La semaine prochaine, le Monégasque de 20 ans Lucas Catarina lance une nouvelle saison avec deux 15.000$ en Turquie. De l’ambition personnelle mais aussi une préparation pour la Coupe Davis.
Lucas, première chose, avant de décoller vendredi matin pour la Turquie, comment vas-tu ?
Je vais bien ! J’ai plutôt bien terminé la saison dernière en battant des bons joueurs, mieux classés que moi et souvent je n’étais pas loin de passer en demi-finale (Il a disputé quatre quarts de finale à partir de mi-octobre ; ndlr). J’ai repris de la confiance car le reste de l’année a été plus compliqué.
Tu as en effet eu un gros tiers de ta saison pollué par un problème physique, sais-tu plus précisément aujourd’hui ce dont tu souffres ?
C’est assez vaste. Disons que c’est une sorte de pubalgie avec une faiblesse à l’adducteur gauche. Encore aujourd’hui de temps en temps il m’arrive d’avoir des courbatures : ça tire un peu mais c’est léger. Je m’entraîne normalement avec de grosses séances plusieurs fois par jour. Mais je sais qu’il y a des jours où je peux avoir une petite faiblesse. Je fais beaucoup de prévention avec un kinésithérapeute qui me masse et avec lequel je fais des exercices deux ou trois fois par semaine.
Sur ton Facebook, on a vu passer une photo de toi avec Djokovic (Il s’est aussi entraîné avec le n°2 mondial deux fois durant sa préparation mais aussi avec Albert Ramos et Marco Cecchinato ; ndlr) à la fin d’une séance… C’est toujours instructif de partager ces moments avec lui ?
De temps en temps c’est bien oui. Mais pas trop non plus car quand tu partages une séance avec lui, c’est lui qui travaille. Nous aussi bien sûr, car ça nous oblige à être très concentrés, c’est comme un match, mais ça va tellement vite, que tu ne peux pas trop insister sur des coups que tu travailles. Quand Djoko s’entraîne, il faut que ça carbure, alors si tu fais trop de fautes, de façon normale, parce que tu ne maîtrise pas encore un coup… Tu ne veux pas perdre la face. Lui il a besoin que ça tourne, tu ne peux pas te permettre de trop manquer. Mais en même temps, ça reste super, la qualité de balle est incroyable. Après, bon ce n’est pas pour fanfaronner, mais depuis que je suis tout petit, j’ai tellement l’habitude de le voir, alors lorsque je m’entraîne avec lui, je ne suis pas impressionné à en perdre mes moyens, même si encore une fois c’est un privilège de partager un moment avec l’un des meilleurs joueurs de l’histoire.
C’était aussi ton premier hiver sans Romain Arneodo et Benjamin Balleret qui, l’été denier, ont arrêté leur carrière de joueur, pour se lancer dans le coaching. Un manque ?
Ils ont fait leur chemin. C’est vrai qu’au début c’était un peu bizarre car j’ai commencé avec eux. Mais on les voit de temps en temps lorsqu’ils passent au club. Ce n’est pas comme si on les avait perdu de vue. Mais pour mes entraînements cela ne change pas grand chose. Même si au début leurs absences faisaient drôle, on s’y habitue.
Justement, cela va entrer en jeu pour la Coupe Davis avec Monaco face à la Slovénie. Hugo Nys et Florent Diep ne sont toujours pas sélectionnables. Du coup, sur la sélection de quatre joueurs, avec Oger, Arneodo et Balleret, tu seras le seul garçon qui a toujours une carrière professionnelle sur le circuit. Même si on peut compter sur le professionnalisme de Balleret et Arneodo pour se préparer, il y aura inévitablement des carences de rythme. Une pression supplémentaire pour toi ?
Non. Pas de pression. Bon, ce n’est pas une situation idéale mais c’est comme ça. Je me concentre sur mon tennis, sur ce que je fois faire, déjà j’attends de voir si je vais connaître ma première sélection (Il a déjà joué quelques jeux lors d’un match sans enjeu en Lettonie l’été dernier ; ndlr). Mon premier match, j’en rêve tous les jours. J’ai hâte de jouer, donner le maximum. L’ambiance de la Coupe Davis, je la connais déjà bien, mais j’espère la vivre en tant que titulaire.
En Slovénie, ce sera sur dur en intérieur. Tes deux tournois en Turquie seront sur dur également. Un choix stratégique ?
Oui, mais de toute façon je suis plus à l’aise sur dur toute la saison.
Avant l’arrivée de ton souci physique, tu étais monté à la 786e mondiale. Aujourd’hui, tu es retombé 924e. Pas d’inquiétude car tu as déjà commencé à rebondir ?
Je n’en tiens pas compte. Le classement est anecdotique. En fin d’année j’ai battu des gars 300e et 400e à l’ATP donc je me base sur ça. Je me suis bien entraîné durant l’hiver, avec une bonne préparation tennis avec mon coach Guillaume Couillard et Eric Hernandez et Julien Wahl de BFS Training qui s’occupent bien de moi pour le physique.
Le début de saison est donc imminent…
Oui parce que je pars vendredi matin pour les deux premiers tournois en Turquie. C’est bien chargé ! Je devrais jouer le double avec Florent (Diep, pensionnaire lui aussi du centre d’entraînement de la Fédération Monégasque de Tennis ; ndlr) aussi pour travailler. J’ai hâte de jouer tout en me focalisant sur mon tennis et pas sur les points : je n’ai quasiment rien à défendre avant novembre. Je suis impatient : j’ai envie de jouer. En début de tournoi, je vais me concentrer sur ce que je dois faire, ne pas me prendre la tête dès le début.
Que peut-on te souhaiter pour cette nouvelle saison ?
Déjà, quoi qu’il advienne en Slovénie, le début d’année sera très chargé car le deuxième tour de Coupe Davis n’est plus en juillet mais début avril. C’est assez rapproché, donc en plus des tournois, si j’ai la chance de représenter mon pays, ça va aller très vite. Et puis, comme les autres années, j’espère mériter ma wild-card au Masters 1000 de Monte-Carlo et puis j’aurai les Jeux des Petits États d’Europe (Du 29 mai au 3 juin à Saint-Marin). Donc beaucoup de choses en dehors du circuit classique des tournois Futures. Représenter mon pays me tiens à cœur et si mon physique me laisse tranquille, souhaitez moi de gagner, d’enchaîner les matchs et de voir le classement suivre ensuite…
(Crédit photo : Facebook)
Voir plus d'articles de la même catégorie