Par Sudeast Info
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« Le plus dur reste à venir »

Ecrit par Martial HESPEL

A 22 ans, le grimpeur Victor Langellotti devient le premier monégasque de l’histoire à devenir professionnel, en Espagne chez Burgos BH. Longue interview pour découvrir un fan d’Alberto Contador qui signe professionnel au moment où El Pistolero tire sa révérence.

Victor, tu viens de vivre une saisons à 100 à l’heure ! Entre le programme local, les courses Elites françaises, les épreuves à l’étranger, le Val d’Aoste et puis les Jeux des Petits Etats d’Europe, les championnats d’Europe et les championnats du monde… Tu n’as pas dû t’ennuyer ?

En effet ! Grâce au calendrier de courses mis en place par l’UC Monaco j’ai eu la chance d’évoluer au plus haut niveau durant toute la saison. Cet enchaînement de courses de très haut niveau m’a permis de gagner en expérience et de ce fait de progresser.

Au-delà du sportif, vivre ce type de saison doit être humainement très riche. Quand tu es sur place dans un pays comme tu en as l’habitude depuis plusieurs années, essayes-tu de t’octroyer quelques heures pour visiter, t’enrichir et profiter ? 

Malheureusement non. Lorsque nous nous rendons sur des courses étrangères nous n’avons pas le temps de profiter pleinement des lieux car le temps nous est limité. Cependant, lors des derniers championnats du monde à Bergen, j’ai pu visiter la ville car les compétitions se déroulent sur une semaine.

Si tu devais retenir un moment fort de ta saison ? 

Lle prologue du Val d’Aoste car c’est certainement ma course préférée. Le niveau est l’un des meilleurs au monde et le profil me convient parfaitement. Pour être honnête ce résultat (3e ; ndlr) fût une demie surprise car ni moi ni le staff ne pensions au podium. Malgré tout objectif était de finir dans les dix premiers au général. Je pensais donc débuter par un top 20 ou un top 10. À ma grande surprise je me suis retrouvé à lutter avec des coureurs comme Pavel Sivakov (Qui a signé chez Sky pour 2018 ; ndlr) mais à la vue des watts développés je savais que j’en étais capable car je développais régulièrement ces mêmes watts en entrainement. Tout le staff et les coureurs étaient surexcités après ce podium. Malgré l’excitation ambiante je suis resté assez calme car je voulais rester concentré sur les étapes à venir. 

Une forte amitié avec Brandon Rivera…

Tu as également décroché la médaille d’argent des Jeux des Petits Etat d’Europe lors du contre-la-montre individuel…

Oui mais ces Jeux ont été pour moi une immense déception. J’avais pour objectif de gagner deux médailles d’or. Malheureusement sur la course en ligne j’ai chuté (Il terminera 28e ; ndlr) et sur le contre-la-montre je suis tombé sur un adversaire chypriote qui m’a battu de sept secondes. Ma déception fût immense.

Une dernière date marquante ?

J’aimerai aussi retenir le Triptyque Ardennais car Brandon (Rivera, son équipier colombien ; ndlr) a pris la deuxième place lors de la deuxième étape et lors de la troisième nous avons réalisé une excellente course d’équipe. J’ai pris énormément de plaisir à travailler pour Brandon. Je pense que d’un point de vue collectif ce fût le meilleur moment de la saison. 

On a le sentiment que 2017 est ta saison la plus pleine, là où tu as le plus couru. Est-ce le cas et as-tu senti que tu avais franchi un pallier ?

Mes années Espoirs ont été assez chaotiques. Lors des deux premières années le vélo n’était pas ma priorité. Je voulais avant tout valider mon BTS Hôtellerie et Restauration (Ce qu’il a fait ; ndlr). C’est à partir de la troisième année que les choses sont devenues plus sérieuses, malheureusement à cause de chutes et de blessures à répétition comme une facture du coude au Val d’Aoste 2016, je n’ai eu aucune continuité dans mes résultats. L’hiver dernier j’ai pu bénéficier d’une préparation optimale sans aucun pépin. J’étais assez satisfait de mon tout début de saison avant de tomber malade une première fois fin février. Puis, pendant toute la saison, je suis tombé malade de nombreuses fois. En août nous avons découvert que j’avais un virus présent dans mon organisme depuis plusieurs mois, ce qui m’a empêché d’avoir de la continuité dans mes performances. Comme on peut le voir notamment au Val d’Aoste où j’ai réalisé un bon prologue mais derrière je n’ai pas pu confirmer (67e du général ; ndlr). Je dirais donc que l’hiver dernier j’ai senti que j’avais passé un palier et que cette année, malgré le virus, reste celle où j’ai le plus couru.

