Dans l’inconscient collectif, Mandelieu se doit de jouer le très haut de tableau en Nationale 3. La faute à des Mandolociens qui nous ont donné cette [bonne] habitude. Allant même jusqu’à jouer un barrage, avant l’épidémie de Covid, pour monter en Nationale 2.
Cette saison, les données sont différentes. Un groupe fortement remodelé, avec des départs, Campanella, Lapouge ou encore Massacrier, ainsi qu’une infirmerie jamais vide, ne permet pas à Pierre Ruch, passeur et ses équipiers d’évoluer à leur meilleur niveau. Cinquième après huit journées, le MLNVB possède déjà onze points de retard sur le leader et huit sur son dauphin. D’un autre côté, les neufs longueurs d’avance – avec un match en retard par rapport à Aubagne – font que Mandelieu se retrouve englué dans un ventre mou. Peut-être définitivement. 2022 aura t-elle une saveur ?
Le 16 janvier, Mandelieu ira chez le leader invaincu, Ajaccio. Et c’est peut-être le match qui permettra aux hommes du coach Donzion de se relancer, mais également d’offrir une nouvelle dynamique au championnat si le leader tombe. « Cela n’engage que moi », confie Pierre Ruch à www.magsport06.fr, « mais nous n’avons rien à perdre. On sera détendu et on fera le maximum pour gagner. On est toujours focus. On a quasiment un derby à chaque rencontre. Comment s’endormir ? On a perdu beaucoup de matchs donc on aura l’envie d’inverser la tendance j’en suis sûr. » Un succès permettra ainsi de basculer en positif et de gommer la dernière défaite de 19 décembre à domicile contre Mougins, 0-3, avant un cruel 29-31 en deuxième manche, qui a fait basculer le match définitivement.
« Le premier bilan est moyen. On perd contre des équipes mieux classées que nous alors que l’on fait un sans faute par exemple contre Fréjus et on perd sur le fil. » Mandelieu va mener 2 sets à 0 pour finalement perdre en cinq manches avec un 26-28 au troisième set ou encore 16-18 en fin de rencontre. « A contrario on gagne à Cagnes-sur-Mer alors qu’on ait très mal engagé en étant mené 2 sets à 1. Mais, globalement, on a un manque de sérénité pour ce début de saison, lié à l’obligation de changer de style de jeu. Notre force de frappe est inférieure aux années précédentes même si nous avons de bons espoirs avec Mathis Bigler – qui est actuellement blessé – et Théo Delbé qui ont un gros potentiel. Cette année est une saison de transition pour l’équipe. Nous avons aussi Malco Ghio qui, du haut de ses 18 ans, affiche déjà une maturité qui laisse présager un très beau potentiel pour les années à venir. »
Pierre Ruch insiste sur cette spécificité. D’un côté, les papas – nous n’irons pas jusqu’à évoquer des papis, un minimum de respect aux dinosaures – et les jeunes sortant de l’adolescence. « Je crois que la différence générationnelle dans cette équipe est une force même s’il est clair qu’il faut intégrer des jeunes. Cette alchimie c’est la force de Jean-Christophe. : privilégier le groupe sur la performance individuelle. »
Ce passage à Mandelieu est le second pour Ruch. Après huit saisons aux Mimosas jusqu’en 2014, il s’est exilé cinq ans en Inde avant un retour en France puis d’un appel de son entraîneur. « A Mandelieu, ce qui est pour moi le plus important, c’est qu’en plus de l’intérêt compétitif et sportif, on est je pense une bande de copains. On a quasiment 100% de l’effectif à chaque entraînement – sauf blessés – et cela c’est un signe qui ne trompe pas. On a aussi beaucoup de différence d’âge ce qui nécessite pour tous d’accepter les différences. Je ne perçoit aucune tension dans l’équipe. On termine très souvent par une petite bière. On accepte donc d’autant plus facilement la remise en question quand le groupe fonctionne bien ensemble et on bosse pour progresser. J’ai la chance d’avoir « JC » comme coach depuis tellement d’année mais c’est sa force. Il est fédérateur, on a un réel plaisir à venir s’entraîner et se retrouver. Au final c’est certainement cela la réussite de Mandelieu. »
Le retour à l’entraînement s’est effectué dans l’espoir de vivre une version 2022 sans encombre. « On est là, avec toujours dans un coin de la tête et l’espoir que tout ne s’arrête pas, à l’image de la préparation estivale où nous ne voulions pas faire tout ses sacrifices pour rien. Les fêtes sont passées, nous avions pour consignes de la part du coach, de ne pas trop manger, bien que je ne sois pas certain qu’il ait appliqué cette notification à lui-même (rires).«
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