Au moment où la saison de Nationale 2 est contrainte à nouveau à une pause, Fathi Krai, pivot historique du BTP Nice, évoque la préparation, le début de saison et l’état d’esprit de chacun en ces temps difficiles.
Fathi, le 27 juillet dernier, la N2M du BTP a débuté sa préparation, mais il a fallu gérer des imprévus…
Ce qui a été compliqué pour nous au début c’est l’évolution du groupe. Nous comptons entre cinq ou six départs dont certains qui se sont fait au dernier moment. Quand tu commences la prépa et que tu vois des gars partir au fur et à mesure ce n’est pas évident. Nous n’avons de plus eu pas un gros recrutement avant seulement deux joueurs, un arrière et un demi-centre, en comptant en plus le retour d’un gardien. On reconstruit un nouveau groupe avec des jeunes et autour des cadres. Mais perdre trois gauchers, qui plus est de qualité, ce n’est pas simple du tout.
Le bilan de la préparation fût malgré tout bon ?
Oui. Presque tout le monde était là et on a dû travailler plus que les autres. Quand ton groupe ne bouge que très peu, tu peux t’appuyer sur la saison passée, sur des acquis. Nous, on a dû reprendre beaucoup de choses, qui plus est avec un nouvel entraîneur et un nouveau projet. Bertrand Lardon, le préparateur physique, nous a fait du bien avec des programmes individualisés.
Après plus de deux mois à cotoyer ton nouvel entraîneur, Rémy Frixa, quel est ton ressenti sur lui ?
Je ne le connaissais pas. C’est quelqu’un de très sympathique, très humain, très à l’écoute, qui prend le temps de parler et d’expliquer ce qu’il attend de toi. C’est un entraîneur moderne qui est vraiment tourné vers le groupe et qui n’est pas buté dans ses idées. Je ne regrette pas du tout de travailler avec lui. C’est un mec bien. Rien à dire.
Tout se passe bien au sein du groupe malgré ces différents changements ?
Notre force, c’est le vestaire. Demain, tu ramènes n’importe qui, il n’aura aucune difficulté à s’intégrer car nous, les anciens, on tient le vestiaire. Chacun est à sa place. Les jeunes, les nouveaux etc… Tu n’as pas de clan, tu n’as pas un gars qui va parler sur un autre. On est tous uni. C’est notre plus grande qualité et lorsque Rémy est arrivé, il a gagné du temps car il a vite compris que le vestiaire était sain et qu’on allait tous les suivre. C’est un avantage pour le coach, il sait qu’il n’aura aucun souci avec ça. Depuis que je suis au BTP, j’y entame ma onzième saison, ça a toujours été notre point fort. Le but est de mettre un nouvel entraîneur dans les meilleures conditions pour qu’il puisse installer le plus vite possible son projet. Le vestiaire, c’est comme une famille.
Pour l’entraîneur aussi c’est un point positif ?
Complètement. Il ne trouve aucune difficulté à s’intégrer. Tout le monde est ensemble. On est ensemble le samedi, on fait des sorties ensemble, quand un gars déménage on essaye d’être là pour lui etc… Avoir un vestiaire sain, c’est la base de tout pour réussir la meilleure saison possible. Même si on aimerait bien entendu gagner plus largement, c’est aussi comme ça qu’on a gagné d’un but face au Cavigal Nice. On a pas de star. C’est de la solidarité. Je le redis, tout vient du vestiaire. Un état d’esprit.
Depuis quelques jours, les gymnases sont à nouveau interdit pour les équipes seniors. Le souvenir de l’arrêt de la saison est encore proche, comment vivre avec cela quand on est sportif ?
C’est très difficile. Malgré tout, tu essayes de ne pas trop réfléchir, de ne pas trop y penser. On savait très bien qu’à tout moment ça pouvait tomber. On vit avec ça au jour le jour. Quand on pourra à nouveau s’entraîner et jouer, il faudra profiter à fond chaque semaine. Et on verra… On aura un championnat haché mais j’espère qu’on jouera le plus possible. Mais c’est vrai que personnellement j’ai très mal vécu le fait de ne pas prendre mon sac pendant plusieurs mois et là ça recommence.
Comment as-tu vécu ton confinement ?
J’ai tout dépensé dans le sport. Lors de cette période, pendant une heure avec mon fils, j’en profitais pour évacuer le plus possible. J’avais peur de prendre du poid et finalement j’en ai perdu ! J’avais l’angoisse, avec mon âge, de souffrir de mes articulations et finalement je suis tout neuf. J’ai les crocs et j’espère qu’on pourra à nouveau rejouer vite et gagner des matchs. J’ai confiance au groupe. L’équipe a un gros potentiel et mais il faut travailler dur pour l’exploiter pleinement.
(Crédit photo : Virginie Duranton)
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