Depuis quelques années, grâce au virage qu’a pris le club avec son centre de formation, tu as côtoyé tous types de coureurs, de toutes nationalités et même de différents continents avec Brandon. Que retiens-tu de ces échanges sportifs mais aussi culturels ? 

C’est très enrichissant de pouvoir évoluer avec des garçons qui ont différentes cultures et mentalités. Ce n’est pas toujours évident car il y a parfois des incompréhensions et des divergences de point de vue. Cela nous permet entre autres de pratiquer les langues étrangères, j’ai notamment pu améliorer considérablement mon anglais et mon espagnol. J’apprécie énormément cette mixité culturelle. Brandon est devenu un de mes meilleurs amis, même s’il est plus jeune que moi il m’a appris beaucoup de choses et je me suis enrichi à ses côtés tant culturellement que personnellement. Lorsque tu arrives à nouer des amitiés cela facilite les choses dans le peloton, tu te sacrifies sans arrières pensées pour ton coéquipier. Ce sont des supers moments à vivre.

Un plaisir de retrouver les terres espagnoles…

A quand remontent tes premiers contacts avec Burgos ? Avais-tu une ou deux autres propositions pros et un choix à faire ?

Je suis en contact avec Burgos depuis plusieurs mois, j’avais plusieurs propositions mais celle de Burgos m’a clairement paru la plus intéressante.

Il y a quelques années tu as effectué, en Espagne, un stage dans le cadre de tes études. Est-ce un hasard de te retrouver en Espagne ou es-tu tombé amoureux de ce pays au point d’aspirer à rouler là-bas ? 

En effet, en 2014 j’ai effectué un stage de quatre mois à Barcelone. J’ai donc appris à connaitre ce pays et je dois dire que c’est une culture que j’apprécie énormément, je suis donc vraiment très heureux de pouvoir y retourner. Je suis impatient de courir dans ce pays.

On présume que le calendrier de cette équipe sera majoritairement de la montagne, ta spécialité. Ce que tu recherchais ?

Oui tout à fait. Je suis ravi de faire partie d’une équipe qui aura un calendrier plus basé sur la moyenne et haute montagne, il est clair que je pourrais m’exprimer plus facilement que sur des secteurs pavés flandriens. 

Tu as donc terminé 3e du prologue du Val d’Aoste. Fabbro, qui a réalisé le meilleur chrono, a signé chez Katusha. Sivakov lui ira donc chez Sky. On présume que ton téléphone a dû beaucoup sonner à la sortie de cette épreuve ? Penses que tu serais professionnel aujourd’hui sans cette performance qui t’a mis un peu plus dans la lumière ?

Je pense que mon passage chez les pros est clairement lié à ma performance lors de ce prologue. Malgré le fait d’avoir eu le virus j’ai prouvé que j’avais le niveau pour rivaliser avec les meilleurs coureurs espoirs au monde. Bien entendu cela a été un coup de projecteur vis-à-vis des équipes pros.

Tu seras, visiblement, le plus jeune de l’équipe Burgos. Un statut nouveau pour toi qui depuis deux ans était le plus expérimenté à Monaco… Comment l’appréhendes-tu ?

Globalement l’équipe sera assez jeune. Je vais tout faire pour m’intégrer au mieux et apprendre le plus possible aux côtés de tous les coureurs. Je considère le fait d’être le plus jeune comme une chance pour pouvoir apprendre plus rapidement.

Tu auras un capitaine de route comme Mendes qui a derrière lui six grands tours, dont deux Tour de France, tous terminés ! Ce type de garçon doit être un livre ouvert pour toi avec qui tu vas énormément apprendre ?

J’ai en effet hâte de pouvoir échanger avec les autres coureurs de l’équipe et notamment José Mendes qui est le plus expérimenté de tous, c’est une véritable chance de pouvoir évoluer avec des personnes qui ont autant d’expérience. J’ai soif d’apprendre tant au niveau de la préparation physique, du mentale, de la nutrition, de la récupération, du travail en équipe et de la gestion des courses.

