Une finale totalement inattendue, qui a tourné en faveur, encore une fois, d’un Espagnol. Albert Montanes, 82e à l’ATP, a battu 6-0 7-6(3) Gaël Monfils,109e, pour l’ultime match de la semaine niçoise. Après les deux succès d’Almagro (2011 et 2012), Montanes prouve que derrière les grands noms du tennis espagnol (Nadal, Ferrer, Verdasco) il possède encore de beaux jours devant lui à 32 ans. Et pourtant, il y a huit jours, il était chez lui, en Espagne, entre amis quand soudain « le téléphone a sonné à 20 heures et c’était l’ATP qui me demandait si je voulais venir jouer après le forfait de la tête de série n°1 Thomas Berdych ». Lucky-loser, bénéficiant donc d’un bye au premier tour, Montanes a tout au long de la semaine écarté Hanescu, finaliste en 2011, puis trois Français : Mathieu, Vasselin et donc Monfils. Visiblement, les deux premiers cités n’ont donné que peu de conseils au troisième. Monfils, présent à Nice grâce à une wild-card, subit un violent 4-0 (40/40) au moment de l’interruption à cause d’une pluie, présente depuis le début du match, qui s’intensifie. Agressif en coup droit et très efficace au filet, l’Espagnol gène un Français qui commet beaucoup trop de fautes directs. Trente minutes plus tard, les joueurs sont de retours mais rien ne change. Montanes remporte son jeu de service pour mener 5-4 puis Monfils va passer complètement aux travers du sien avec trois premières balles d’une extrême lenteur à 125, 117 et 137 km/h. Montanes ne se trompe sur aucun point et conclut le set en 28 minutes.
Monfils entretien le suspens
Un scénario que Monfils va traîner comme un boulet. En effet, Montanes sert le premier et fait la course en tête à coup d’amortis, coups droit, revers (1-0). Monfils va enfin voir le bout du tunnel quelques secondes plus tard : une première balle, lourde, enfin retrouvée (213 et 207 km/h) puis un coup droit magnifique (1-1). Une éclaircie de courte durée car Montanes enchaîne trois jeu consécutifs. Monfils commence à parler, à chercher du regard un réconfort dans un central plein à craquer et à jouer avec ce dernier comme à ses plus beaux jours sur le court Philippe Chatrier il y a quelques années. Le Français a besoin de s’exprimer. L’ancien numéro 7 mondial, qui bénéficie d’une wild-card, revient de loin et il le sait. Après un ultime ace qui lui permet de confirmer son break (4/1), l’ibérique va faiblir face à « la Monf » qui va enfin lâcher ses coups. Le public se mobilise à chaque faute direct de l’Espagnol et pousse son favori. Un jeu blanc, une balle de debreak convertie et une attitude combative plus tard, Monfils recolle à 4-4. Il n’en fallait pas moins pour retrouver un Montanes métronome qui va gagner un jeu parfait (5-4). Le jeu s’équilibre, chacun remporte son service et après une heure et sept minutes de jeu, les deux hommes débutent le tie-break. Un dernier round à sens unique que Montanes remporte 7-3.
« Jouer en France fait beaucoup de bien »
Malgré la déception de la défaite, Monfils s’est retrouvé. Une semaine après sa victoire au Challenger de Bordeaux la semaine dernière, celui qui a été demi-finaliste de Roland Garros, arrive en finale d’un ATP 250 : « Jouer ce type de tournoi, avec mon classement, ce n’est pas possible. Merci aux organisateurs pour leur confiance. Merci au public Niçois. Avant Bordeaux, je n’avais pas jouer en France depuis longtemps et ça fait beaucoup de bien de retrouver cette ambiance. Albert a réalisé un super match et j’espère revenir plus fort l’année prochaine ». Si l’Espagnol a reconnu que la finale a été « difficile à gérer avec la pluie et interruption » il a également salué le retour au premier plan de Monfils : « Bravo à toi pour avoir enchaîné deux belles semaines. J’espère que ta fin de saison sera encore plus belle ». Messieurs, rendez-vous à partir de demain à Roland Garros.
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