Dimanche, le Sprinter Club de Nice Jollywear a réalisé le coup parfait pour débuter sa campagne de coupe de France. Le club prend déjà sa revanche sur sa campagne 2014.
Un début de saison idéal pour le Sprinter Club de Nice Jollywear. Si, depuis le début de saison, les résultats n’étaient pas au rendez-vous, les hommes d’Olivier Presse étaient malgré tout très régulièrement à l’offensive. Dimanche, lors de la première des trois manches de la Coupe de France DN3, la Vienne Classic, les Maralpins ont réalisé un coup quasi-parfait. Allez, ne faisons pas la fine bouche : parfait. Une course courte, 146.8 kilomètres, donc forcément très nerveuse qui doit mettre en lumière les hommes en forme du début de saison. « C’était une course très nerveuse comme toutes les manches de coupe de France avec beaucoup de chutes. Un placement au métier dans le peloton et une lecture de la course étaient capitales », explique Christophe Rosé, capitaine de route du Sprinter, pour www.magsport06.fr
Pour le côté historique, la coupe de France, en DN3, était avant décomposée en zones géographiques, pour, après quelques manches, regrouper les meilleures équipes de chaque zone lors d’une finale. Depuis très récemment, tout le monde court ensemble d’où le règlement qui ne permet d’aligner que cinq coureurs par formation puisque trente-cinq équipes sont en compétition. Oui, trente-cinq maillots différents, autant de stratégies. « On ne court jamais avec toutes ces équipes bretonnes, du sud-ouest ou du nord : intéressant. » Dans ce peloton, c’est aussi le charme du mélange, on retrouve à la fois des petits jeunes fougueux, mais aussi des anciens pros, à l’image du Niçois Aurélien Passeron au Sprinter. Et seuls les trois premiers de chaque équipe, qui doivent qui plus est arriver dans le top 50, marquent des points. « Sur cinq coureurs, cela ne fait plus beaucoup d’hommes pour rouler. Toute la difficulté où l’intérêt », confie Rosé.
« Le bon coup part en costaud »
En effet, avec des effectifs aussi limités, si on est ambitieux à vouloir placer trois gars en tête de course, il ne faut pas se louper dans la désignation des rôles. « J’adore ces vraies courses à effectif limité. Cela devrait toujours être ainsi même sur les courses ordinaires : maximum six à huit par équipe. »
Alors, avec trente-cinq équipes à vouloir satisfaire leurs sponsors, la course a pris, comme prévu, un rythme infernal. « Dès le départ, beaucoup d’échappées sans réussite : course trop rapide. C’est allé très vite sur des routes vallonnées, parfois étroites avec un peloton de 175 coureurs. La moyenne à l’arrivée d’ailleurs le confirmera. » Sur son compteur, Rosé voit s’afficher, le soir, 43km/h. Malheureusement, l’histoire a très vite connue un rebondissement négatif pour Nice. Yolan Sylvestre a été victime d’une chute lors du ravitaillement, au terme du premier tiers de la course. Rosé aussi a été pris dans le ralentissement. A la différence que Sylvestre n’a pas eu de chance puisqu’il a cassé dans l’affaire du matériel, compromettant son retour dans le peloton. Un groupe de cinquante coureurs s’est fait la belle. Rosé mettra dix bornes à boucher le trou. Terminé pour Sylvestre le temps de se faire dépanner. Très vite donc, comme plusieurs autres équipes, Nice ne compte plus que quatre guerriers au mieux.
« A partir du kilomètre 90, nous rentrons sur le circuit final et là les choses sérieuses pouvent commencer. » C’est le moment pour Nice de ne laisser partir aucun coup sans maillot bleu en son sein. Alors, Passeron, très en jambes et très actif, Desniou et Rosé vont à chaque fois sauter dans les roues. « Cela nous permet de faire baisser l’écart de 50″ sur un groupe parti un peu avant l’entrée sur le circuit final. » Les attaques, les contres, les regroupements s’enchaînent et à vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, Nice va, aussi avec un peu de chance, réaliser le coup parfait.
