Grâce à une fin de saison explosive, Villeneuve-Loubet s’est maintenu pour sa première saison en Nationale 3. Sylvain Frésu, soulagé, passe la main, la machine est relancée.
Un an après le séisme qui a touché le monde du handball azuréen avec le dépôt de bilan de l’ES Villeneuve-Loubet, le Villeneuve-Loubet handball a pris le relais avec brio. A la tête de l’équipe fanion, la Nationale 3, Sylvain Frésu est resté à la barre, lui qui entraînait la Nationale 1 de l’ESVL.
Seuls quatre joueurs ont continué l’aventure, les autres venaient des -18 ans ou de la Pré-Nationale, ou encore de l’extérieur à l’image de Datin. « Ce dernier était d’ailleurs le seul à avoir connu la NM3 au cours de sa carrière. C’était l’inconnu pour les joueurs et même pour moi », confie Frésu à www.magsport06.fr. Et, presque comme prévu, le début de saison fut très compliqué. Le coach explique que cela n’était pas seulement une histoire de jeu, mais surtout de mental. « C’était dur pour les gars de se remettre dedans. Il y avait de l’appréhension. Il a fallu bien leur expliquer que le VLHB était géré par des gens sérieux, qui connaissent le sport, ce qui n’était pas le cas de l’ESVL, dirigé par des incompétents qui ne connaissaient rien au handball. Nous sommes passés d’une dictature à la démocratie. »
« Pas évident psycologiquement »
La préparation a également été très perturbée car, début septembre, Villeneuve-Loubet n’était toujours pas inscrit au championnat, le dossier tardait à être validé et le championnat NM3 devait, longtemps, se jouer à onze. « Ce n’est pas évident psychologiquement. Pour savoir si nous allions pouvoir jouer ou non, nous avions des mots, mais pas d’écrit. » Pour les joueurs et le coach qui ont connu la Nationale 1 il a fallu aussi s’habituer à l’arbitrage, qui n’est vraiment pas le même qu’en troisième division. « Il fallait prendre sur soi. Ne rien dire. Et puis au début nous avions des joueurs qui n’étaient pas qualifiés. Des pépins physiques. Bref, rien n’a été évident. Vraiment compliqué. »
Frésu, n’a pas quitté le navire. Dès le début de saison, il a expliqué aux dirigeants qu’il ne ferait qu’un an sur le banc. Mais pour lui, cette saison était indispensable. « Il était inconcevable de ne pas être là pour les débuts. J’ai trop donné dans ce club, chez les jeunes notamment, pour tout laisser du jour au lendemain. » Alors, le VLHB va plutôt correctement débuter sa saison. Pourtant, un trou noir va arriver plus tard, avec sept défaites consécutives, entre la huitième et la quatorzième journée. Et justement, le 14 février au soir, Frésu va devoir trouver les mots justes pour ne pas voir son groupe couler. « Il a fallu rebondir après la défaite contre La Garde / La Valette (La fameuse septième défaite consécutive ; ndlr). On avait touché le fond. Dans le vestiaire certains ont dit qui c’était mort, qu’on allait descendre. Donc je me suis énervé. Mais le niveau était bon la semaine. Les choses évoluaient. » Et puis le groupe va voir revenir, de ses études, Yannis Chalindar, qui n’avait pas joué depuis un an. Il va lui falloir un peu de temps pour retrouver son niveau, mais il va rééquilibrer l’équipe et lui faire beaucoup de bien. Les victoires vont revenir.
Julien Lasserre et ses hommes vont terminer par sept victoires lors des huit dernières journées, seulement battu par le leader Aix. « Et encore, on mène pendant ce match », explique le coach. Avec un score de 16-12 à la pause pour être précis. Mais en tout début de rencontre Sylvain Jaume va se blesser. « Je n’avais qu’un gaucher. Du coup, beaucoup de frustration, on tourne en rond. Je savais qu’il serait compliqué de tenir une heure. Lorsque le rouleau compresseur s’est mis en route… » Mais malgré les difficultés qui ont jalonné la saison, Frésu affirme que l’état d’esprit est resté au beau fixe. « On a pas été épargné par les blessures, même quand on gagnait. Mais ce n’était pas simple car il fallait sauver aussi la Pré-Nationale. Je me souviens du week-end où on se déplace à Corte sans Jaume, la réserve a joué sans Jean Durand qui tenait la baraque. Mais on s’en est sorti. Il fallait jongler avec les effectifs, sans plumer la réserve. » Au final, tout le monde se maintient.
« Toujours soutenu par les dirigeants »
Mais ce qui a aussi permis à Frésu de bien terminer la saison, c’est la sérénité dans laquelle il a pu travailler. « Dans l’ancien club, il fallait faire tampon entre les joueurs et les dirigeants qui se mêlaient de choses dont ils ne comprenaient rien. Cette année, tout s’est bien passé. On s’en est sorti en redonnant des valeurs et un nouvel élan à ce club. Voir la réserve se maintenir également va dans le sens ce qu’on veut faire. Je retiens cette victoire à Corte. Dans cette ambiance si particulière… Des gars ont évolué à des postes qui n’étaient les leurs. C’est là qu’on voit que tout le travail réalisé depuis le début de la saison était utile. Je le redis, mais l’état d’esprit était excellent. Personne ne crache sur personne. Une vraie solidarité. Mais ce n’était pas évident. Il a fallu beaucoup parler pour combler le traumatisme. Les derniers mois de la saison dernière ont été terribles avec une grosse perte de confiance. Mais les dirigeants nous ont toujours soutenu, au grand étonnement des joueurs, qui n’y étaient plus habitués… »
La fin de saison en fanfare de la NM3 et de la PNM prouve qu’un cap a été franchi. Tout a changé. On attend maintenant de connaître l’identité du futur coach de la Nationale 3. Frésu, lui, garde son rôle auprès des jeunes et des entraîneurs. Le VLHB a visiblement fait le plus dur.
(Crédit photo : VLHB)
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