Arrivé cet été sur le banc de la NM2 de Cagnes-sur-Mer, Thierry Glowacz a pris en main un groupe dont la composition a beaucoup fait parler. Six mois plus tard, les play-offs sont loin d’être assurées.
Thierry, dimanche dernier, à l’occasion de la dixième journée, Cagnes a séchement battu la réserve de Nice (23-25 14-25 20-25). Quelles ont été les clés de votre large succès ?
Un match sérieux de notre part. Un premier set équilibré où Nice a longtemps mené et on passe devant à 22 points. Sérieux. Bon en service / réception : on les a mis en difficulté. Un bloc propre, une bonne défense. Même si on a plus de bouteille, on ne gagne pas forcément ce match avec plus d’expérience. Nous avons été tout simplement sérieux et agressifs tout le long. Assez propre sans trop de baisse de régime, malgré les absences pour blessures de mes deux pointus, dont Francis Nganga absent depuis trois matchs.
En championnat l’équipe n’avez plus gagné depuis le 1er novembre en enchaînant trois défaites…
Ouff. Oui. Seulement une victoire en coupe (Qualification pour le 4e tour de la Coupe de France en s’imposant le 23 novembre 3-2 contre Monaco ; ndlr). Ça fait du bien surtout après les points perdus bêtement contre Toulon et Agde. Alès, c’est un peu différent. C’est une équipe du haut de tableau qui fait une belle partie chez nous. C’était important de revenir dans le bon rythme pour ne pas lâcher les quatre premiers car à force de lâcher des points à droite et à gauche…
« Notre pire ennemi, c’est nous »
Avec les arrivées de Remy Kraska et Francis Nganga, vice-champions de France de Ligue B quelques semaines plus tôt avec Nice, l’atmosphère autour de l’équipe a été assez particulière avant le début de saison… (A lire : Cagnes peut voir grand (04/09/2014))
Oui. Ça parlait beaucoup. Mon rôle était de calmer tout le monde. Et puis, en ayant passé quinze ans à Cannes, j’ai un peu de bouteille dans ce sport et je peux dire que les meilleures équipes sur le papier ce ne sont pas celles qui ont remporté le plus de titres. Et puis il faut faire attention car quand certains gars arrivent d’un niveau supérieur, ils cassent tout au début, puis ont tendance à se mettre au niveau des autres. Pour l’instant ce n’est pas le cas chez nous et c’est bien. Mais il ne suffit pas de mettre des pions en place.
Ce que produit le groupe vous satisfait ?
Ça bosse. Les mecs s’entendent bien. Mais ce qu’on a fait contre Nice, on n’y arrive pas tout le temps. On peut avoir un très bon niveau de jeu, mais notre seille peut aussi être très bas et pour pas grand chose. Notre pire ennemi c’est nous. Il faut travailler pendant les matchs, pendant les entraînements et conserver un certain niveau. Alès a mieux joué que nous, de façon correcte, sans être extraordinaire et nous, nous n’avons pas été catastrophiques. Une belle perf d’Alès qui nous domine. Rien à dire. Ce qui est embêtant, c’est Toulon et Agde. Ça mine le moral. Le scénario est le même. Là bas, on mène 2 sets à 0 et on baisse de niveau, pour perdre.
« Gagner n’a rien de normal »
Comment avez-vous débuté vos semaines d’entraînements après ces revers ?
La première fois j’ai été assez dur. La seconde fois, davantage dans le positif. Il ne fallait pas se mettre en tête la psychose du 2-0. Surtout que chacun est conscient de la situation. Ils savent ce qu’ils font et ce qu’ils ont à faire. Mais attention, le vent n’a pas tourné définitivement, même avec cette victoire à Nice. Il ne faut pas se leurrer. C’est dans leur tête. Je pense que, à force qu’on leur répète que c’est une super équipe et bien quand on gagne un set c’est normal… Alors que non. On l’a vu contre Toulon. On mène 2 à 0, tout va bien. Et puis en face, d’un coup, ça joue mieux, leur Ukrainien commence à lacher son bras et on commence à avoir peur. Gagner, n’a rien de nornal. Il ne faut rien s’imaginer, sinon ça coûte cher. Malgré tout, on s’éclate ensemble, tout va bien… Hormis les résultats.
La suite de la saison ?
On verra… Si on a le bonheur de faire les play-offs, on peut tout gagner derrière. J’ai une équipe qui peut battre beaucoup de monde mais aussi perdre en baissant son niveau. Il manque de la niaque. Pas de la suffisance attention. Non. Mes joueurs sont tous des bons gars, qui n’ont pas le citron. Mais j’ai le souvenir de la réception de Puygouzon / Castelnau-de-Lévis. Un match de haut de tableau, un peu le match de l’année. On réalise un super premier set (25-17) en jouant très bien, mais je ne voyait pas une équipe qui avait envie de mettre encore plus la tête sous l’eau à son adversaire. Je le dis au gars sur un temps mort. On l’avait bien préparé, c’était un match important, on est bien là, mais je ne sens pas ce rouleau compresseur physique et mental (Au final Cagnes-sur-Mer s’impose 3 sets à 2 ; ndlr). Ça manque un peu. De temps en temps il y a un déclic. Un peu comme contre Nice.
« Pas de projet particulier »
Avec quel projet êtes-vous arrivé cet été sur le banc de cette équipe ?
Pour l’instant, pas de projet particulier. Mon arrivée s’est faîte, pas au dernier moment, mais au début de l’été quand même. Ce qui m’a branché, c’est les retours que j’ai eu sur cette équipe. Des mecs bien, avec de la bouteille : bingo. Mais quand j’ai dis oui, Rémy et Francis n’étaient pas encore certains de venir. Alors lorsqu’ils sont arrivés, on s’est dit qu’on pouvait viser plus haut. Mais je n’ai pas de projet sur deux ou trois ans. On verra à la fin de la saison. Autant moi, pour des raisons privées, je peux arrêter car c’est trop de contraintes, autant ce sont les joueurs qui ne vont plus vouloir de moi etc… Pas de projet en particulier. Qu’on se qualifie déjà pour les play-offs et on verra…
Samedi, déplacement chez la lanterne rouge, Balme – Quint Fonsegrives…
Le piège. Il ne faut pas y aller avec de la suffisance, tranquille, en pensant davantage à la soirée d’après-match. C’est une équipe qui n’a pas encore gagné et depuis un moment, j’espère que ça ne sera pas contre nous qu’elle décrochera son premier succès. Il faut respecter les mecs. Ils savent jouer au volley. On les a battu lors de la quatrième journée, mais ce n’est pas le même contexte. Il nous faut les trois points. Jouer sérieusement. On va gérer. Je l’espère.
(Crédit photo : Magsport06)
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