Pour le Stade Niçois, la Fédérale 3 n’est qu’une étape. Après avoir manqué de peu la montée en Fédérale 2, le club veut, du mieux possible, sa professionnaliser. Alors les pensionnaires des Arboras ont signé un partenariat avec la société Be Fit, spécialisée dans la préparation physique. « Ils sont deux à gérer la salle. Constantin Cristea vient de l’Est et est spécialisé dans la lutte. Il a travaillé l’INSEP. Agnel et Muffat sont passés entre ses mains. C’est un garçon très pointilleux et possède une véritable démarche vers le haut niveau », explique Guillaume Cazanave, responsable marketing et communication du club. L’acolyte de Cristea, Jean-Baptiste Simonnet, est lui dans la branche du bodybuilding. Son leitmotiv : on peut réussir à bien se muscler sans prendre de stéroïdes et autres produits. « A notre petite échelle nous voulons montrer que ce sport est propre. Nous voulons véhiculer ses valeurs à travers une préparation physique saine », poursuit Cazanave.
« Assez de produits sont autorisés pour ne pas se doper »
Cette réplique fait échos à l’enquête sortie il y a quelques semaines qui démontrait que le rugby serait l’un des sports les plus touchés par le dopage. Mais à écouter l’ancien joueur du RC Toulon en espoir, cette enquête n’a rien d’étrange : « Elle ne me surprend pas, mais il faut savoir de quoi on parle. Quand on voit les prouesses de haut niveau que les garçons enchaînent on peut se dire qu’ils sont dopés. Mais je ne connais aucun joueur qui utilisent des produits dopant », il va plus loin et argumente, « Il y a aujourd’hui suffisamment de compléments alimentaires autorisés pour ne pas se doper et ainsi ne pas franchir la ligne rouge ». Pour le responsable communication et marketing du club niçois il est possible avec « une bonne alimentation, la bonne utilisation de tel ou tel produit qui procure les bons oligoéléments, qui régénère plus facilement et accentue la récupération, d’atteinre un très haut niveau. Maintenant les clubs sont en partenariat avec des piscines, des centres de massages et de balnéothérapie, on commence même à parler de cryothérapie. Ils ont tout entre les mains. C’est obligé vu la violence des impacts à répétition ». Une analyse que reprend en échos Jean-Baptiste Simonnet, co-reponsable de Be Fit avec Constantin Cristea : « Le dopage est un véritable fléau. Le pire c’est qu’aujourd’hui des patrons de salle et des éducateurs sportifs fournissent ces produits. Mais avec notre établissement, nous voulons prouver qu’il est possible de faire autrement ».
« Les stéroïdes sont pires que l’héroïne »
Simonnet insiste aussi sur le fait que les stéroïdes ne sont « pas tout à fait considérer comme des stupéfiants. Alors les amendes et les peines encourues sont quasiment inexistantes. C’est un tabou. Personne n’ose briser le silence. Et pourtant on ne parle pas de pédophilie. Parfois on s’étonne que j’en parle aussi ouvertement. C’est une question de santé publique. » Véritable professionnel et passionné il peste contre ses confrères qui ne cherchent qu’une chose : le profit. « Les gars font signer des contrats d’un an dans leur salle. Plusieurs doses de stéroïdes plus tard, le jeune a atteint ses objectifs en six semaines au lieu d’un an. Alors il ne revient pas à la salle, ce qui libère la place pour un nouveau gars en quête de performances, mais la salle continue de toucher l’argent pendant un an. Moi, quand un garçon ne vient pas pendant trois semaines, je l’appelle personnellement ». Et pour Simonnet, les consommateurs se retrouvent prisonniers. « Les stéroïdes sont pires que l’héroïne. Car un toxico-man, après avoir tapé sur sa grand mère pour obtenir du liquide afin d’acheter sa dose, peut un jour se regarder dans le miroir. Il va voir les effets secondaires et peut réagir. Le garçon qui prend des stéroïdes, dans la glace, il voit l’image d’un garçon de 120 kilos de muscles : ce qu’il a toujours rêvé. Les effets secondaires sont internes et invisibles jusqu’au jour où le cancer se déclare ».
« Le programme doit être calculé et judicieux »
Alors, même si du côté de Simonnet cela prend plus de temps car les méthodes sont saines, il est « impératif de proposer une alternative ». Et c’est ce qu’il va se passer avec le Stade Niçois. Une préparation et un suivi en deux temps. « Je vais leur mettre en place un programme d’hypertrophie musculaire hors saison. Constantin va ensuite les suivre pendant l’année et se déplacera aux Arboras. Nous allons au plus près de réalité de leurs activités. On ne prépare pas un pilier et un ailier de la même manière. Le programme doit être calculé et judicieux ». Be Fit fonctionne au challenge et sa collaboration avec le Stade Niçois est la résultante de l’ambition du club de monter en Fédérale 2 voir plus haut à long terme. « Si le club voulait se contenter de rester en Fédérale 3, nous n’aurions pas été intéressés », explique sans détour Jean-Baptiste Simonnet. « Ici les gens sont suivis individuellement et nous les accompagnons dans leur objectif que se soit de monter de division ou tout simplement de perdre cinq kilos ».
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