Après avoir atteint le meilleur classement de sa carrière en simple et en double, Jonathan Eysseric a été rattrapé par un poignet qui l’oblige à mettre un terme à sa saison.
Clap de fin. Même s’il jouera bien à partir de fin novembre les traditionnelles matchs par équipes de fin de saison, Jonathan Eysseric ne disputera plus de match ATP en 2013. La faute à un poignet malade qu’il traîne depuis le mois de juillet : « Vendredi 4 octobre je suis allé passer des examens avec des spécialistes à Paris. Je suis en voie de guérison et j’aurai pu être infiltré mais ce n’est pas possible. Avec les petits tendons, c’est très fragile. Avec l’infiltration si ça pète c’est mort. Je sais donc depuis lundi dernier que ma saison est terminée. » Le Grassois souffre d’une grosse tendinite sur le côté externe du poignet qui est toujours inflamé depuis plusieurs semaines. « A la mi-juillet au Challenger de Poznan, alors que je me savais blessé, j’ai trop tiré dessus. J’ai gagné le premier tour du simple et du double. J’ai donc joué quatre matchs comme ça. J’avais très mal. » Le dernier round d’Eysseric sur le circuit en 2013 restera donc le premier tour des qualifications à l’US Open contre James Ward (3-6 1-6).
« J’étais vraiment dans le coup »
En 2013, à l’âge de 23 ans, Eysseric aura décroché les deux meilleurs classements de sa carrière en simple (202e) et en double (199e). « Enfaîte je n’étais pas bon en début de saison. La confiance n’était pas là, et puis sur dur, une surface rapide, lorsque tu n’es pas encore confiance ce n’est pas évident. Malgré tout, dans le contenu, il n’y avait rien de catastrophique. » Quelques semaines plus tard, fin mars, Eysseric va intégrer la structure de préparation physique à Sophia Antipolis de la société BFS Training : « Cela m’a fait énormément de bien », confie l’intéressé. Le soleil et le surface de prédilection du Français, la terre battue, vont également le relancer. En avril, il échoue en finale d’un Future en Italie. Deux semaines plus tard, il gagne, chez lui, le Future de Grasse. Début juin, il se hisse jusqu’aux demi-finales d’un Challenger en Roumanie. Puis d’un quart d’un autre Challenger roumain trois semaines plus tard. « Lors de ma demie et de mon quart perdu en Roumanie, je perd à chaques au troisième set durant une belle bagarre. J’étais vraiment dans le coup ».
« Des matchs aux couteaux »
Mais après ses beaux coups d’éclats, son poignet va se réveiller et stopper son élan. Aujourd’hui 260e mondial, Eysseric craint de ne pas rentrer dans le tableau de qualification pour l’Open d’Australie. « En janvier dernier j’étais 298e et j’étais l’avant dernier à décrocher un ticket. Pour 2014 ça va être très juste. » Eysseric va en effet perdre encore 33 points qu’il ne pourra pas défendre et donc plusieurs places. « Mais je ne me prend pas là tête. Je ne peux plus rien y faire. L’objectif c’est d’être à Roland Garros et j’y serais. » Mais les regrets restent malgré tout : « Avec mon classement en dessous de la 220e place, j’étais toujours dans le tableau final des Challengers, sans jamais passer par les qualifications. Si j’avais claqué, sans ma blessure, une grosse performance, au moins une finale, j’allais arriver aux portes du top 150 et me mettre à l’abris pour un bon moment. J’étais vraiment bien. Lorsque je perdais c’était toujours des matchs aux couteaux où je ne lâchais jamais le match par frustration. » Motif de satisfaction ? Eysseric est passé 1ère série dans la hiérarchie française cette année : c’est à dire figurer dans le top 30 tricolore. Le Grassois est aujourd’hui 24e.
« J’ai l’impression de pouvoir jouer »
Autre regret pour le Français, c’est d’avoir laissé Nicolas Renavand seul sur le chemin du double. Ensemble, les deux hommes ont remporté deux Futures et deux Challengers. « C’est chiant ça aussi… », assume t-il frustré. « Nous étions en tableau final partout et même têtes de série. » Avec ses bons résultats, Eysseric est passé du 393e rang au 199e en quelques semaines avant de retomber aujourd’hui 207e. Le plus frustrant pour le Français c’est sans doute de se sentir capable de jouer : « J’ai vraiment l’impression de pouvoir. Je me sens en pleine forme. Ce n’est pas comme si j’étais blessé à la jambe et que tu ne peux rien faire. Mais lorsque je force ça ne passe pas. Dans l’absolu, je pense que je peux jouer, mais c’est le meilleur moyen pour perdre des matchs et toutes la confiance emmagasinée depuis le début de l’année. » C’est donc parti pour un mois de rééducation à Saint-Raphaël. « Je vais continuer à m’entraîner et à faire du physique pour préparer les matchs par équipe. Et puis je ferais aussi peut-être quelques tournois français en décembre. » Il ne s’en cache pas non plus, le but est de gagner un peu d’argent car « après plusieurs mois sans jouer ce n’est pas facile… » Un bon résultat en Australie, si son classement lui permet, serait la situation idéale pour relancer la machine.
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