A un tour et demi du but, un coup d’une quinzaine de coureurs se fait la malle et dans la composition, trois Niçois, Desniou, Gruget et Rosé. Le coup du siècle. Car, rappelons le, seuls les trois meilleurs coureurs de chaque équipe, présents dans le top 50, marquent des points pour le général de la Coupe de France. En avoir donc trois, dans le top 15, c’est tout bonnement exceptionnel. « Le bon coup part en costaud sur la partie roulante le long de la Vienne après une bosse du circuit courte mais pour puncheur. » Alors, aussi proche de l’arrivée, inconcevable de voir le peloton revenir. Et quitte à se dépenser sans compter, ce qui peut coûter cher pour les places individuelles, Nice va rouler pour le collectif. On le rappelle, trois coureurs dans le top 15, surtout pour Nice qui avait complètement manqué sa campagne 2014, ce n’est pas tous les jours. « Tous les trois nous roulons au maximum tout de suite. On reprend les deux rescapés de l’échappée. L’ecart monte vite à 45″ pour redescendre aussi vite à 25″ puis 23″. »
« L’essentiel est la victoire par équipe »
Problème pour Nice, plusieurs garçons, qui sont seuls à représenter leurs couleurs dans le groupe de tête, vont laisser le soin au Sprinter de rouler, quasiment seul. « Personnellement j’étais vraiment costaud à ce moment là. Heureusement à dix kilomètres de l’arrivée, l’écart remonte à 45″ puis 1′. Mais il ne fallait pas se relâcher. » La ligne d’arrivée se présente au terme d’une bosse. « Je pensais vraiment au top 3 », narre Rosé, « car je suis rapide sur ce type d’arrivée et j’étais encore bien. Mathieu Besniou commençait à avoir des crampes, Marvin Gruget allait bien. Malheureusement je commets l’erreur d’être trop sur l’arrière. Je pensais remonter facilement mais je suis arrêté dans mon élan par trois fois par des coureurs qui calent dans la bosse et se rabattent sur moi. » Au final, sur un groupe de quinze coureurs, les places des trois hommes sont, entre guillemets, moyennes, puisque Gruget termine sixième, Rosé, huitième et Desniou quinzième. « L’essentiel était d’assurer la victoire par équipe. C’est la première fois que Nice est en tête dans cette configuration où tous les clubs de DN3 de France sont réunis. » Et pour terminer, Aurélien Passeron, très bon 32e, aurait lui aussi pu apporter des points.
« Tout le monde est un peu excité par ce résultat. La motivation sera à son maximum pour la deuxième manche le 3 mai pour le Tour du Périgord. » Et il faut dire que la cohésion entre chacun n’a pas tardé à atteindre son paroxysme car, sur les cinq coureurs alignés, seul Rosé et Sylvestre portaient déjà le maillot maralpin lors des saisons précédentes. Les trois autres viennent tout juste d’arriver. « La cohésion a été parfaite avec les nouveaux. Nous avons passé un très bon week-end : ce qui est le cas depuis le début de saison. Nous parlons le même langage de vélo avec Mathieu Desniou par exemple. Aurélien, que je connaissais déjà, apporte son caractère offensif et son expérience. Marvin Gruget promet beaucoup. On se régale. » Pour ce qui est de la montée en DN2, elle est réservée aux deux meilleures équipes du classement après trois épreuves. Le directeur sportif Olivier Presse a confié à www.magsport06.fr que, pour le moment, on ne pensait pas à la montée au club. Ce sera le cas si Nice négocie bien la deuxième épreuve le 3 mai. En effet, le budget du SCNJ est aujourd’hui de 70.000 euros et, pour monter en DN2, il faudrait environ 50.000 euros de plus. Les consultations avec les partenaires et la municipalité n’ont pas encore commencé… Méfiance, Presse rappelle qu’en 2013, Nice avait aussi cartonné lors de la première manche, avant de sombrer : « On espère ne pas commettre les mêmes erreurs. »
(Crédit photo : SCNJ)
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