Pour la deuxième année consécutive, Fiona Ferro a obtenu une wild-card pour disputer le tableau final de Roland Garros. L’inside, c’est avec son coach Pierre Bouteyre. Il y a un an, Ferro avait plié au premier tour face à la redoutable allemande Lisicki (6-1 7-5).
« Bon ben voilà… « Back in business ».
Comme annoncé précédemment, je me propose de vous faire vivre d’une manière un peu décalée les Internationaux de France de Tennis à travers les pas de « Bibi » alias Pierre Bouteyre, coach de Fiona Ferro, jeune joueuse de 18 ans classée 326e à la WTA.
Bon ok, c’est moins glamour que la chronique du Coach Patrick Mouratoglou – à qui je passe le bonjour et dont je recommande le livre d’ailleurs – vous parlant de Serena Williams, mais d’un autre coté vous n’êtes que sur le site de Magsport06 qui n’est pas non plus celui d’Eurosport : même si il ne va pas tarder à se faire sa place sur la toile vu l’opiniâtreté et la compétence de la rédaction. Pour en revenir à Patrick, il n’y a pas de doute, il sait de quoi il parle. Je partage tout à fait son avis quant à la complexité du rôle de coach qui, en gros, ne se limite pas à l’apprentissage du coup droit et du revers.
Pour ma part et pour faire court, j’ai coaché Alizé Cornet pendant dix ans – de 10 ans à 20 ans – de 15/4 à 11e mondiale et j’entraîne maintenant Fiona depuis bientôt cinq ans – de 13 ans à… – série en cours. J’ai eu, ceci dit, la chance de tomber sur deux gamines assez exceptionnelles au niveau humain. Les accompagner dans ces longs moments de vie est quelque chose qui m’a toujours passionné et qui va bien au delà des coups droits et des revers. C’est pour cela que même si ça doit être à peu près mon dixième Roland Garros en tant que coach, y revenir avec Fiona – pour la seconde fois – représente beaucoup pour moi.
Je suis surtout content pour elle parce qu’elle le mérite et parce que ça peut lui faire gagner du temps et lui faire prendre conscience de plein de choses. On va y aller avec humilité mais pas sans ambition. On sait que la route est longue et escarpée et ces moments sont vraiment des « boosters » énormes à tous les niveaux. J’aime bien la phrase qui dit que « la chance c’est comme un train : si tu n’es pas prêt, tu le laisses passer. Si tu es prêt, tu peux monter dedans. » Et c’est ce à quoi on s’attelle en se préparant au mieux pour être au top dimanche.
Tout est question de détails. Il y en a que l’on maîtrise et d’autres un peu moins. Une partie de mon job est, entre autre, d’essayer de tout anticiper et je peux vous dire que ça prend une des ces énergies… L’expérience m’aide beaucoup mais parfois il y a les impondérables. Vous pouvez faire une préparation de mutant, digne de la Nasa, mais si, par exemple, le seul moustique parisien a la mauvaise idée d’aller faire un tour dans sa chambre et ben vous êtes marron. La veille de match t’as presque envie de la faire dormir dans un caisson hyperbare. C’est tellement important le sommeil !
Quand tu es « petite » – et donc pas tête de série – tu serres un peu plus les fesses pendant le tirage au sort. Entre Serena et Arcangioli, jeune wild-card française comme Fiona – et avec tout le respect que j’ai pour elle – ce n’ est quand même pas le même jambon. Pour relativiser, on se dit que de toute façon on sait si un tirage est bon uniquement après le match. Une chose est sure : avec ces demoiselles TOUT est possible. Et celui qui fait le malin et qui vous dit qu’il comprend le tennis féminin et ben c’est qu’on lui a mal expliqué .
Alors inch’allah.
Bises. »
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