Pourtant performant cet été, le Grassois Alexis Carlier, qui roule cette année à Martigues, n’a pas été retenu pour participer aux championnats de France Espoir. Colère.
Ce dimanche, va se courir le championnat de France Espoir sur route. A cette course en ligne, un Grassois, Alexis Carlier, aurait pu prétendre à être au départ avec la sélection Provence, lui qui est licencié à Martigues. Pourtant auteur d’un bel été, il n’a pas été sélectionné par Dominique Mellet. Il y a quinze jours, il n’a pas participé à une manche du Challenge Espoir en Normandie alors qu’il avait été appelé la veille : blessure à un doigt. Du coup un autre coueur a été appelé. Mellet est allé dans le sens de rappeler ce dernier aux France, malgré le rétablissement de Carlier.
« J’ai été très déçu par cette décision que je trouve injuste. Je suis le seul à avoir fait un top 10 sur le classement général d’une Elite Nationale (7e du Tour du Pays Roannais en juillet ; ndlr). J’ai abandonné très peu de fois et toujours sur chute ou blessure. Mes résultats sont bons et depuis mi-juin je suis tout le temps dans les 25 premiers. » En effet, avant d’apprendre la nouvelle, il a notamment terminé deux fois quatrième sur deux Toutes Catégories. Sans oublier sa cinquième place le 13 juin sur le Défi de Nore, une autre Toutes Catégories.
« Les sélectionnés sont tous des bons gars, mais certains ne méritent clairement pas d’y aller à ma place. En se basant sur les résultats ou les courses auxquelles ils ont participé, cela ne tient pas la route. » Frustré, Carlier a fait la démarche d’appeler le sélectionneur pour avoir des explications. L’ancien coureur du Sprinter Club de Nice Jollywear n’y va pas par quatre chemins. « Il m’a simplement dit que c’était trop tard et que certains lui avaient rendu service : d’où leur sélection. Je ne trouve pas ça très sportif. » L’un de ces services est le fait que Mellet, à 17 heures, la veille de la manche en Normandie, ait appelé en renfort un autre coureur. Ce dernier ayant accepté à la dernière minute, Mellet lui a, pour faire simple, renvoyé l’ascenseur en le sélectionnant pour les France.
« Quand je lui (Mellet ; ndlr) parlais de mes résultats comme argument, cela l’a fait rire. Il a également dit à mon directeur sportif que je n’avais pas le niveau et que j’aurai été ridicule aux France. Ce sont des mots très durs et très injustes. » Il ne s’arrête pas là. « Je me souviens, en Junior, sur une épreuve du Challenge, il avait eu des propos très durs également. Devant tous les coureurs, la veille de la course, il racontait tout fort à l’accompagnateur qu’aucun n’avait le niveau et qu’il fallait qu’on arrête de rêver ou d’espérer faire quelque chose dans ce sport. Ce ne sont pas des choses à dire devant des gamins. On avait 16 ou 17 ans. Il ne m’apprécie pas c’est clair. On me l’a rapporté plusieurs fois, je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondu que ce n’était pas vrai. Tant mieux alors ! »
Alors, c’est sur le vélo que Carlier a répondu. Il y a une semaine, il a claqué l’une des meilleures performances de sa carrière, en terminant 10e d’une manche de coupe de France DN2, longue de près de 180 kilomètres. « Je suis content, cela rentre dans la continuité de la forme que je tiens depuis mi-Juin et de ce que j’ai prouvé au Tour du Pays Roannais. » Ce résultat, Carlier n’est pas allé le chercher dans les roues. En forme, il a pris ses responsabilités. « J’ai attaqué à 50 kilomètres de l’arrivée et une grosse échappée s’est formée. Ensuite la sélection s’est faite et on a fini éparpillé en plusieurs petits groupes. J’en ai beaucoup fait, peut-être trop, mais je ne voulais pas que ça revienne derrière. Si c’était revenu je n’aurais peut-être pas fini dans les 20 ou 30 premiers. Au final je ne regrette rien, si ce n’est le final où quatre coureurs reviennent sur moi et un coureur de Périgueux. On se jouait la 6e place. Mais bon 10e c’est bien aussi et je n’ai pas loupé la gagne non plus alors pas de regret. »
Sa philosophie. « Quand je sens que j’ai les jambes, j’y vais et j’attaque. Je n’aime pas rester dans les roues toute la course pour aller faire ma place au sprint à l’arrivée. Je pourrai, car je suis plutôt rapide, mais ce n’est pas le style de coureur que je veux être. Je le fais seulement quand je sens que je suis incapable de tenter quoi que ce soit ou que je suis hors de forme. Je trouve que beaucoup de coureurs fonctionnent ainsi et c’est dommage. »
Un nouveau résultat qui renouvelle la confiance du directeur sportif martégal vis à vis d’Alexis Carlier. Zaykov l’a engagé malgré une saison quasi-blanche en 2014. « Hristo (Zaykov ; ndlr) m’a toujours fait confiance et je lui en suis très reconnaissant. En ce moment je suis en forme c’est vrai mais Cédric (Eustache ; ndlr) est également un très bon coureur avec un bien meilleur palmarès, tout comme Thomas (Miquel ; ndlr), un vrai coureur d’expérience au mental incroyable. J’avoue qu’il m’a inspiré. Chacun a sa place ici et personne n’a à faire le larbin. On se respecte et on s’apprécie tous et ça c’est cool. » Malgré tout, s’il continue ainsi, le regard que portera le peloton sur Carlier va commencer à changer car, si le Grassois a marqué les esprits en gagnant le Tour PACA Junior, une référence, cela date déjà de 2012. Finalement, depuis, Carlier a très peu couru, avec peu de résultat et est arrivé sur la pointe des pieds en DN2.
« Je ne m’embête pas avec le fait d’avoir la pancarte ou non. Je ne suis quand même pas le coureur à surveiller obligatoirement non plus. J’espère que ça le deviendra mais il reste encore beaucoup de travail et ça n’arrivera peut-être jamais. J’aime ce sport et l’adrénaline des compétitions c’est l’essentiel. » Il tentera très prochainement, entre le 27 et le 30 août, de marquer encore plus les esprits sur les 4 jours des As en Provence, une Elite Nationale, avec l’ambition, pourquoi pas, de décrocher un gros résultat. « J’aimerai effectuer de nouveau un bon classement général et pourquoi pas gagner une étape ! Ce sera très difficile, peut-être trop, mais laissez moi rêver en paix. En plus ce sera mon anniversaire durant cette course. » Il prendra 21 ans le 29 août.
Son programme de fin de saison est encore chargé avec la coupe de France DN2, le Trophée des Champions ou encore Paris-Tours Espoirs. « J’aimerai terminer par le Chrono des Herbiers, histoire d’essayer de faire un bon chrono cette année et de me préparer pour ça en vu de l’année prochaine. » Histoire également d’effectuer une très longue saison jusqu’à la mi-octobre, chose qui ne lui est encore jamais arrivé. Comme il l’a déjà confié, il espère que cette saison 2015 lui permettra d’exploser en 2016.
Voir plus d'articles de la même catégorie