Promu en Nationale 2, le BTP Nice est en train de prouver à chacun ses réelles capacités à se maintenir. Certains observateurs en doutaient, le hommes de Daly sont bien là.
La semaine dernière, la N2M du Bâtiment Nice est passée toute proche d’un exploit contre Nîmes. Un très bon match nul 29-29 face à l’un des leaders, mais les hommes de Maher Daly menaient 29-24 à la 54e. Bien que, dans les faits, un match nul face aux Nîmois est une belle performance, le contexte laisse un goût amer à Fathi Kraï et ses équipiers. « C’est bien la déception qui prédomine. On a mené tout le match. On a cinq buts d’avance et à la fin il va nous manquer toujours ce petit détail pour gagner. A trente secondes de la fin nous avons la possession et on se loupe : manque d’expérience. Sur l’action suivante, Nîmes ne marque pas et ça s’arrête là », raconte le pivot à www.magsport06.fr. « Nous avons fait un grand match. Surtout en défense. En attaque aussi ça prend forme. Mais ce petit quelque chose qui nous a manqué fait tout de même mal au cœur. »
Ce dernier résultat confirme les réels progrès du groupe après la victoire acquise à Montélimar, 33-36. Pourtant, ce n’était pas gagné en début de saison. Malgré les arrivées de Louis David et de l’emblématique Boubacar Sidibé, tous deux acteurs de la montée du Cavigal Nice en Pro D2, beaucoup d’observateurs se posaient de réelles questions sur les capacités du groupe niçois à franchir le palier de la Nationale 2. Rappelons que le coach Daly a pris les commandes du groupe à la toute fin de saison dernière, en avril. Plusieurs joueurs sont arrivées et il a fallu s’adapter à un nouveau niveau, complètement différent. « Le coach a connu le haut niveau et a une autre mentalité et d’autres méthodes. Il nous demande beaucoup d’exigence. Certains n’en avaient pas l’habitude. Mais ça commence à donner quelque chose. Le groupe vit bien. Les relations entre les joueurs progressent : on se comprend mieux. Nous sommes contents des deux derniers matchs même s’il y a la déception de ne pas avoir pris les trois points contre Nîmes. »
Pourtant tout avait très mal commencé avec un humiliante défaite 39-21 à Ajaccio lors de la première journée où Krai reconnait que l’équipe était « complètement à l’ouest. » Mais derrière, les premiers signes positifs sont vites arrivés avec ce qu’on appelle des défaites encourageantes contre Antibes et Aix. « On était au niveau mais il nous manquait des petites choses pour décrocher plus de points. Là, ça se met en place, on gagne en expérience. Contre Nîmes, personne ne nous attendait. En faite, après Ajaccio, nous avons bien parlé et le match de Antibes nous a fait du bien : on a vu que nous étions au niveau. On a les capacités pour battre n’importe qu’elle équipe, même le haut de tableau. »
Se maintenir pour un promu dans ce championnat n’est jamais simple. Krai le confirme, les deux divisions, Nationale 2 et Nationale 3, n’ont rien à avoir. « En Nationale 3, parfois, en face, tu peux jouer des garçons limités pour le haut niveau ou des joueurs qui peuvent péter un câble. En Nationale 2, ce n’est jamais le cas. Tu as partout des mecs d’expérience, souvent très physiques, qui ont du ballon dans la main. Tu as quatre centres de formation, avec des gamins qui s’entraînent huit fois par semaine, qui cavalent partout. En N2M jamais tu ne peux te dire que tu vas gagner un match tranquille. C’est toujours du haut niveau avec trois, quatre ou cinq garçons qui vont te gérer le match. Impressionnant. Et en plus de ces centres, tu as plein d’équipes très costauds comme Antibes, La Crau ou encore Montélimar. Chaque journée c’est difficile. »
Et pour être compétitif chaque journée, Nice touche du bois. Pour le moment, aucune blessure mais le groupe en a peur. Il manque de profondeur sur la base arrière notamment. Au complet, ça passera, mais un ou deux manquants peuvent être lourds de conséquences. « C’est dur car nous n’avons pas forcément de rotation à certains moments. Alors qu’en face, notamment les centres, à tout moment ils peuvent te changer trois joueurs d’un coup au milieu du match et ça va toujours aussi vite. Il faut se réadapter. Mais nous sommes sur le bon chemin. Personnellement, j’en suis à huit saisons au club, j’ai connu la Nationale 2 ici il y a quelques années et je suis très heureux de la retrouver. Pour le club c’est important d’y rester, notamment pour les jeunes qui arrivent. Il faut continuer comme ça. »
Et ce samedi soir, c’est encore un gros match qui attend le BTP avec un déplacement à La Crau qui a fait forte impression à Antibes. Avec la pancarte de l’outsider, Nice n’a rien à perdre.
(Crédit photo : Florence Brodin)
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