Comme à son habitude, pour son quatrième carnet de bord, Jérémy Fabio (Martigues DN2) vous raconte tout de ses aventures sans rien vous cacher. L’Azuréen nous régale. Plume à l’appui.
« Bonjour à tous. Me revoilà pour la suite de mes aventures, depuis le dernier carnet de bord du 23 mars après le Souvenir Louis Nucéra couru à domicile. En effet ces dernières semaines furent chargées au niveau du calendrier, avec notamment un enchaînement de manches de Coupe de France DN2, des classiques du calendrier Élite Nationale et de quelques péripéties…
Tout d’abord à titre personnel, deux nouveaux podiums, un sur le Tour du Canton Bourg-de-Péage (toutes catégories), c’est une troisième place qui laisse un goût d’amertume tant le vainqueur était un « gari » comme on dit chez nous, mais le « gari » venu d’une planète imaginaire, celui qui ne prend pas un relai dans un groupe de six et qui vous flingues aux 300 mètres. Encore un qui ne feras pas rêver s’il passe l’étage du dessus et encore je pèse mes mots ! L’autre podium c’est ma deuxième place sur le Tour du Lot-et-Garonne, lors de la manche inaugurale de la Coupe de France DN2. Couru sur 180 kilomètres sous la flotte, un beau parcours usant avec une météo exécrable comme je les apprécie. D’ailleurs cette place m’a permis de me rassurer un peu car je sortais d’un moi d’avril où je n’ai pas réussi à obtenir de bons résultats sur des courses qui me tenait à cœur comme Annemasse. Mais bon, ce jour là, le pire fut évité. En effet un grave accident impliquant deux motos qui s’occupent de la signalisation. Celles-ci se sont accrochées alors qu’elles remontaient le peloton à vive allure, un miracle qu’aucun coureur n’est été touché, ce qui rappelle que le cyclisme est un beau sport mais aussi un sport dangereux.
« L’état d’esprit (…) vaut largement une victoire »
Un beau moment de ces dernières courses et sans nul doute lors de la classique Dijon / Auxonne / Dijon, où avec Martigues on manque d’entrée de jeu le bon coup de quinze coureurs. L’avance monte progressivement jusqu’à quatre minutes. Derrière dans le peloton cela sentait l’enterrement de première classe et c’est à ce moment là que l’équipe a pris les choses en mains pour se lancer dans une poursuite. Nous avons réussi à ramener l’écart sous les trois minutes et c’est à ce moment là qu’une autre équipe est venue à la planche comme on dit. La petite bataille a duré quand même sur près de cent kilomètres pour revenir sur les derniers rescapés dans le final. Notre sprinteur maison Rémy Gras obtient une belle septième place dans un emballage final où les chutes furent légion. Mais ce qui est à retenir c’est l’état d’esprit démontré ce jour là par tous, qui à mon sens vaut largement une victoire.
Et puis nous avons également reçu le renfort de nos springbocks. En effet le Martigues Sport Cyclisme a la chance de pouvoir accueillir depuis l’an dernier des coureurs sud-africains issus de la formation Bonitas en partenariat avec La Pomme Marseille. C’est ainsi que nous avons pris part aux Coupe de France avec l’équipe au grand complet, une ossature de l’an dernier à laquelle se sont greffés à merveille ces fameux springbocks. Ce sont des coureurs polyvalents avec une bonne mentalité et un très très bon niveau. C’est d’ailleurs sur ces fameuses manches où à pareil époque, l’an dernier, nous comptions un zéro pointé. Alors que là nous en avons plus de 200 points pour pointer à une cinquième place à mi-parcours au classement général. Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas comme on dit. Outre les points glanés par nos Sud’Af, la bonne surprise de ces premières manches vient de mon pote Thomas Miquel qui a réussi à glaner de précieux points lors des sprints. Alors que c’est plus un grimpeur. Il est en train de passer un cap et c’est de bon augure pour la suite. Tout comme la récente victoire de Rémy Gras au sprint à Mandelieu (toutes catégories) qui permet de garder une bonne dynamique .
« Un Look KG 281 Kelme pour une Élite Nationale »
Et puis à chaque saison ses péripéties alors comment ne pas évoquer celle-ci. Samedi dernier veille du Tour du Chablais (Élite Nationale), après le trajets je décide de me dégourdir les jambes. Bref, coup d’œil vers le ciel, il est menaçant, pas de risque, je sors le home trainer du camion, le vélo et je m’installe sur la terrasse de l’appartement où nous étions logés avec une vue imprenable sur Evian et le lac Léman. Jusque là tout va bien me direz vous. Jusque là seulement et c’est bien ça le problème. A peine monté sur ma machine et les premiers tours de manivelles donnés, une chose improbable se produit. La visse de l’axe du pédalier se casse – les puristes comprendront – bref une chose qui vous arrive une fois dans une carrière et ça vous arrives à 20 heures un samedi soir à Evian. Autant dire pas de bol et pas de réparation possible. Après avoir essayé de passer quelques coups de fil afin de trouver un vélo pour pouvoir tenter de prendre le départ le lendemain. Le salut vient de l’organisateur lui même qui me prête sa monture : un Look KG 281 Replica Team Kelme. Une taille en dessous de mon vélo habituelle. Là encore les puristes comprendront et autant dire que le peloton a regardé cette monture d’un drôle d’œil entre compassion et rires : « M’EN BATI !! » J’ai aimé. Retour vers le futur en quelque sorte. Prendre le départ d’une Élite Nationale avec un modèle Old School et la position qui va avec c’était juste magnifique. Ce qui ne m’empêcha pas d’attaquer durant de nombreux kilomètres avant de rendre les armes dans le final et ses cols surtout ! (rires)
La suite du programme passe par une cyclo-sportive à Castellane, les Boucles du Verdon, le 18 mai. Cela permet de garder le rythme en évitant un long trajet pour aller courir, histoire d’être frais avant la quatrième manche de la Coupe de France DN2 dans le Poitou-Charentes. Puis arrivera le Tour de Gironde (2.2 UCI) sur quatre jours avec les pros dont Katusha Continental, Rabobank, Euskadi et bien d’autres continentales étrangères. En espérant faire mieux que l’an dernier où j’avais pris la neuvième place du général. Ce ne sera pas évident avec notamment un contre-la-montre par équipes le premier jour qui vas déterminer d’entrée l’issu du général, mais qui donnera certainement plus de libertés de mouvements pour tenter quelque chose sur les étapes en ligne. Et puis il sera déjà temps de remettre mon titre de championnat PACA sur route en jeu. Il y aura fort à faire face à l’armada aixoise qui veulent le reconquérir, mais bon ça tombe bien puisque je veux le garder. Donc belle bataille en vue. Suivra le Tour du Beaujolais (Elite Nationale) et le Tour de Haute Autriche (2.2 UCI) avant les championnats de France fin juin. Une période charnière d’un gros mois et demi va débuter avec de beaux défis à relever.
A bientôt pour la suite en espérant qu’il y ait pas mal de choses à raconter. En attendant forza. »
(Crédit photo : Cynthia Amato)
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