font les jeunes français c’est énorme. Exceptionnel. C’est plus dur aujourd’hui, il y a plus de jeunes. Mais attention, tout le monde n’a pas le même rôle. Heureusement qu’il n’y pas que les meilleurs qui passent pros. Je sais ce que je peux apporter. » Raibaud explique ici que même si c’est un excellent sprinteur, il avoue ne pas faire parti du même monde que Coquard, Démare ou Bouhanni. « Ça n’a rien à voir. Je ne suis pas du tout du même niveau. Je suis encore dans la formation et l’apprentissage. Jusqu’où je peux aller ? Je ne sais pas. Ça sera la surprise. »
(Crédit photo : Nicolas Gachet ; www.directvelo.com)
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