C’est un coach sans langue de bois qui a répondu à nos questions. Jean-Pierre Perez qualifie son Monaco (N2F) comme le Petit Poucet… Vraiment ?
Coach, comment se déroule la préparation ?
Cette année, nous l’avons durci pour que le filles puissent tenir toute l’année à un très bon niveau. Nous avons un préparateur physique qui est très présent et qui offre aux filles des charges de travail très importantes. Le premier match amical contre Roquebrune, jeudi 29 août, a fait office de premier contact avec le jeu et a ouvert la partie du travail collectif. On s’incline 44 à 47 mais ça c’est bien déroulé. Roquebrune est champion de France en titre de N2F et n’a pas bougé son effectif. Son collectif est donc déjà bien huilé. On les a un peu respecté et regardé dans le premier quart temps. Puis on vire en tête à la fin du 2e et du 3e QT. Mais on prend un -12 au début des dix dernières minutes. Malgré tout on revient en fin de match.
Comment expliquer cet écart de 20 points contre le Stade-Laurentin dès le lendemain ?
J’avais un groupe plus réduit. Jezabel Richard, Melissa Montay et Priscilla Prevot-Darville n’étaient pas là. Mon secteur intérieur a souffert. Saint-Laurent a recruté une seule joueuse, Marienne Niasse, dans l’optique de remplacer Chloé Espinosa qui nous a rejoint à l’inter-saison. Mais c’est une joueuse qui n’est pas du tout dans le même regsitre que Chloé. La recrue de Saint-Laurent est beaucoup plus physique. Sinon, c’est la même équipe qui a joué les play-offs de N2 la saison dernière. L’an passé nous avons joué trois matchs amicaux contre elles et nous n’avons jamais gagné. Nous avons cédé par inexpérience dans le 4e QT. Saint-Laurent a un jeu bien huilé avec une belle attaque du cercle. Nous avons vu le chemin qu’il nous reste à parcourir. Malgré tout j’ai vu de bonnes phases de jeux et de bonnes actions.
La recrue de Saint-Laurent est intéressante ?
Oui. Elle s’était proposée à nous mais elle est trop cher pour nous. Nous avons ce handicap de ne pas pouvoir trouver du travail pour les joueuses. A Monaco c’est compliqué. Chez nous les filles ne sont pas payés et pas salariées. Nous avons d’autres arguments.
« Exploiter cette particularité »
Que peut-on dire sur le groupe monégasque ?
Iil est très étoffé. Aucune fille de la saison passée n’est partie et trois sont arrivées : elles sont donc quatorze. J’avais tout mon groupe à Roquebrune et toutes les filles ont joué. Je n’en suis pas encore au stade de choisir les filles que je vais aligner où non. Pour le moment je regarde tout le monde. Certaines apprennent et n’ont pas encore le potentiel de la N2F. Il ne faut pas oublier que j’ai gardé les onze joueuses qui jouaient en N3 l’année dernière. C’est tout nouveau.
Prochain match amical ?
C’est encore contre Saint-Laurent mercredi 4 septembre à 20h30 à Louis II. J’aurais un groupe plus resserré en prévision du début du championnat. Notre salle Omnisports de Louis II est très grande et à Saint-Laurent le gymnase est plus petit. C’est une grosse différence au niveau des repères. Mes filles ont l’habitude de ce grand espace. C’est l’une de nos forces à domicile tout au long de la saison. C’est très important d’exploiter cette particularité qui est rare à ce niveau.
Quel est le bilan de la première partie de la préparation ?
Je suis très satisfait du travail accompli. Nous avons encore beaucoup de boulot et cette semaine sera encore très chargée. C’est la dernière très intense. A partir du 9 septembre nous allons reprendre un rythme normal de trois entraînements par semaine.
« Il faut apprendre à perdre »
Quel sera l’objectif de la saison ?
Nous allons apprendre. L’objectif est le maintien. Si on voit qu’on peut avoir plus, on aura plus. Mais d’abord on va découvrir et aussi apprendre à perdre. Car la saison dernière, hormis la finale du championnat de France N3F, nous n’avons pas perdu un seul match. Il va être important de savoir positiviter même dans la défaite et de comprendre pourquoi on a perdu.
Une autre nouveauté pour l’équipe c’est aussi un programme de longs déplacements chez des gros du championnat…
Oui. Avec Annemasse et Meyzieu par exemple. Mais au niveau des favoris on oublie pas Saint-Laurent, Roquebrune, la réserve du Cavigal qui sera sans doute très forte en deuxième partie de saison. Les réserves de Ligue ont toujours une progression très évolutive et sont redoutables après six mois de compétition. Nous ? Nous sommes le Petit Poucet. Sincèrement. Nous allons nous battre pour le maintien.
Vous êtes quatre des Alpes-Maritimes dans ce même groupe (Roquebrune, Saint-Laurent, le Cavigal (2) et Monaco). C’est sympathique de jouer contre les voisins ?
Moi ça me gène. Oui en terme de finance c’est intéressant. Mais on voit toujours le même basket. J’ai subis ça à Metz pendant cinq saisons lorsque j’ai fait monter l’équipe d’Excellence Régionale à N2. Après plusieurs saisons en N3, au terme d’une grande concertation au sein du club, nous avons décidé de quitter la région de Metz. On jouait toujours contre les mêmes équipes et nous en avions marre. Alors nous avons voyagé du côté de Paris. Oui les finances ont en pris un petit coup, mais cette méthode s’est révélée payante puisque nous sommes montés en N2. Je n’ai bien entendu rien du tout contre mes voisins, mais parfois c’est bien aussi de voir autre chose.
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