Le Président du Cros-de-Cagnes, Michel Roufast, explique pour notre média les raisons qui ont poussé le Bureau à se séparer des entraîneurs de sa PNM pour introniser Laz.
Ce dimanche, la Pré-Nationale Masculine du Cros-de-Cagnes a écrasé la réserve d’Antibes sur le score de 37-18. Sur le banc des locaux, une nouvelle doublette par rapport à celle qui avait battu La Seyne le 22 octobre dernier. Frédéric Chiaroni et Naoufel « Rudy » Boudhir ne sont plus les entraîneurs, Julien Laz a pris le relais, soutenu par le Président, Michel Roufast. Ce dernier, pour www.magsport06.fr, a décidé de revenir en détails sur ce revirement de situation, alors que la position comptable de l’équipe est bonne. Pour mieux comprendre, rappelons que durant le mois de juillet, Boudhir et Chiaroni ont quitté, laissant un peu désemparés les dirigeants cagnois sur le moment, la N3F de Cagnes-sur-Mer, pour rejoindre le projet du Cros suite à l’arrêt d’Ivan Pellgery.
« L’arrivée de Fred et Rudy s’est faîte par hasard, nous recherchions un remplaçant à Ivan et nous avions plusieurs pistes, l’une d’elle nous amenait à eux qui à priori ne souhaitaient pas rester à Cagnes. » A la base, selon Roufast, les joueurs ont visiblement adhéré. Un groupe quasiment figé dans sa composition depuis plusieurs années et donc des nouvelles méthodes, puisque Pellegry avait, depuis longtemps, installé son quotidien. « Ils sont venus nous voir avec un projet pour notre PNM qui a sédui l’ensemble des joueurs, puisque nous ne souhaitons pas imposer un entraîneur. » Il explique la philosophie. « Le bureau et moi-même pensons qu’il doit y avoir un consensus des joueurs dans le choix des entraîneurs et dans l’objectif. » Un projet de jeu donc intéressant, un préparateur physique et un projet de jeu alléchant. Alors, la préparation a donné satisfaction, le préparateur ayant fait l’unanimité. « Les joueurs semblaient satisfaits et impliqués. »
« La manière était loin du compte »
Le plan comptable est bon, jusqu’à cette trêve. Quatre victoires, une défaite à Hyères et une qualification pour le deuxième tour de la coupe de France. Mais, pour le Président et le Bureau Directeur, mais pas que, ce n’était pas suffisant. « Sur le plan comptable c’est positif malgré la défaite, mais sur la manière nous étions loin du compte, jeu approximatif, défense aux abonnés absentes, fébrilité, pauvreté dans le jeu, le message envoyé à nos adversaires n’était pas au niveau des ambitions. Mais bon, changement de jeu de plan tactique… C’était peut-être normal. » Mais les joueurs, les cadres, ceux qui terminent deuxièmes du championnat depuis des années et ratent la montée en Nationale 3, ont peut-être eu peur d’échouer encore, perturber aussi, peut-être, pas des habitudes qui ont changé.
« En embuscade, sans pression »
« Les cadres ont souhaité le changement, le cycle avec Ivan était arrivé à un tournant, donc il fallait changer, ils se sont impliqués dans le début de saison. Mais ils ont un autre vécu et se sont rendu compte que le niveau d’exigence nécessaire à la montée n’y était pas. » Michel Roufast va plus loin. « Le contenu n’était pas à la hauteur du projet présenté. On a été bousculé par Carros, laminé par Hyères. Entraîner des filles, ce n’est pas entraîner des garçons et je pense que Rudy et Fred n’étaient pas préparés aux exigences des masculins. On ne pouvait pas laisser la situation dégénérer, d’autant plus qu’on sentait la motivation des entraîneurs s’étioler face aux attentes du groupe. Ils se fragilisaient vis à vis du groupe par des décisions incompréhensibles et pas ou mal expliquées. La communication n’y était plus. » Alors, le Bureau va prendre une décision qu’il n’avait encore jamais pris en trente ans, changer d’entraîneur : le groupe n’était plus serein et se divisait.
Alors c’est Julien Laz, joueur du club avec la réserve en Excellence Territoire et coach reconnu dans le département, qui reprend le flambeau, arrêtant du même coup de jouer. « Le choix de Julien s’est fait naturellement, on a cherché une solution en interne et le choix et c’était évident pour nous, d’autant plus qu’il y avait un consensus sur son nom. Le groupe s’est recentré et ressoudé : des grands garçons. Je pense que le choix est payant pour le moment au vu du résultat contre Antibes. Le message est fort. Il faudra compter sur le Cros, on se relance et on prend les matchs comme ils viennent avec beaucoup de plaisir et de motivation : un groupe senior ressoudé. On est en embuscade sans pression et on comptera à la fin. Le championnat est long. » Prochaine étape samedi soir à Cuers, relégable. Indication importante, Hyères, leader, qui avait tout gagné depuis le début, a commencé à lâcher du terrain en faisant match nul à Villeneuve-Loubet…
(Crédit photo : Caroline Cavallone)
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