Dimanche, Pascal Drouot, entraîneur de la Nationale 2F du VB Saint-Laurent, va participer à l’IronMan de Nice. Il nous peint les détails de son aventure et ses objectifs.
Pascal, comment a germé cet objectif de faire l’IronMan de Nice ? Est-ce un rêve de gamin d’un jour réaliser l’un des plus incroyables défis sportifs qui puissent exister, où est-ce au fil du temps, par l’intermédiaire de rencontres, une idée qui a grandi ?
Un très bon ami, Bruno, s’était mis au triathlon depuis peu et lors d’une conversation où nous débitions certainement beaucoup de bêtises on s’est chauffé mutuellement pour se lancer dans ce challenge fou. Par la suite, ni lui ni moi, ne voulions avouer que c’était un projet un peu trop ambitieux alors nous voilà à quelques jours de l’évènement sans que l’on se soit débinés. Régulièrement par le passé, j’allais encourager les triathlètes lors de l’IronMan niçois et y participer un jour a toujours été dans un coin de ma tête, mais de là à franchir le cap on en était tellement loin. Depuis que je m’entraine, franchir la ligne d’arrivée est devenue une obsession plus qu’un rêve car je sais ce que ça représente comme efforts les mois précédents et surtout le jour J.
Quand as-tu commencé ta préparation ? Quelles sont les grandes lignes des différentes phases de celle-ci ?
J’ai commencé ma préparation seul en juillet dernier, sous estimant un peu trop l’investissement que cela demandait ainsi que le contenu des séances adaptées. Rapidement je me suis aperçu que ma progression stagnait et donc en septembre j’ai fait appel à un ami et préparateur physique, Frédéric Gingreau. Depuis, je reçois chaque lundi matin mon programme détaillé à réaliser. Ca a clairement changé ma façon de m’entrainer et permis de donner du sens à chacun de mes entrainements. Dans les grandes lignes, j’ai d’abord commencé par une batterie de tests physiques. Ensuite selon les disciplines et mes besoins, j’avais des phases de technique, volume, endurance, vitesse, force etc…
Des trois disciplines, avec laquelle es-tu la plus à l’aise et au contraire celle qui va t’offrir le plus de difficultés ? Comment justement composer avec ces spécificités ?
J’ai toujours régulièrement couru et participé à différents marathons donc je me sens clairement plus à l’aise en course à pieds. Les deux autres disciplines, c’était un peu l’inconnue et mes premières séances de natation étaient risibles tellement je partais de loin et durant une longue période j’ai pensé que la natation allait être un véritable calvaire. Outre les distances à parcourir, c’est le fait de devoir maitriser techniquement ces trois disciplines qui rend le triathlon vraiment intéressant, même si ce sont des complications supplémentaires pour un néophyte comme moi.
Sportif à la base et entraîneur, tu possèdes déjà une expérience approfondie sur le plan purement sportif mais aussi mental du sport. Est-ce que cela t’aide, notamment sur le plan mental, à franchir différents paliers de ta préparation et au mieux appréhender le jour J ?
La preuve que non, j’ai dû faire appel à un coach. Le triathlon étant tellement éloigné du volley-ball, au début j’étais clairement perdu. Au volley, je répète toujours qu’on joue comme on s’entraine. C’est très simpliste mais ça peut s’appliquer à tous les sports. Donc, je suis persuadé que si ma préparation a été bonne, je devrais parvenir à franchir la ligne.
Ton régime alimentaire ?
Au moment où je réponds à ces questions, je suis en train de manger une pizza donc, non je ne suis pas un régime drastique. J’essaie de limiter depuis peu toute la malbouffe et les grignotages, mais je mange copieusement lors des repas. Donc, oui je fais un minimum attention et j’ai hâte de reprendre toutes mes mauvaises habitudes alimentaires (rires).
Dans ta vie tu as déjà couru quelques marathons. Quel temps ? Comment appréhendes-tu un nouveau marathon mais avec déjà la natation et le vélo dans les jambes ?
J’ai à mon actif quelques semi-marathons et marathons. Sans un entrainement aussi poussé qu’en ce moment j’arrivai à courir les 42 kilomètres aux alentours des 3h30. Il est indispensable que durant la natation puis lors du parcours vélo je gère mon effort, sinon dès le début de la course à pieds ça pourrait être un véritable clavaire alors autant essayé de repousser cela au plus tard possible. Avec Jérôme, un triathlète qui connait le parcours de Nice par cœur, nous avons déterminé une stratégie de course adaptée à mon niveau. Il va falloir lutter contre l’envie de performer dès le début au risque de la payer le prix fort.
Quelle combinaison vas-tu porter pour la natation ? Quelles chaussures as-tu choisi pour le marathon et parles-nous de ton vélo ?
Pour la natation, j’etais à la recherche d’une combinaison de milieu de gamme améliorant ma flottabilité, j’ai donc opté pour la Aquasphere Challenger. Comme chaussures pour la course à pieds ce sera mes Mizuno Wave Rider 19 ou mes Asics Nimbus, j’hésite encore. Avoir un vélo qui m’est adapté a été réelle galère. J’en ai acheté un premier mais j’ai été très mal conseillé par le vendeur et le cadre était bien trop grand. Malgré un positionnement fait par la suite par un autre expert et le changement de la potence etc… Ce mauvais choix initial a entrainé de nombreuses douleurs de dos et genoux et par conséquent j’accumulais du retard dans ma préparation. Je redoutais à chaque fois mes entrainements à vélo. Je le regrette désormais mais j’ai fait sauter quelques séances ou raccourcis d’autres. Mais depuis que j’ai commencé à préparer ce projet je m’aperçois que je suis particulièrement bien entouré et cette fois-ci c’est la famille d’Aurélien, un ami, qui m’a prêté un Focus Izalco taille 51 monté en Dura Ace et des roues Ksyrium. J’en suis ravi car depuis, m’entrainer dans cette discipline est presqu’un plaisir. Je voudrais vraiment remercier la famille Bertrand car honnêtement, je pense que sans son aide je n’aurai certainement même pas pu avoir le niveau minimum.
La date approche, ta préparation est maintenant terminée, c’est désormais plus de l’entretien, quel est ton programme pour les derniers jours ?
En effet, le plus dur de ma préparation est derrière moi. Récemment j’ai participé au triathlon M de Vins sur Caramy qui s’est d’ailleurs très bien passé. Depuis, je continue à m’entrainer mais les séances sont beaucoup moins intenses, ce qui est loin de me déplaire car je commençais à vraiment ressentir l’accumulation de fatigue.
As-tu un objectif de temps où bien ton seul objectif est déjà de terminer ?
Mon objectif prioritaire est de le terminer en courant. Dans un coin de ma tête, j’aimerais le faire en moins de 13h, ce qui me semblerait être un bon temps pour un premier IronMan. Réponse dimanche.
Un dernier mot ?
Comme je le disais précédemment j’ai la chance depuis le début d’être très soutenu, par ma femme, ma famille, mes amis, les dirigeants et joueurs du VBSL. C’est certainement le plus important pour mener à bien cette longue préparation. Merci également à mes partenaires !
(Crédit photo : Comiza Daniel Triathlon)
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