Arnaud Restifo, pur produit de la formation niçoise, va en 2016 s’implanter sur le circuit professionnel. Objectif ? Rapidement décrocher un point. ATP. Découverte de ce talent.
18 ans et des ambitions plein la tête. Né à Nice en octobre 1997, Arnaud Restifo vient de découvrir les tournois professionnels à l’étranger, plus précisément à Hammamet. En effet, après avoir fait ses armes en Futurs en 2015 uniquement en France (Saint-Raphaël, Grasse, Troyes, Ajaccio etc…), il a décidé de prendre plus d’ampleur. « L’objectif cette année est de découvrir le circuit futur via des tournois très accessibles pour les joueurs de mon statut : Hammamet, Antalya etc… L’idée est de pouvoir m’exprimer pleinement dans ce genre de compétition en contrôlant mon surplus d’envie, ce qui n’est pas chose facile pour moi. J’ai un manque d’expérience certain mais mon coach (Jean Francois Bachelot ; ndlr) et mon frère (Maxime ; ndlr) sont très présents et m’aident énormément à franchir certains caps », explique le jeune joueur à www.magsport06.fr.
Mais l’argent reste le nerf de la guerre et pour le moment c’est seul que le Niçois voyage à l’étranger. Ce week-end il retourne à Hammamet pour disputer les qualifications du 10.000$ comme il l’a déjà fait en janvier. L’objectif reste le même : passer dans un premier temps les qualifs puis ensuite, si notamment le tirage au sort le permet, passer le premier tour du tableau pour décrocher le Graal, un premier point ATP. « Je me concentre match par match pour aller le plus loin possible. Le niveau des qualifications est très élevé mais je sais que j’ai la capacité de me qualifier. » Ce premier point il en est passé tout proche le 14 juillet dernier, sur le 15.000$+H de Saint-Gervais. Face à un autre Azuréen, Morgan Bourbon, qui est aujourd’hui dans le staff rapproché d’Alizé Cornet, il va mener 6-4 5-4 en se procurant deux balles de matchs avant de lâcher prise : 4-6 7-5 6-0. « Je suis clairement sur une vision à long terme même si je fais tout pour percer le plus tôt possible. Je me sens encore en phase d’apprentissage, j’ai entrepris un gros travail de fond – attitude, concentration, confiance en soi – avec Jeff et mon frère. C’est pourquoi il m’est impossible de parler de deadline pour acquérir mes premiers points ATP. Evidemment le plus tôt serait le mieux. A moi de laisser la porte entre ouverte pour saisir ma chance dès que cela sera possible. Plus globalement, j’essaye de me focaliser sur le moment présent sans trop me projeter sur l’avenir. Je suis convaincu qu’en continuant sur cette voie le travail finira par payer et les résultats suivront. »
Un premier point serait la belle issue d’une première partie du projet professionnel qui, contrairement à beaucoup de joueurs, n’a pas commencé vers 12 ou 14 ans, mais bien plus tard. « J’ai commencé le tennis sur les terrains du Nice LTC à l’âge de 6 ans. Mon frère Maxime était déjà licencié là-bas donc mon attrait pour ce sport est venu tout naturellement. J’ai grandi et progressé dans ce club qui se situe à cent mètres de chez moi. » Très vite il sera pris en charge par la Ligue Côte d’Azur. A ce moment-là, il va réaliser qu’il n’est « peut-être pas si mauvais que ça ce qui m’a incité à continuer. Par la suite, j’ai fait la rencontre de mon entraineur Bruno que j’ai gardé durant tout mon parcours et avec qui je me suis séparé il y a quelque mois. » Le jeune homme de 176 cm s’appuie, dans le jeu, sur son physique pour faire la différence, agrémenté de son revers et son retour de service. Des armes qu’il a pu développer, mais pas seul.
« Grâce aux aides notamment du Nice LTC et épaulé par mon frère lui-même coach de tennis, j’ai pu continuer ma progression – triple champion Côte d’Azur – pour figurer parmi les meilleurs joueurs français de ma catégorie d’âge. » Mais comme évoquer plus haut, c’est finalement il y a peu de temps qu’il a commencé à envisager une carrière professionnelle. « Contrairement aux autres, mon désir de faire carrière est venu sur le tard, à l’âge de 16 ans. Du coup, j’ai joué mes premiers futurs à l’âge de 17 ans et jusqu’au mois dernier je n’étais jamais parti à l’étranger pour disputer un tournoi de tennis. Mes deux dernières saisons ont d’ailleurs été tronquées en raison d’une grave blessure à l’épaule : capsulite. »
Pour 2016, l’année qui devrait le voir débarquer au classement ATP, Restifo a changé beaucoup de choses. Son coach donc, mais aussi ses sponsors . « C’est une chance que My OKC me fasse confiance la saison à suivre tout comme Head. Depuis septembre je suis désormais licencié au TC Falicon et entrainé par Jean-François Bachelot, ancien 134ème joueur mondial et coach sur le circuit et ce toujours en collaboration avec mon frère. J’ai une grosse marge de progression et j’ai la chance d’être extrêmement entouré ce qui m’aide à penser de manière positive. Mon frère se charge de la recherche de sponsors pour m’aider dans la réalisation de mon projet tennistique. Même si je suis très aidé par le TC Falicon, j’ai besoin de ce soutien financier pour continuer à voyager et engranger de l’expérience. » Car en effet, n’est pas membre du Big Four qui veut et financièrement, les gains acquis en Futurs ne suffisent pas mais une chose est certaine, dès qu’il enchaînera les résultats, la suite logique devrait suivre.
(Crédit photo : Thierry Barra)
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