Mené deux sets à rien à Reims il y a dix jours, Monaco s’en sort avec un point mais une pointe de frustration. Partie remise, Léo Glowacz – centrale de 21 ans né à Grasse – et ses équipiers jouent dans ce championnat Elite Nationale, là est l’essentiel.
Léo, à la sortie du match à Reims, Mladen Kasic a expliqué qu’il aurait signé des deux mains pour prendre un point là-bas alors que vous aviez gagné à l’aller…
C’est aussi mon avis même si forcément, quand tu reviens presque de nul part à deux sets partout, tu as envie de les battre sur le fil. Ce n’est pas évident car jouer là bas est toujours difficile, surtout dans une grande salle alors que nous sommes habitués à notre petit gymnase. Depuis le match aller ils ont recruté un pointu algérien très fort et possède aussi un réceptionneur / attaquant très physique. Ça fait longtemps que je n’avais pas joué face à un gars aussi haut et aussi fort qui ne commet pas beaucoup de fautes. C’est une grosse équipe, très complète, au centre, à la pointe, à l’aile etc… Prendre un point là-bas, surtout à la vue du scénario, est une bonne chose même si un petit relâchement au tout début du cinquième set nous a coûté cher. On est content mais il y a toujours cette petite pointe de frustration.
Revenir à deux manches partout n’a rien d’anodin ?
On s’est prouvé sur ce match qu’il fallait toujours y croire, toujours s’encourager, jusqu’au dernier point. On est capable de construire un bon jeu et à nous aussi, quel que soit l’adversaire, de profiter du moindre relâchement pour prendre des points et se relancer lorsque cela est nécessaire. Ce point est positif et il contraste avec d’autres défaites en cinq sets, à la maison, où nous menions deux sets à zéro pour se louper ensuite. Là, c’est différent forcément.
Comment le groupe vit-il cette saison ? Durant l’automne, l’équipe a vécu près de deux mois sans jouer…
Ce fut difficile à traverser. Tu t’entraînes mais de semaine en semaine, tes matchs sont annulés au fur et à mesure soit parce que l’adversaire a un cas Covid, soit parce que c’est nous. Au bout d’un moment, même sans le vouloir, tu commences à être moins rigoureux à l’entraînement. Tu es déçu à chaque fois de ne pas jouer et inconsciemment tu te démotives un peu. C’est humain. De plus, pour nous, ça n’avait rien de simple car c’est notre première année à ce niveau et le groupe a finalement très peu bougé par rapport à celui de la Nationale 2 et nous n’avons pas été épargnés par les blessures notamment un de nos passeurs ce qui à l’entraînement n’est pas confortable.
Depuis le début de l’année civile, l’équipe enchaîne et les résultats sont cohérents même si, parfois, durant un match, le groupe peut manquer de constance ?
Depuis qu’on a repris la compétition nous sommes assez contents. On embête beaucoup de bonnes équipes alors que sur le papier on ne devrait même pas les toucher. Alors oui on ne conclut pas toujours, mais on est là ! On a bien conscience, souvent, de l’écart technique et physique avec nos adversaires, mais on rivalise. Il ne nous reste plus qu’à gagner d’avantage. Sur dix matchs, on a quand même perdu trois en cinq sets. Mais nous sommes aussi satisfaits dans le sens où on joue presque tous les week-ends, on enchaîne et ça fait plaisir ! On revient à l’entraînement après chaque journée avec l’envie de faire mieux et de travailler dur !
Le groupe a-t-il conscience de sa chance de pouvoir vivre une saison presque normale ?
Totalement ! Quand je vois les équipes du département comme Mandelieu ou Antibes en Nationale 3 qui ne peuvent plus jouer ni même s’entraîner depuis bien longtemps, je n’ose m’imaginer à leur place. Certaines équipes, étant des centres de formations, parviennent à conserver un rythme même sans championnat, mais être complètement à l’arrêt doit être terrible. Nous, on s’entraîne, on joue, on se déplace etc… On oublie un peu ce virus parfois. Ça nous fait sortir de ce quotidien, on a la chance d’avoir ces moments de lâcher prise. On peut s’amuser et pratiquer notre passion. Nous sommes tous très heureux que la Fédé laisse notre championnat se dérouler. Alors oui on court pour suivre le rythme, parfois tu termines tes cours en visio dans la voiture avant de t’entraîner, mais on a pas le droit de se plaindre. On sait prendre du recul, nous avons beaucoup de chance.
(Crédit photo : Alain Pestoni)
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