Prometteur. Voici comme qualifier le recrutement d’Antibes en N2F. Un adjectif qui peut coller, aussi, à la deuxième partie de saison. L’équipe de Laurent Ghio est à un tournant pour son avenir.
C’est une rengaine malheureusement bien connue à Antibes depuis plusieurs saisons. Celle des galères en tout genre. L’exercice 2018-2019 n’a, tout du moins pour ses premiers chapitres, pas dérogé à la règle avec, assez rapidement, une prise de recul de l’entraîneur initiale, arrivée un an plus tôt, Raphaël Gallice. Conséquence, Thierry Coilot, qui débutait à peine dans son rôle d’adjoint et qui découvrait ce niveau, s’est retrouvé seul au commande. Pour ne rien arranger, Soraya Hamiti, revenue au club pour devenir une pièce maîtresse de l’équipe, n’aura fait que deux apparitions en tout début de saison. Cette absence prolongée s’est rajoutée au départ non prévu durant l’été de la pivot Opélia Ondono, élément clé la saison précédente et en pleine progression. Bref, beaucoup d’accumulations.
Et puis, trop souvent, les Antiboises sont passées proches de succès, à un ou deux buts près. Emilie Gentilini, qui va débuter sa cinquième saison en senior, se souvient bien de cette période sur le site internet du club antibois. « La première partie a été plutôt difficile parce qu’on savait qu’on ne jouait pas à notre niveau. On savait de quoi on était capable mais on ne l’appliquait pas en match. On baissait la tête trop rapidement. »
Ghio, une arrivée déterminante
Et puis la trêve hivernale est arrivée et avec elle, celui qui sera seul entraîneur à la rentrée, Laurent Ghio. Alors qu’Antibes aura, un temps, occupé l’avant dernière place du championnat, les victoires sont arrivées. « On s’est réveillé après la trêve. On a commencé à jouer à notre niveau et les résultats ont suivi. Laurent et Thierry ont beaucoup contribué à ce changement. Laurent a apporté de nouvelles choses et Thierry n’a jamais lâché. Il a toujours cru en nous et cela nous a beaucoup aidé. Grâce à eux, on a pu redresser la barre et montrer de quoi on était capable. » Même sentiment pour la gardienne Audrey Bouloudani. « Je pense que l’on a su trouver un équilibre. On a commencé comprendre que l’on pouvait produire du jeu sans se reposer systématiquement sur les joueuses cadres. »
Les résultats en fin d’année ont eux flanché. Entre la grossesse d’Ophélie Bel dans l’attente d’un heureux événement pour septembre, mais aussi des absences et blessures, trop souvent l’équipe s’est retrouvé à huit voir même sept dont… deux gardiennes. Du coup Diadhiou a joué sur le terrain avec réussite il faut le dire ce qui, mine de rien, est un vrai plus dans un groupe même si, à Saint-Claude, tout le monde souhaite que l’internationale guinéenne n’ai pas à jouer ce rôle la saison prochaine. Point positif, car dans la vie il faut toujours être positif, ce groupe restreint à permis à des joueuses comme Pivert, Livoti ou encore Delaporte de jouer chaque week-end une heure, de s’affirmer, de progresser et de gagner en confiance et en maturité handballistique. Ce qui sera très important pour l’année prochaine.
Ghio aura de quoi faire avec un groupe qui aura gagné en homogénéité. L’effectif s’est considérablement renouvelé. Pardon, renforcé. Partante pour le Canada, Lucie Huerta met fin à dix-mois de jeu à Saint-Claude mais devrait revenir dans un an. Maë Ambit, après deux saisons mitigées à Antibes, où elle aura été trop souvent embêtée par des blessures, retourne à Cannes. Quant à Stéphanie Krimou, elle n’est pas conservée. Ainsi, le coach a fait venir quatre éléments de Cagnes-sur-Mer, promu en N2F, mais qui ont choisi un projet, selon elles, plus ambitieux : Campillo, Soto, Martin et Giusta. Chemin inverse que Ambit, Justine Joly rejoint les Antiboises. On soulignera que Gomis, inusable, a rempilé pour un an, tout comme la pépite Wendy Semedo.
Une réserve et un groupe -18 France en soutien
Selon nos informations, le recrutement ne serait pas terminé. En effet, bien que cinq nouvelles joueuses arrivent, seulement quatre seront licence B, puisque c’est un retour à Saint-Claude pour Chloé Campillo qui sera licence A. En résumé, pour la première fois depuis très longtemps, le coach en place pourra s’appuyer sur un large groupe d’une quinzaine de joueuses, ce qui n’est plus arrivé chez les filles à Antibes depuis 2016. Autres éléments importants, la réserve, qui jouera en départementale, fait son retour après un an d’absence et la jeune génération qu’a fait éclore Kafilou Gomis puis progresser Davor Brkljacic sera alignée en -18 France. Autrement dit, un vrai vivier. Et s’il y en a bien une qui savoure ce renouveau, c’est bien Emilie Gentilini qui, à l’instar de Gomis, a tout connu avec cette équipe depuis 2015, le très bon, comme le catastrophisme. « C’est rassurant. Après avoir passé trois années avec un manque d’effectif, ça fait du bien de savoir qu’il y a du monde. »
Une confiance que partage Bouloudani concernant le niveau de jeu de l’équipe. « On savait que notre groupe ne montrait pas tout son potentiel ou tout du moins en partie. En début de saison on perdait des matchs de pas grand chose. Trop de déchets, un mental souvent en berne en fin de match mais on a travaillé sur tous ces points directement ou indirectement et ça s’est vu. On a su rebondir et commencé à montrer ce potentiel caché. Je suis plus que confiante pour l’année prochaine.»
Un potentiel qu’il faudra aussi exploiter, ceci sera très important pour croire en un grand résultat, lors des derbies, ce que le groupe n’a plus eu à faire depuis plusieurs saisons. Isolé en Nationale 2, Antibois est rejoint par Cannes-Mandelieu et Cagnes-sur-Mer promus. La reprise aura lieu le 2 août sur piste pour un retour à la salle dix jours plus tard. Encore trois grosses semaines de tranquillité.
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