Alexandre, quel coup magnifique aujourd’hui. Comment s’est dessinée la course ?
On savait que beaucoup de monde pouvait perdre la course aujourd’hui. Au briefing tout était prévu car comme chaque année, cette étape est très dangereuse avec le vent et donc les bordures. Dès les vingt premiers kilomètres, le vent et la pluie ont permis à vingt coureurs de prendre le large. Nous étions trois de Relaigh : Tom Scully, Éric Berthou et moi même. Tout le monde tournait : l’entente était très bonne. Tom est devenu maillot jaune virtuel.
Le peloton n’est jamais revenu ?
Non. Il y a eu un mano à mano énorme pendant cent kilomètres et l’écart est resté autour des 50 secondes. Derrière, le peloton était en grande partie emmené par les équipes française : EuropCar et Roubaix Lille Métropole. Elles étaient piégées. Une série de petites bosses s’est présentée et personne n’a coincé devant contrairement au peloton et l’écart est monté à 2’45 ». Nous n’avons pas ménagé nos efforts.
Comment a été négocié le circuit final ?
Il y avait une dizaine de kilomètres à parcourir à trois reprises. On s’est vite rendu compte qu’une portion de 1,5 kilomètre pouvait nous permettre de réaliser un joli coup dans le final. On s’est retrouvé à quatre ou cinq à rouler dans le groupe dont Éric et moi. Mais on ne voulait pas emmener tout le monde sur un plateau jusqu’à l’arrivée. Alors, lors de ce dernier passage stratégique, on a fait le secteur à fond et avec Éric nous avons lâché le reste du groupe. Il nous fallait tenir ensuite dix kilomètres et nous y sommes parvenus. Éric, suite à une chute mardi dernier, était hors course pour le classement général. Alors, il m’a laissé la victoire d’étape pour que je puisse prendre un maximum de bonifications dans le but de garder le maillot jusqu’à dimanche. Ma victoire lui revient à 50%.
Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
C’est un beau pied de nez aux équipes Françaises qui ne veulent pas de moi. Les Anglais m’ont donc récupéré depuis plusieurs saisons. J’avais déjà goûté à ce sentiment de revanche en 2011 avec ma victoire au Tour de Normandie. Mais là, gagner avec Éric, qui n’a pas été conservé par Bretagne-Schuller, c’est génial. J’ai réussi à le faire venir chez Relaigh et voici le résultat. Un moment magnifique. Tu as quatre-vingt jours de courses dans l’année et des moments comme ça tu en as peu. Il faut en profiter.
La Normandie vous réussie bien après 2011. Comment l’expliquer ?
J’y arrive toujours très motivé. C’est souvent mon premier objectif de la saison pour préparer au mieux les classiques du mois d’avril. J’ai souvent de très bonnes jambes. Et puis des courses d’une semaine en France il y en a très peu : on peut les compter sur les doigts d’une seule main. C’est donc toujours très motivant de réussir. Quand on y brille, ça prouve des choses…
Comment abordez-vous la suite ?
J’ai une grosse équipe : personne n’a abandonné. Et puis on commence à tout rafler. Tom Scully a déjà gagné le prologue et est aujourd’hui deuxième du général et maillot blanc de meilleur jeune. Ajoutez à cela les performances d’Éric et mon maillot jaune, les autres équipes vont être très revanchardes. Elles voudront notre peau. L’étape de demain a été musclée par rapport à l’année dernière. Il faudra répondre présent.
crédit photo : David Allais / www.tourdenormandiecycliste.fr
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