A 21 ans, deux ans après son arrivée dans le monde du futsal, Sofiane Bendaoud est capitaine du CBF, deuxième de D1, et est international en équipe de France A. Mais le foot à 11 n’est pas loin.
Sofiane, ce samedi, le Cannes-Bocca Futsal a consolidé sa deuxième place du championnat en allant gagner à Bruguières (6e) qui était pourtant invaincu jusque là à domicile…
Nous avons bien débuté le match en marquant d’entrée de jeu. Derrière, Bruguières égalise. Heureusement on reprend l’avantage une ou deux minutes plus tard. On marque ensuite encore deux fois pour mener 4 à 1 à la mi-temps. On voulait tout de suite repasser devant pour ne pas laisser le moindre espoir à nos adversaires. A la mi-temps on se dit qu’il faut tout de suite mettre le cinquième pour tuer le match. Au bout de deux minutes de jeu on marque. Au final on gagne 7 à 1 en défendant encore une fois très bien. Il fallait être vigilant car Bruguières attendait une erreur de notre part pour nous contrer : nous avions la possession.
A mi-saison un duel s’annonce entre vous et le Sporting ?
On ne peut pas encore parler de duel. Nous n’en sommes qu’à la moitié de la saison. Le Paris Sporting Club possède 43 points et nous 41 points. Kremlin (39 points) et Béthune (37 points) ne sont vraiment pas loin. Tout peut arriver. Mais notre match du 15 mars prochain au PSC s’annonce très important.
Le CBF est ainsi au niveau du triple champion de France mais a perdu à domicile (4-8) face à Bagneux qui n’est que huitième. Que s’est-il passé ce jour là ?
Une semaine avant nous avions réalisé un gros match en s’imposant 4 à 5 dans la salle du Kremlin : un adversaire direct au titre. Je pense qu’il y a eu un excès de confiance et nous avons pris Bagneux trop à la légère. Cette défaite nous a servi de leçon.
Et puis il y a les regrets du 3-3 à domicile contre le Sporting…
Oui. On mène deux à zéro à la mi-temps. C’est souvent le cas pour le Sporting de mal débuter et on savait qu’il finissait toujours très fort. Nous étions prévenus. Pourtant nous ne sommes pas parvenus à tenir malgré plusieurs occasions en notre faveur. Malgré tout ça reste un beau résultat pour une équipe comme le CBF qui est en pleine construction. De la saison passée nous se sommes plus que quatre joueurs. Moi même ce n’est que ma deuxième saison ici. Le club a effectué un gros recrutement et avec Manuel Moya Fernandez nous avons un très bon coach. Ce début de saison est satisfaisant car on se connaît depuis peu.
« La cohésion est très bonne »
D’où vient cette réussite au niveau de la cohésion du groupe ?
On travaille bien avec le coach. L’esprit d’équipe est déjà là ! Manuel Moya appuie beaucoup sur ce point : c’est très important. Petit à petit on se met en place et offensivement ça commence à venir. Notre grosse défense vient de la cohésion d’équipe. Il y a comme dans tous les groupes des petits accrochages mais ça fait parti de la vie d’une équipe. Mais l’ambiance est très bonne. Je le redis encore une fois, l’entraîneur insiste beaucoup là dessus. Nous les joueurs on se voit beaucoup en dehors du terrain et même si nous sommes peu de Français et que les Espagnols et les Brésiliens sont encore loin de maîtriser notre langue, la cohésion est très bonne.
A seulement 21 ans tu es capitaine d’une équipe qui regorge de talents…
Avant le premier match de la saison le coach m’a expliqué qu’il voulait que je sois capitaine. J’en suis très content : j’ai des responsabilités. Mais je suis aussi à l’écoute des plus anciens et de ceux qui ont plus d’expérience. Je donne des conseils mais j’en reçois aussi beaucoup. J’apprends de tout le monde. Je n’ai que vingt-un ans : je suis l’un des plus jeunes du groupe. C’est une vraie chance de jouer avec tous ces garçons. Ça m’aide dans tous les domaines.
Sofiane, après plusieurs apparitions en U21 avec l’équipe de France, te voici joueur avec l’équipe A. Tout a débuté pour toi fin septembre lorsque 21 joueurs ont été appelés pour un stage à Clairefontaine…
J’ai en effet participé à trois doubles confrontations avec les espoirs. Le stage à Clairefontaine, avec les A, s’est bien passé. J’ai donc été convoqué pour jouer les 29 et 30 octobre face au Monténégro : une liste de 14 joueurs. C’était une opposition, bien qu’amicale, très importante pour le sélectionneur. Je n’ai pas beaucoup joué comme tous les petits nouveau pour ne pas nous cramer. Je suis le deuxième plus jeune du groupe. Puis j’ai à nouveau été appelé pour la double confrontation face à la Hongrie début décembre. Cette fois j’ai eu plus de temps de jeu : environ huit minutes par match. Je n’ai pas marqué mais j’ai eu des occasions. Tout se passe bien. Avec le brassard de capitaine au CBF et mes sélections en équipe de France A j’apprends beaucoup. Le prochain rendez-vous pour l’équipe de France sera face à la Suède en janvier. Le sélectionneur Pierre Jacky va bientôt dévoiler sa liste.
« Je ne suis pas gourmand »
Comment gères-tu cette explosion depuis deux ans ?
Je ne me prends pas la tête. Je profite un maximum du moment quand je joue. Forcément lorsque j’ai moins de temps de jeu je suis déçu, c’est normal. Mais j’en suis là aussi grâce à tous les gens qui m’entourent et qui m’ont soutenu. Je suis arrivé dans le monde du futsal et ainsi au CBF l’an passé et je me suis vite blessé. Pourtant le club ne m’a jamais lâché. Merci.
Tu viens du foot à 11, cette spécialité est aujourd’hui derrière toi ?
Non. En faite je suis passé par le centre de formation de Guingamp et j’ai joué à Feurs en CFA2. Je suis arrivé au futsal pour me relancer. Un ex-joueur de l’équipe de France de futsal et aussi du CBF m’a conseillé de venir ici faire un essai. Il a été concluant. J’espère reprendre le foot à 11. Le Cannes-Bocca Futsal le sait. On m’a dit que quelques clubs me suivaient. Mais je n’en sais pas plus. Je me concentre sur ma saison avec le CBF et les clubs discutent avec le manager. Si un jour j’ai une bonne proposition d’une équipe de National et même de CFA, j’irais. Peut-être dès la saison 2014-2015. Tout dépend du projet du club. Je ne suis pas gourmand. La Ligue 2 donne envie forcément, mais un bon club de CFA, si la proposition est intéressante, ça s’étudie.
Le programme de la trêve ?
Vacances ! Du repos en famille et retour à l’entraînement pour bien préparer la réception de Toulon le 11 janvier. Club où nous avons fait match nul (2-2) en septembre dernier. Mais je serai suspendu tout comme David Busquets.
(crédit photo : Kevin Mesa)
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