Décrocher une wild-card pour la Vuelta peut-elle être dans les cordes de Burgos ou bien est-ce une marche trop haute ?

La Vuelta a España est le grand objectif de l’équipe. Si ASO invite l’équipe à la Vuelta toute la saison sera focalisée sur cet objectif. 

Le rêve de participer au Tour de France…

Qu’est-ce que ça représente pour toi de devenir le premier cycliste monégasque de l’histoire à devenir professionnel ? Un rêve de gamin ou un objectif qui a germé petit à petit ? 

C’est une réelle fierté de pouvoir représenter mon pays au plus haut niveau du cyclisme mondial. Monaco est le second plus petit pays au monde après le Vatican. Il y a 38 000 habitants dont 9 000 monégasques. Il est donc très difficile pour un athlète monégasque de percer au plus haut niveau. Depuis tout petit je rêve de devenir sportif de haut niveau. En grandissant je ne pensais pas forcément en avoir les capacités mais ces dernières années j’ai compris que j’avais le potentiel pour réaliser mon rêve.

Allez prends une grosse respiration, c’est le moment des remerciements…

Cela fait dix ans que je suis à l’UC Monaco. Je connais quasiment tout le monde au club, c’est pour moi comme ma deuxième famille. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont permis de réaliser mon rêve. Tout d’abord mon premier entraîneur Roger Decaup avec lequel j’ai participé à ma première compétition internationale : le FOJE en 2011. Sans oublier tous les bénévoles du club qui œuvrent pour qu’une activité dynamique soit présente, que les différentes compétitions organisées perdurent pour permettre à des jeunes comme moi de s’épanouir et de réaliser leurs rêves. Jean Pierre Schopf – Président du club – et sa femme Monique, Monsieur Doria, secrétaire du club, véritable légende vivante et figure emblématique du club, Nicolas D’Angelo et Adrien Guyetand, deux amis de longue date avec lesquels j’ai passé mes meilleurs moments sur un vélo et avec lesquels j’ai découvert le haut niveau en Junior. Je n’oublie pas tous les coureurs avec lesquels j’ai eu le plaisir d’évoluer ces quatre dernières années comme Lucas Gehin, ami et coéquipier dévoué, Brandon Rivera, l’une de mes plus belles rencontres dans le cyclisme. Merci au Comité Olympique Monégasque et Sebastien Gattuso pour les soutiens depuis de nombreuses années. Roman Luhovyy, directeur sportif de l’UC Monaco. Merci au Comité Côte d’Azur et à Charly Berard pour m’avoir permis de découvrir le plus haut niveau National. Bien entendu je souhaite remercier tout particulièrement Guido Possetto, qui a toujours cru en moi et qui m’a toujours soutenu depuis notre première rencontre. Je ne remercierai jamais assez mon père sans lequel rien de tous cela n’aurait était possible. Toutes les personnes que j’ai cités ci-dessus m’ont permis de réaliser mon rêve. Je leur en serai donc éternellement reconnaissant. 

Depuis le virage que l’UCM a pris il y a quatre ans, tu es le quatrième garçon à signer professionnel après un Italien, un Français et un Suisse. Tu encourages les jeunes qui ont du potentiel à taper dans l’œil de l’UCM pour prouver qu’ils ont le niveau ? 

Je pense que le fait que quatre coureurs soient passés pros en quatre ans prouve bien la qualité de la formation monégasque. Cela montre que le club et la Fédération font du très bon travail en offrant des conditions optimales de développements pour de jeunes coureurs. Que ce soit le calendrier, le centre de Formation – une maison avec toutes les infrastructures sportives nécessaires au Centre La Tournerie à Menton – ainsi que l’organisation interne du club. Tout est d’excellente qualité et chaque année cela s’améliore. J’encourage tous les jeunes coureurs qui veulent performer au plus haut niveau à venir à Monaco pour progresser et passer professionnel. 

Difficile de répondre à cette question car nous ne sommes qu’en octobre 2017 mais à quoi pourrais-tu aspirer en pleine force de l’âge à 26 ou 27 ans ?

Disons que j’ai atteint mon premier objectif en passant pro, mais je suis conscient que le plus dur reste à venir. D’ici quelques années j’espère intégrer une équipe World Tour afin de participer régulièrement aux plus grandes courses au monde et devenir le premier monégasque à participer au Tour de France. 

(Crédit photo : Sylvie Rattalino)



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