Il y a un mois, le banc de la PNM du Cros-de-Cagnes, aspirante à la montée en Nationale 3, a changé. Frédéric Chiaroni et Naoufel « Rudy » Boudhir ont été remplacés par Julien Laz qui est soutenu par le Président Michel Roufast. Chiaroni et Boudhir sortent du silence pour livrer leur version des faits après que Roufast l’ai fait dans nos colonnes. La voici, limpidement, sous forme de verbatin.
« Nous pouvons comprendre qu’on nous reproche la manière de jouer, notre défense aux abonnés absentes – alors qu’au soir de notre cinquième match avec 135 buts pris dont 36 sur un seul match nous étions la troisième défense du championnat – ainsi que la pauvreté dans le jeu – 147 buts inscrits donc quatrième attaque – mais l’essentiel était là : quatre victoires sur cinq dont trois à l’extérieur et une victoire en coupe de France. Mais il est important de dire que le groupe que nous avons constitué était jeune avec cinq nouveaux joueurs, des jeunes qui avaient peu ou pas évolué en Pré-Nationale et des joueurs cadres qui étaient présents lors des trois dernières saisons avec Ivan (Pellegry ; ndlr). Ce sont ces derniers qui sont venus nous voir pour reprendre les rennes de l’équipe.
Devant un grand nombre de joueurs, nous avons présenté notre projet basé sur l’engagement rapide, la défense et en apportant une ou deux combinaisons qui devaient se rajouter aux acquis des joueurs. Le tout agrémenté d’une préparation physique intensive pour la reprise d’août et pendant la longue trêve hivernale sans oublier un travail hebdomadaire le lundi soir durant une demie heure heure, le tout avec l’aide de notre préparateur physique. Bien entendu pour pouvoir prétendre à jouer, il fallait être présent aux deux entraînements hebdomadaires et être performant aussi bien en matchs qu’aux entraînements et pour rester cohérent aucun pas de passe droit ou pour motif valable. Tous ont adhéré.
A partir des entraînements de fin d’année, la préparation physique, les différents tournois et matchs amicaux, nous avons établi une liste de dix-neuf joueurs dont trois gardiens ce qui est pas mal pour former l’ossature de l’équipe PNM. Cela dit des joueurs non-présents dans la liste ont pu s’entraîner avec le groupe dès qu’ils en faisaient la demande. Ce groupe n’avait rien à voir avec celui des années précédentes avec l’arrivée de nouveaux joueurs, l’éclosion des jeunes encadrés par les cadres sur qui nous comptions : groupe recomposé à 80%.
Très vite la charge de travail inhabituelle pour certains, l’incorporation des nouveaux joueurs aux contours intéressants et pour certains joueurs reprendre les bases d’un joueur de handball comme l’attaque d’un intervalle, comme le placement et replacement ou encore jouer sans ballon ont fait que nous avons dû nous adapter et de ce fait mettre de côté certains aspects de notre projet comme le travail défensif par exemple.
Nous avons laissé de côté tout ce que nous avions appris durant notre formation d’entraîneur – Niveau 3 – auprès d’entraîneur de D1 et pour Rudy d’entraîneur internationaux durant ses vacances pour reprendre les bases du handball. Au fil des semaines, certains anciens cadres se sont sentis dépassés par l’accumulation du travail physique alors que les jeunes s’acclimataient puisque nous avions décidé de pratiquer un jeu rapide tourné vers l’offensive.
Le fait de choisir douze joueurs chaque jeudi avec son lot de déceptions combiné à l’aura dont bénéficiaient les joueurs cadres auprès de certains co-équipiers et de l’encadrement, une brèche s’est ouverte entre les joueurs et nous. Il y avait des clans au sein même de l’équipe et sentant la situation se dégrader Rudy en a fait part au Bureau Directeur pour que des décisions soient prises afin de travailler plus sereinement. Entre temps nous avions gagné deux fois Carros (Coupe et championnat ; ndlr), Villeneuve-Loubet et Monaco. Etant à une semaine d’un match important contre Hyères, aucune décision hâtive n’a été prise.
Le match fut un calvaire, très vite menés au score par des contre-attaques éclaires, nous avons pris l’eau et malgré nos changements tactiques rien n’y a fait. Le niveau de déchets aux tirs ou sur des mauvais choix de passes étaient bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer. C’était un jour sans. Nos choix sur les joueurs sélectionnés, la tactique en place ont été critiqués en privé par certains membres du Bureau mais du moment que c’est entre nous dirigeants nous pouvons comprendre car on peut faire des erreurs mais ce qui est plus grave c’est que des joueurs cadres se sont permis de nous critiquer en public et de nous remettre en cause. Mais qui est sur le terrain ?
La fracture entre les cadres et nous, soutenue par une partie de l’équipe, devenait un gouffre et à ce moment la seule solution qui s’imposait à Rudy était de démissionner puisqu’il ne se sentait pas ou plus soutenu par le Bureau et malgré la victoire à La Seyne la séparation du binôme est survenu à la trêve.«
(Crédit photo : ESCCHB)
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