Quelques heures avant de recevoir Vallauris, Fabrice Blonbou, entraîneur ambitieux de la N3F de Cagnes-sur-Mer, se livre sur le début de saison et ses envies de Nationale 2.
Fabrice, avant de reprendre le cours de la saison, revenons sur votre qualification spectaculaire le week-end dernier pour le troisième tour de la coupe de France régionale au dépend des Collines… 38 à 37 !
Le match a été très intéressant. Nous avons même ajouté du suspens puisqu’à la 46e minute nous menions de dix buts (32 à 22 ; dlr) et notre jeunesse nous a ensuite rattrapé car nous avons laissé égaliser les Collines à la 57e. Je suis convaincu que l’an dernier nous aurions perdu ce match contre une équipe plus expérimentée que nous, mais même si nous n’avions pas prévu de jouer la coupe, nous nous sommes pris au jeu. Le scénario du match a fait qu’une fois après avoir mené de dix longueurs, nous ne voulions pas être le dindon de la farce et leur laisser la victoire.
Un enseignement à retenir ?
Le principal, c’est que les Collines ont une bonne équipe et que notre ami David (Venturelli ; ndlr), qui fait du bon travail, ne va plus pouvoir se cacher pendant longtemps et nier qu’il peut jouer quelque chose cette saison. Au mois de janvier ce sera un autre match, nous verrons, d’ici là, nous aurons eu d’autres grosses confrontations.
Il s’agissait déjà de votre septième match officiel et ça continue d’enchaîner ce samedi avec la réception de Vallauris. La préparation estivale a été prise au sérieux par les filles pour tenir la distance ?
Oui. Par pratiquement tout le groupe. Les filles savent que c’est dur en intensité et ce, depuis le 1er août quotidiennement pendant l’été. Elle voit que ça paye car nous mettons beaucoup d’intensité de jeu pendant 60 minutes. C’est l’automne, le temps change, les organisme souffrent un peu mais quand je vois les entraînements et les matchs je me dis que bien qu’elles soient un peu fatiguées elles sont en forme.
Comment utilisez-vous la coupe au milieu du championnat ? Un objectif de la gagner ?
Non, nous avons un objectif prioritaire qui est la montée en Nationale 2. La coupe nous sert de match de travail, surtout que comme je l’ai souligné auparavant, nous ne devions pas la jouer : notre PNF devait vivre cette aventure. La coupe brûle le physique, le mental et les finances…
Justement en championnat, après cinq journées, seul le BTP Nice vous a accroché avec un nul. Un premier bilan satisfaisant ?
Nous sommes leader pour le moment, donc nous pouvons estimer que notre début de championnat correspond aux attentes. Je rappelle tout de même que le projet ne doit pas s’arrêter à la N2F. Nous avons un projet vers la N1F, avec une réserve en Nationale 3 et la pérennisation des -18 en championnat de France et évoluer au plus haut niveau de chaque catégorie jeune.
Entre Vallauris, Plan de Cuques ou encore Cannes, vous avez un très gros mois de novembre. Il va falloir encaisser…
Nous sommes préparés physiquement pour affronter ces matchs, ceci dit les adversaires ont le même calendrier que nous et je ne pense pas que beaucoup soient contents d’affronter Cagnes-sur-Mer. Un championnat c’est long, nous avons un groupe de seize joueuses de bon niveau, nous utilisons actuellement toutes les ressources, c’est dur pour nous, c’est dur pour les autres également. Nos joueuses préfèrent jouer des gros matchs, la motivation est là. La clé est la maîtrise de notre jeu, la rigueur et le travail.
L’infirmerie ?
Elle n’est pas épargnée du tout mais nous avons un staff médical qui gère et d’une semaine sur l’autre on ne voit pas forcément les bobos. Par exemple, face aux Collines, j’ai deux joueuses qui se blessent et je les récupère au cours du match, c’est important. Beaucoup de nos joueuses suivent des protocoles de soin mais pour l’instant il n’y en a que deux qui ne peuvent pas jouer : dont une où c’est vraiment ponctuel. C’est une branche très importante du staff, tout comme le travail fait par Guillaume Catinaud avec notre gardienne.
Vos principaux rivaux pour la montée ?
BTP Nice a gagné la PNF la saison dernière et s’est renforcé. De plus c’est une équipe qui nous pose toujours des problèmes. Je pense à Cannes-Mandelieu, la réserve de la D2F avec des jeunes joueuses de talent comme il y en a chez nous. Et donc Les Collines de par la qualité de son effectif et des joueuses clés que d’autres équipes n’ont pas. Vallauris a une bonne base arrière mais devrait manquer de rotation et ses points de pénalité les excluent pratiquement dès le départ. Avignon, l’autre vainqueur de la PNF, a aussi eu des points de pénalité. Certes je ne me mouille pas beaucoup en citant la moitié de la poule, mais il est tôt pour tirer un bilan. Ce que je peux dire, c’est que deux clubs ont annoncé la montée ouvertement : Cannes et nous-même. Mais d’autres essaient d’avancer à couvert. Le classement mais surtout les matchs montrent qu’il y a au moins quatre prétendants.
Cet été a eu lieu une refonte générale des championnats amateurs féminin. Cette nouvelle Nationale 3, chapeauté par les Ligues, est-elle un gadget ou est-elle vraiment utile ?
Il faut résonner sur une réflexion globale qui a été faite sur le handball féminin. La réponse avec l’augmentation d’équipes évoluant en D2, N1, N2 et N3 avec gestion de la N3 donné aux Ligues n’est pas forcément la meilleure. Qui dit plus d’équipes dit plus de joueuses, donc on prends des joueuses moyennes pour aller sur des niveaux supérieurs. Qu’est-ce que le handball féminin va y gagner ? Je ne sais pas… On devrait peut-être plutôt se faire une vraie réflexion sur les formes de jeu proposées, l’accueil des jeunes filles, etc… Pour répondre à la question plus clairement : gadget pour le handball en général, oui. Utile ? Oui pour réduire le budget déplacement jusqu’en Nationale 1.
(Crédit photo : US Cagnes-sur-Mer Handball)
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