Après la frustration du week-end dernier où Antibes regrette un arbitrage défectueux, Sonia Bonche, gardienne et capitaine de la NF2, ne doute pas pour la montée en NF1.
Sonia, le week-end dernier, Antibes a perdu 32-31 au Teil. Tu étais très remontée face aux arbitres à l’issue de la rencontre…
On a très vite compris que ça allait être compliqué avec le corps arbitral : un arbitre en particulier. Dès les premières actions il a des choses qui n’allaient pas comme un penalty accordé à une joueuse du Teil alors qu’elle tire à dix mètres. Nos adversaires pouvaient attaquer pendant deux minutes de suite : les arbitres ne levaient pas le bras. Surtout à 30-30 en toute fin de match. La meilleure joueuse de leur équipe, Pauline Maccari, tire 25 fois dans le match ! Ça ne sifflait pas de leur côté et énormément en notre défaveur : jusqu’à la dernière seconde.
En tant que capitaine, tu as joué ton rôle pour obtenir des explications (Photo) mais cela n’a pas été suffisant ?
On ne peut rien faire. Même moi avec mon rôle de capitaine ou Fabrice en tant qu’entraîneur, on ne peut rien faire. Ça ne change pas la donne. Tu encaisses. On peut râler bien entendu, mais ça ne change rien. Tu subis et tu joues malgré tout pour gratter tout ce que tu peux. C’est la première fois de ma carrière que ça m’arrive à ce point. Mais je le redis, un seul des arbitres passait son temps à siffler : pas l’autre. Je vais m’en souvenir longtemps.
Malgré la défaite, quels ont été les mots de coach Fabrice Blonbou lors du retour sur la Côte d’Azur ?
Il nous a dit que notre prestation était très correcte. Il a souligné notre jeu en attaque avec plus de trente buts (Il faut remonter au 17 janvier pour retrouver Antibes à au moins 30 buts marqués ; ndlr). Après on en encaisse trop mais ce n’était pas évident dans ce contexte. Même si chacune a fait des erreurs, il était satisfait et a trouvé les mots pour nous faire comprendre que, malgré la défaite, on a tout de même bien joué et que cette défaite était, en partie, le résultat de l’arbitrage.
« Toute l’équipe est concernée »
Ce match peut-il faire mal au mental du groupe ?
J’ai confiance en mon équipe. Dans la tête, nous restons motivés. Nous avons la hargne et hâte de nous venger sur le prochain match. La défaite n’est pas méritée : ce n’est pas de notre faute. Pour le prochain match, nous avons tout pour gagner. Même s’il nous manquera des filles, le bon état d’esprit est là. L’objectif de monter, que ce soit directement en terminant premières ou avec les barrages en terminant deuxièmes, est bien présent. Toute l’équipe est concernée.
Nîmes n’a fait que match nul. Du coup, le leader conserve deux points d’avance. L’équipe croit toujours à la première place ?
C’est jouable, mais très compliqué. Ca sera dur. Il faudrait gagner au match retour avec douze buts d’avance. Pour le moment, on a plus dans l’esprit les barrages, mais rien n’est impossible. On peut y arriver. On prend chaque match les uns après les autres. On peut encore décrocher le titre mais nous n’avons le droit à aucun faux pas car Clermont, troisième, n’est qu’à un point et on s’y déplace lors de la dernière journée. Nous avons quatre gros matchs à jouer. On verra… Tout est jouable pour les trois équipes.
Cette défaite face au Teil est la quatrième de la saison. Combien auraient vraiment pu être évitées ?
Deux. La première, à domicile justement contre Clermont, où on encaisse 24 buts lors de la première mi-temps. On est mené de huit buts, on revient à une longueur mais sans réussir à passer le cap pour éviter la défaite. Et puis notre revers à Bouc Bel Air. Il était évitable mais nous avons commis trop d’erreurs techniques. On perd aussi face à Nîmes : un non-match. C’était mérité car nous avons été inexistantes pendant une mi-temps. Et enfin cette dernière défaite au Teil. Comme nous a dit Fabrice, personne ne nous aidera à monter. Nous sommes livrés à nous même. Si on monte, ce sera grâce à nous et seulement nous.
« Promue capitaine, j’ai été étonnée »
Samedi soir, nouveau déplacement, à Saint-Flour. A l’aller, la victoire avait été nette (29-17). La confiance est de rigueur ?
Malgré le score flatteur, nous n’avions pas réalisé un grand match. Je ne connais pas encore bien nos adversaires, c’est nouveau pour moi. Mais je sais que là bas il y a toujours beaucoup de public et cela pousse les joueuses à ne rien lâcher. Donc, comme toujours, rien ne sera facile. Sur le terrain nous allons tout donner et je sais que Fabrice fera les bons choix. Si on réalise le même match qu’au Teil, il n’y a pas de raison qu’on ne gagne pas. On sera au rendez-vous. Malgré des absences, on peut gagner. Les remplaçantes se montrent aussi et font le boulot. Tout le monde apporte sa pierre. De toute façon, pour monter en Nationale 1, nous avons besoin de tout le monde. Le trajet s’annonce également long puisqu’on va partir samedi matin à 9h45 pour jouer le soir. Une grosse journée mais, malgré tout, le club fait tout pour nous mettre dans de bonnes conditions.
Un grande année pour Antibes…
Au club, avec les garçons qui luttent pour monter en Nationale 2 et nous en Nationale 1, ça ne rigole pas. Mais ce qui est bien, c’est que tout le monde est à la même enseigne : pas de préférence. Les dirigeants mettent tout en oeuvre pour que les deux équipes montent. Ce serait une grande fierté que les deux équipes réussissent à atteindre leurs objectifs pour les 50 ans du club.
Sur un plan plus personnel, après plusieurs saisons passées à Nice marquées par de grandes joies comme la montée en LFH ou encore ta cohabitation avec Valérie Nicolas, tu as connu aussi beaucoup de galères… Quel regard portes-tu sur ta saison ?
Je suis arrivée à Antibes pour relancer ma carrière après beaucoup de blessures. Ce choix de rejouer en Nationale 2 était réfléchi. Je voulais tester mon genou et il tient. Au niveau de mes statistiques, je pense réaliser une saison correcte. Je connaissais plusieurs filles, dont des anciennes de Nice. Cela m’a aidé à me sentir bien dans le groupe. Et surtout j’ai été promue capitaine par les filles et le coach. J’ai été très étonnée car je suis nouvelle et je n’ai pas une grande gueule. Mais cela m’a fait très plaisir. Tu te sens mieux. Je m’entends très bien aussi avec l’autre gardienne de l’équipe. Dès le début tout s’est très bien passé. J’ai confiance.
(Crédit photo : HB Le Teil)
Voir plus d'articles de la même catégorie