Fort d’une saison 2012-2013 exceptionnelle, le président de l’AS Monaco Volley-Ball, Christian Palmaro, évoque les ambitions d’un club qui voit grand. Très grand.
« S.A.S le Prince Albert en personne a envoyé un courier au club pour nous féliciter des résultats et du travail accompli. » Le premier club de France en terme de licenciés, salle et beach-volley confondus, prépare son arrivée dans la cour des grands, des très grands. « Un vrai engouement se crée. Les petits viennent aux matchs des grands et s’indentifient de plus en plus à leurs aînés. » L’équipe masculine a terminé championne de France de NM3 et finaliste de la coupe de France amateur l’année dernière. « C’est une saison magnifique. Leur seule défaite en championnat a été concédée contre la réserve de l’AS Cannes qui avait descendu plusieurs professionnels », évoque le Président monégasque Christian Palmaro.
Péréniser le niveau NM2
L’homme fort du volley princier sait qu’il sera très difficile de monter, dans la foulée, en Élite Nationale. Le premier élément vient des adversaires et en particulier de Fréjus. Le leader a gagné ses sept premières journées, sans perdre le moindre set. Pour son entrée en lice en coupe de France, le club Varois a envoyé une partie de sa réserve : élimination. Seul le championnat compte. Justement, ce week-end, Monaco joue face à Fréjus. L’écart entre les deux équipes est déjà de trois points et une défaite serait (presque) irrémédiable. Qu’importe. « L’objectif premier est de pérenniser notre équipe au niveau NM2. » Pour y parvenir et voir plus haut d’ici 2015, Monaco a eu une belle surprise alors que le championnat avait déjà commencé. Un ancien international Ukrainien et, plus antérieurement, de l’URSS, s’est intéressé au volley à Monaco. « Grâce à ses connaissances il a fait venir deux joueurs de l’Europe de l’est. » Des renforts de choix. Pourtant, Palmaro l’assure, « personne n’est venu investir dans le club avec un gros chèque. »
Seulement deux entraînements par semaine
La saison des garçons a également été agrémentée d’un « bel exploit ». Cet été à l’occasion des Jeux des petits États d’Europe, organisés cette année au Luxembourg. « On gagne la médaille de bronze. Il faut savoir qu’on bat le Luxembourg alors que la Fédération avait payé les entreprises luxembourgeoises pour que les joueurs puissent s’entraîner pendant trois mois. » Monaco avait organisé cette compétition en 2007 et s’était doté pour l’occasion d’un terrain de beach-volley. « Cette installation permet aux joueurs et joueuses de s’entraîner et de garder la forme pendant l’été. Même s’il faut faire très attention car ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent. » Le Président se montre d’autant plus fier que son équipe ne s’entraîne que deux fois par semaine : « C’est unique en France de voir une équipe de ce niveau avoir aussi peu d’entraînements. Notre nombre de licenciés explose. Il faut trouver des créneaux pour tout le monde. Je ne vous parle même du mercredi après-midi, il y a des enfants partout au Moneghetti. »
Monaco rêve de derby en Ligue A Féminine
Du côté des filles, le train va encore plus vite, très vite. Championne régionale la saison passée, Monaco a recruté et est leader de la Poule A de NF3 avec six victoires en autant de journées et seulement deux petits set laissés en route. Lors des deux prochaines journées, l’équipe de Sergio Putrino va affronter Vitrolles (2e) et Istres (3e). En, cas de résultats positifs, le championnat serait quasiment plié après seulement huit journées. Après trois succès en coupe de France amateur, Monaco est qualifiée pour les 16es de finale et peut, pourquoi pas, réaliser un gros truc, le 14 décembre prochain contre l’Élite Nationale de Saint-Chamond.
A deux doigts du gouffre
Pourtant, ce parcours de rêve a failli ne jamais avoir lieu. Flashback. « En décembre 2012, une joueuse de l’Élite Nationale de Mougins, a quitté le club. Résidente à quelques pas de notre gymnase, le Moneghetti, elle est venue s’entraîner chez nous pour garder la forme. Nous avions reçu les différents accords pour la faire jouer. Alors, nous l’avons aligné lors d’une première rencontre. Puis, au fil des jours, j’ai commencé à entendre des bruits sur le fait qu’elle n’était finalement pas qualifiée. Le jour même d’un match contre un adversaire direct à la montée, j’en ai eu confirmation, à quelques minutes du coup d’envoi, nous avons décidé de ne pas la faire jouer. On gagne le match. » En effet, la joueuse n’était pas qualifiée. Monaco a perdu le premier match sur tapis vert. Si le staff monégasque l’avait aligné une seconde fois, Palmaro confie que c’était une faute éliminatoire pour la future montée en NF3. A quoi ça tient ?
Monaco, le sport et le glamour
Pour l’avenir, Monaco voit grand. Dans ses paroles, Palmaro évoque déjà Cannes et le Cannet-Rocheville, pensionnaires indiscutables de Ligue A. Nous sommes d’accord, Monaco n’est qu’en NF3. « Monaco possède ce côté glamour et les sponsors sont intéressés pour venir ici et utiliser le sport féminin, en particulier le volley, pour leur campagne de communication. Les grandes instances internationales cherchent à promouvoir le sport féminin en particulier dans le domaine du collectif. » L’ASMVB s’octroie ainsi les faveurs de beaucoup de monde. Mais, sur la Côte d’Azur, sachant que Cannes et le Cannet sont indéboulonnables en LAF, que Mougins (Élite Nationale) va jouer les play-offs pour y accéder, avec l’objectif avoué de monter, y aura t-il assez de place pour un quatrième club des Alpes-Maritimes en Ligue A ? « Pour les finances les petits déplacements sont vus d’un bon œil », lance Palmaro. Monaco s’y voit déjà.
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