La NBA débarque en Nationale 3 Féminine. Pardon, le Monaco Basket Association. Une ascension de marque pour un club créé en novembre 2009. « Je suis le premier surpris par la rapidité à laquelle vont les évènements », exprime le président du club : Eric Eléna. Les féminines ont débuté au niveau Pré-Excellence, sont montée en Excellence région et ont cette saison terminé championnes et joueront en N3F en septembre prochain. Même progression pour les garçons qui ont débuté en Honneur, sont montés en Pré-Excellence et seront en Excellence départementale la saison prochaine : « Il nous reste deux échelons à gravir : Pré-Excellence région et Excellence région et nous serons en N3M. C’est l’objectif d’ici trois ans », annonce Elena. « Nous avons des garçons de 204 cm et 206 cm et on domine tout à ce niveau départemental puisqu’il est rare d’y retrouver des joueurs aussi grands ». Et parfois, la vie réserve de belles surprises : « Récemment, un Croate de 206 cm est venu spontanément nous voir. Il travaille à Monaco et veut venir s’amuser dans notre club et jouer au basket ». A l’heure où l’AS Monaco grimpe à vitesse grand V avec le maintien des garçons en N1M et la montée des filles en N2M, le MBA aspire aussi à grandir. « Des seniors, aux poussins en passant par les cadettes, nous allons créer entre cinq et six équipes… On l’espère en tout cas ». Et pour y parvenir, de l’argent va tomber à pic pour le MBA. En effet, à Monaco, il faut qu’une association sportive possède trois ans d’existence pour obtenir des subventions, « nous y sommes et le budget sera d’un peu moins 150000 euros. Ce qui coûte cher, ce sont les coaches diplômés. Chez nous, six sur neuf le sont. Donc oui il faut y mettre le prix, mais on se retrouve avec beaucoup de qualité ». Et tout cela donne envie aux enfants de revenir car « aux deux journées portes ouvertes, une quinzaine de gamins étaient là : c’est rassurant », souffle avec satisfaction le président.
« Partis d’une feuille blanche »
Mais au faite, quel a été le déclic pour qu’Eric Eléna se lance dans l’aventure de la création d’un club sur le Rocher ? Tout a commencé chez le voisin. « J’étais dirigeant à l’AS Monaco Basket pendant plusieurs années. Mais plus le temps passait, plus j’étais opposé à la gestion du club sur tous les plans : humain, sportif et financier ». Alors, Eléna va présenter, à deux reprises, une liste aux élections du club pour mettre en place une nouvelle équipe et une nouvelle organisation. « La deuxième fois, nous ne sommes pas passés pour quatorze voies ». S’ensuit un temps de réflexion de deux mois à Eléna pour réfléchir à l’avenir et l’idée va venir d’une de ses connaissances : « Pourquoi ne pas créer notre propre club ? Et c’est parti ». Des dossiers, des rendez-vous, des autorisations plus tard, c’était aux jeunes licenciés du club d’entrer en piste. « Nous sommes partis d’une feuille blanche, alors ce sont les enfants qui ont trouvé le nom, bien entendu avec la consonance du championnat américain. Une jeune nous a créé une centaine de logo et nous en avons choisi un et puis il nous a aussi dessiné le maillot. Il est aux couleurs de l’AS Monaco dans les années 60, avec plusieurs rayures rouges et blanches. Il est unique ».
Se spécialiser pour durer ?
Oui mais voilà, y a t-il assez de place sur ce si petit mais si puissant Rocher pour deux clubs de haut niveau en basket ? « C’est la question que tout le monde se pose. Maintenant que nous sommes en Nationale 3 avec les filles, que cette même N3 est l’objectif pour les garçons d’ici trois saisons, on nous prend au sérieux et chacun est obligé de prendre en compte notre position », revendique fièrement le président. « Avec le président de l’AS Monaco on se parle, nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde, mais on se respect. Et j’ai une idée. Il serait intéressant que chaque club se focalise sur les garçons ou sur les filles. Par exemple, l’AS Monaco, si tout va bien, devrait très vite monter en Pro B avec les garçons, et nous, on ne compte pas rester longtemps en N3F, on voit plus haut ». Ainsi, lors de la réunion du sport du gouvernement monégasque, la question a été évoquée. « C’est bête de jouer l’un contre l’autre. Oui ça fait parti du jeu, mais on pourrait se spécialiser ». Mais l’AS Monaco, aussi puissante soit-elle, va t-elle s’effacer au niveau féminin pour le petit frère qu’est le MBA ? Peu de chance… Mais pour le moment, le MBA, avance vite, à son rythme. Si le nombre de licenciés est aujourd’hui de 97, le chiffre devrait, selon les espérances du président, avoisiner les 130 en septembre prochain.
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