Après cinq ans d’existence, Les Collines jouent pour la première fois en Pré-Nationale Féminine. Mais la saison s’avère très chaotique. Relégable, l’équipe ne donne pas satisfaction.
Tout jeune, tout neuf. Le Handball des Collines a débarqué cette année en Pré-Nationale sur la pointe des pieds, sans pour autant être battu d’avance. Une ferme ambition de jouer un vrai rôle, d’emmagasiner de l’expérience pour gagner en compétitivité, année après année. Mais le groupe, le plus fort sur le papier de l’histoire du club, entre absences à répétition en matchs et aux entraînements, conjuguées à plusieurs blessures, souffre. Seulement quatre victoires, à chaque fois à domicile, dont une suite au forfait de La Crau. Aucun succès à l’extérieur. Aujourd’hui neuvièmes, sur onze, Les Collines sont en situation de faiblesse, même si on ne connaît toujours pas le nombre de descentes au niveau départemental : au minimum deux, les autres dépendent des descentes de NF3 vers la PNF.
Si depuis le début de saison David Venturelli, président et entraîneur de l’équipe, se voulait indulgent avec son groupe, il en est tout autre depuis samedi soir et une énième défaite face à une équipe, le Handball Club du Golfe, qui, avant ce match, n’avait pas encore assuré son maintien. « J’étais très en colère. Toujours des absences. Et puis Cynthia Romeo, mon meilleur élément en défense, est blessée jusqu’à la fin de la saison. Trop de filles sont perturbées par des problèmes privés », confie le coach à www.magsport06.fr. Pourtant, samedi, Venturelli y a cru. Enfin, avant le coup d’envoi. « J’étais persuadé qu’on avait de quoi gagner. » Mais dès la huitième minute de jeu, les locales vont mener 7-1.
« J’estime à 50% nos chances de nous maintenir »
« Une entame catastrophique. Aucune consigne respectée… » Pourtant, mené 14-7, le HBDC va revenir à 14-10 à la pause, grâce à quatre réalisations de Clélia Casse. « A la mi-temps, j’ai secoué le groupe, sans hurler, mais ma colère s’est bien fait sentir. On revient à 17-14 puis on retombe dans nos travers. J’étais vraiment en colère du jeu proposé. » Un trou noir. Neuf minutes plus tard, le tableau affiche 23-14. Le coach regrette des ballons donnés, perdus, des tirs qui manquent cruellement de puissance et ainsi bloqués par la gardienne : très utile pour des relances rapides. « Je veux bien que les filles s’entraînent peu, mais là, il y a des limites. On fait des fautes de débutantes, digne d’un niveau -12 ans. Le groupe doute trop. » Score final 28-21.
Fort heureusement pour le HBDC, Grasse / Mouans-Sartoux, malgré plusieurs renforts de la Nationale 3, a perdu. Hyères aussi. La situation n’est pas encore désespérée mais Les Collines n’ont plus de joker. « J’ai été patient, vraiment, beaucoup de compassion, de compréhension et de tolérance. On a fait beaucoup de jeux pour dédramatiser la situation. Mais là, stop. » Terrible hasard pour le HBDC, il faut recevoir le Bâtiment Nice le 28 mars. La différence de niveau entre les deux formations est telle, que, même si rien n’est joué d’avance en sport, on voit mal les Niçoises perdre, qui plus est face à une équipe en manque total de confiance et de repère. De plus, le coach sait d’ores et déjà qu’il ne pourra pas compter sur trois joueuses : une blessée et deux en vacances. En attendant d’éventuels autres désistements ? Dans le même temps, Hyères va recevoir Grasse.
« J’estime à 50% nos chances de nous maintenir. » Après Nice, ce sera sans doute LA finale du maintien puisque Grasse recevra Les Collines. « Tout déprendra du choix de Grasse qui essaye de maintenir sa PNF. » En effet, la réserve grassoise a autant de difficultés, à la différence que les Roses peuvent jongler avec un autre effectif qui joue en Nationale 3. « On a encore une chance. Si Grasse avait battu Cannes, ça aurait été cuit pour nous. » Et pourtant, depuis le début de saison, le technicien affirme que son groupe vit bien. Mais cela ne fait pas tout. « Les filles ont conscience de la situation. J’ai demandé une remise en question. Qu’elles se parlent. Car si le groupe vit bien, il faut quand même régler le problème du terrain. Je ne sais plus quoi faire… Vraiment ! Mais là, je ne retiendrai plus ma colère. On va remettre le bleu de chauffe. Je ne quitterai pas le navire. » Alors, pour la fin de saison, l’équation pour Les Collines est simple.
« On peut prétendre à beaucoup mieux »
« Nous sommes aujourd’hui à quatre points de Grasse, avec un match en retard. On joue chez elles. Si on gagne, on revient à un point. Après, il nous restera à jouer Toulon et La Crau (avant-dernier et dernier ; ndlr). Grasse les a déjà joués. Mon but est de gagner ces trois matchs. » Mais ces trois confrontations, Grasse, Toulon et La Crau, se joueront à l’extérieur pour Les Collines. A domicile, il faudra affronter le Bâtiment, Antibes – Vallauris et La Garde : soit le deuxième, le troisième et le quatrième. La marge de manœuvre reste terriblement étroite. « Avec toutes nos difficultés, notre maintien sera un plus gros exploit que notre montée. »
En attendant, ce samedi, le gymnase du Bois de Saint-Jaume raisonnera avec la réception d’Antibes – Vallauris en Coupe. L’occasion pour les équipières de Claire Devismes de jouer et de se remobiliser sans pression. « On verra s’il y a un déclic ou pas. J’espère que l’on va y arriver. On peut prétendre à beaucoup mieux. L’apprentissage est difficile, très difficile. Le niveau est élevé, surtout face à toutes ces équipes réserves de Nationale 2 et 3 que nous rencontrons. Un maintien, comme une montée, se joue également sur le hasard du calendrier : jouer une réserve quand l’équipe première ne joue pas est un désavantage certain. Nous devons faire notre maximum pour conserver, au minimum, ce niveau de PNF, qui doit être la véritable locomotive du club : un objectif pour nos jeunes d’y participer. »
(Crédit photo : Marc Pélissier)
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