Yves Crespin, le Président du CCAB, vient de se séparer de deux joueurs et cherche à renforcer sa Nationale 2 avec un objectif : réussir coûte que coûte à se maintenir. Récit des difficultés.
C’est l’histoire qui se répète. Un conte que l’on a déjà connu il y a quelques années, sous l’ère du coach Daniel Paquet. Un récit pas si tranquille, pour une équipe du Cannet-Rocheville fragile. Depuis quelques temps, le cours du roman ne se réinvente pas. Soit le CCAB joue les premiers rôles et le titre en Nationale 3, à l’instar des années De Marchi, soit le club du Président Crespin semble incapable de se pérenniser en Nationale 2. Au printemps dernier, malgré un effectif de qualité – confirmé par le maintien sous la direction de Vincent Chetail – Pierre de Marchi avait laissé la main, sentant que la situation lui échappait et qu’il n’était plus l’homme de la situation pour voir les Cannetans conserver leur place en quatrième division.
Pas de confirmation de la victoire face au Puy
Mais en ce début de saison, la situation semble encore plus critique. Le groupe de Chetail avait pourtant, il y a dix jours, relevé quelque peu la tête grâce à une victoire contre Le Puy en Velay. Épilogue heureux qui a sans doute laissé du sursis à chacun. Mais Julien Petiteau, l’une des bonnes pioches de l’été et ancien joueur de Montbrison, prévenait de l’importance de la rencontre suivante.. à Montbrison. « Le coach a insisté sur le fait qu’on a réalisé un bon match mais qu’il fallait tout de suite se concentrer sur le gros match à venir contre Montbrison. Il faut bosser et surtout ne pas se relâcher : on a beaucoup de travail. » Pourtant, face à une équipe athlétique et qui produit un beau basket, le CCAB n’est pas parvenu à enchaîner : défaite 85-79. Et si l’équipe surnageait jusqu’ici grâce à un Thomas Mobisa indispensable et un Maxime Zianveni, flirtant avec les 40 ans, inoxydable, le profondeur de banc ne permet pas de voir plus loin.
La victoire au buzzer, à Golfe-Juan, aura été l’arbre qui cache la forêt pour ne pas être à un triste zéro pointé avant le Puy en Velay. Alors, à la sortie du match à Montbrison, dans la nuit du dimanche au lundi, à 00h05 précisément, au terme d’une soirée qui fût sans doute bien longue, le Président Yves Crespin publia un communiqué laconique sur le compte Facebook du club. « En vue des résultats nous avons été obligés de nous séparer de deux joueurs pour en prendre un autre. Nous remercions Malik et Guillaume d’avoir compris que notre choix a été difficile mais nous avons besoin de victoires et un renfort d’un joueur adroit à mi-distance capable de tenir un duel. » Car en plus de Séne et donc Hoffmann qui n’ont pas donné satisfaction – certains observateurs, tout en respectant ces garçons, pensent que le niveau entre la N3M et la N2M était trop haut – les jeunes du cru que sont Mathis Jacob ou encore Thibault Ferrazi peinent à s’imposer avec un temps de jeu quasi inexistant.
Quatre matchs encore en 2018
Nul doute que le départ de Kenny Grant, aujourd’hui assistant de Julien Espinosa aux Sharks d’Antibes, fait mal. Mais pas que. Anthony Christophe, qu’on ne présente plus, n’est plus là. Et que dire des ombres qui planent aujourd’hui de Bennett ou encore du précieux Hedjoaka. Les jeunes, bien que volontaires et courageux – ils ont le mérite d’être là, dans un département où bien trop peu de jeunes formés dans leur club ne voient jamais le jour en Nationale – ne peuvent combler ces vides. Force est de constater que le groupe du cru 2018-2019 n’a, non seulement pas le niveau de celui de l’an passé, mais pas, tout simplement, celui de la Nationale 2. Reste à connaitre désormais le ou les visages qui vont venir – ou revenir – à Principiano avant quatre derniers matchs difficiles qui se profilent en 2018. Quand on sait que les quatre derniers vont descendre, le CCAB se doit d’en gagner au moins deux, sous peine de partir, en 2019, avec un train de retard peut-être déjà irrémédiable.
Reste enfin à savoir si, à notre heure contemporaine, une équipe de Nationale 2 pour exister dans un championnat qui se professionnalise d’année en année avec seulement trois entraînements par semaine, là où la majorité des équipes tournent à un minimum de quatre ou cinq. Plait-il, aussi, depuis quelques années, au Président Yves Crespin de lâcher une partie de sa trésorerie dans une équipe qui, sous sa formule et sa structure actuelle, ne peut guère espérer mieux que se battre chaque saison pour ne pas descendre ? Il ne faudrait pas, qu’un jour, l’élastique casse définitivement. On ne vous dira pas que la réception, le 24 novembre, de Sapela est déjà décisive. Non. Mais les Bucco-Rhodaniens ont déjà perdu cinq fois et n’affolent donc pas les compteurs en haut de tableau. Un revers face à une formation du ventre mou ne ferrai que creuser l’écart pour le Cannet-Rocheville.
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