Stephen, vous qui êtes Azuréen d’adoption puisque vous vivez à Antibes, que pensez-vous de ce contre la montre par équipes à Nice ?
Nice, avec la Promenade des Anglais, offre un très beau terrain pour un contre la montre par équipes. C’est une façon très pratique de faire la transition entre la première partie du Tour de France en Corse et l’arrivée sur le continent. Clin d’œil, grâce au passage du Tour de France, les routes du bord de mer ont été rénovées : un vrai billard. Avant, lors des sorties d’hiver entre Antibes et Monaco, nous avions vite mal aux fesses.
Vingt ans après votre dernier Tour de France en 1993, quelles sont vos activités aujourd’hui ?
Mon activité principale est de gérer les stages aux Iles Baléares sur http://www.stephenroche.com. Sur ce Tour de France je suis ambassadeur pour Skoda. Je reste ainsi dans le monde du vélo et également grâce à mon fils Nicolas, qui participe au Tour cette année chez Saxo-Tinkoff avec Alberto Contador. Oui 20 ans… Je ne sais pas où passe le temps. C’est passé tellement vite. Mais le fait de rester dans le milieu oblige à rester jeune et continuer à faire de la bicyclette.
Justement, Nicolas Roche a quitté Ag2r et son statut de leader, pour un rôle d’équipier chez Saxo-Tinkoff aux côtés d’Alberto Contador. Pourquoi ?
Ce n’est en aucun cas un pas en arrière. Ce changement est volontaire pour faire un bon en avant. Avec Kreuziger et Contador, dans cette équipe réputée pour être très pointilleuse, Nicolas va encore approfondir son apprentissage. Pour une évolution positive vers de futurs objectifs, il lui fallait ça. Son heure de gloire va revenir. On lui a promis qu’il aurait une vraie carte à jouer au Tour d’Espagne.
Moralement ce n’est pas difficile à vivre pour lui ?
Il faut être solide dans la tête pour faire ce qu’il fait. Ce n’est pas évident d’entendre à droite et à gauche qu’il a rangé ses ambitions personnelles. Lui ne le voit pas du tout comme ça. Il sait qu’il a des lacunes dans sa préparations, alors, travailler avec des garçons plus forts que lui, va le tirer vers le haut. Avec cette nouvelle expérience, il n’aura aucun regret. S’il n’avait jamais essayé cette carte, il aurait pu se dire toute sa vie : « Et si j’avais fait un apprentissage avec un grand leader ma carrière aurait peut-être été différente ». Là, il ne peut pas avoir mieux. Il lui faut des réponses.
Que pensez vous de O’Grady, qui aura 40 ans le 6 août prochain et Voigt, 42 ans en septembre, qui sont sur ce Tour de France ?
Ce sont des phénomènes. Des exemples d’inspirations pour beaucoup et pas seulement pour les athlètes. Le gars qui est devant sa télé, dans son canapé, doit se dire : « Celui-là a 42 ans et il fait le Tour ! ». Ils font les mêmes efforts que les autres mais se donnent toujours à fond et ont une hygiène de vie parfaite 24 heures et sur 24 et douze mois sur douze. En même temps, Voigt a six enfants, il est obligé d’être toujours au top (rires).
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