Christian Delgado sera toujours la saison prochaine l’entraîneur de la NM3 de Saint-Laurent. Cinquième cette année grâce à une fin extraordinaire, il dresse le bilan.
Coach, quelle est ton analyse, à froid, de cette saison qui s’est décomposée en deux parties avec des débuts catastrophiques (5 défaites) et un final fantastique (7 victoires) ?
Je vois plutôt trois parties. La première, où, avant le début de saison, on était très satisfait de notre équipe et des joueurs qui sont arrivés. On espère voir l’équipe réaliser de belles choses. Pas forcément jouer la montée, mais on la sentait bien.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu…
Voilà, les désillusions sont arrivées. On laisse échapper des matchs, en étant très fébrile et tous les défauts remontent à la surface. Malgré tout, on ne perd jamais l’envie de gagner. On travaille. Les deux ou trois premiers mois on été relativement difficiles. Les joueurs avaient un peu les nerfs à fleur de peau. On ne comprenait pas vraiment… On savait tout de même d’où venait le mal, nous avions des pistes. Mais c’était un peu compliqué c’est vrai. Il fallait trouver un plan : un projet. Les joueurs étaient plutôt dans des actions individuelles donc ça ne se passait pas très bien. Certains joueurs apportaient certaines choses, mais n’étaient pas en forme physiquement. La mayonnaise n’a pas pris. C’était compliqué de mettre tout le monde dans le même sens.
Y a t-il eu un match où le groupe a compris qu’il était capable de beaucoup mieux ?
C’est le match à Cagnes-sur-Mer (6 décembre 2014 victoire de Saint-Laurent 66-78 ; ndlr). Par rapport à notre situation et le contexte du derby, nous avons élevé notre niveau de jeu et fait les efforts dans certains domaines. On a vu que nous étions capables de rivaliser avec le haut de tableau. Par la suite, on reperd contre Nice, Menton ou encore Venelles : ça ne passait pas. Puis est arrivée la bonne série.
Elle a débuté le 7 février pour ne jamais s’arrêter…
Un gros déclic s’est produit à Bandol. On gagne là bas. A l’extérieur ce n’est jamais facile, à Bandol encore moins. Sur ce match là, on est passé du rez-de-chaussée au deuxième étage d’un coup. Cela n’avait plus rien à voir avec l’équipe de début de championnat. Il y avait de la cohésion, de l’intensité en attaque et en défense. Tout le monde s’y est mis. La défense, c’est un collectif. Les joueurs ont commencé à se passer la balle, à être plus tolérants et ont mieux vécu ensemble. On ne savait pas qu’on allait tout gagner, jusqu’au bout. Il y avait une bonne ambiance lors des séances de travail, on savait pourquoi on bossait. Si on bosse bien, on peut gagner.
L’équipe a également eu la chance de terminer sa saison non pas par un, mais par deux matchs à domicile. Un vrai confort ?
On a jamais été très bon à la maison, mais après nos victoires contre Avignon et le Cannet-Rocheville, on était maintenu et on rêvait de battre Cagnes lors du dernier match et on l’a fait. En plus, avec la manière. Ce n’était pas un hasard. On a su garder la tête froide. On a monté de niveau physiquement et mentalement. Au final, on termine cinquième, jamais je n’aurai pensé à cela quand nous étions dans les sous-sols. Grâce à nos deux derniers matchs victorieux à domicile, le club était heureux : les dirigeants, le public etc… Les matchs à la maison sont des occasions de présenter les équipes de jeunes mais quand l’équipe première se prend une défaite et des fois sans la manière, ce n’est pas la meilleure des choses. On a offert un nouveau visage. Le public nous a aidé, les gamins bien supporté, c’est encourageant.
Tu seras toujours sur le banc la saison. La décision a t-elle été évidente ?
Je n’ai pas vécu une saison facile, même si j’y ai toujours cru. Je suis là pour relever le défi avec les joueurs, tous les jours. Mais il faut que tout le monde adhère au projet. Nous devons prendre du plaisir et aller le plus haut possible. Il faut que les joueurs signent un pacte car sinon on peut connaître une grosse désillusion. Nous devons faire des efforts car nous avons une petite équipe, en terme de taille, il y a un vrai décalage avec les autres. Nous avons aussi un petit budget et on continue à faire notre place. Mais attention, une fin de saison comme celle-ci ne se passera peut-être pas deux fois. On commence à nous connaître dans ce championnat…
Cette année, pas moins de cinq équipes du 06 jouaient en Nationale 3, sans compter Fréjus qui n’est pas si loin. Qu’as tu pensé de cette caractéristique du championnat ?
L’histoire de ces derbies est un peu compliquée à vivre pour un coach. Les joueurs se connaissent et, avant de jouer les matchs, ça se fait des bisous, ils sont contents de se voir etc… Il y a beaucoup de respect entre les joueurs, mais le samedi soir, c’est un peu compliqué de rentrer en guerre car il faut enlever la veste et mettre le bleu de travail. Contre Cagnes-sur-Mer, ça a joué en notre faveur, les gars étaient motivés, mais contre Nice, on perd deux fois : deux cadeaux. Tout le monde se connaît, les gars voyagent de club en club : c’est un peu compliqué.
Et pour ce qui est du niveau global du championnat ?
Je pense qu’il augmente. Face à certaines équipes, style Venelles qui monte de Région et qui est bardé de bons joueurs, je ne pensais vraiment pas connaître autant de problèmes. Menton, chaque année, avec son recrutement, veut monter. Dès le premier match, on a compris que Marseille allait monter. Le Cannet a aussi une belle équipe. Chaque soir c’est difficile. Il faut se rendre compte que Lorgues descend avec neuf victoires ! C’est une très belle équipe et pas que sur le papier. C’est un championnat intéressant à disputer. Je commence à entendre certains bruits de transferts : ça commence déjà très fort.
(Crédit photo : Stade-Laurentin Basket)
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