Aux portes de jouer les Grands Chelems en double, le Monégasque Romain Arneodo a réussi son retour sur le circuit après une brève coupure. Il a su trouver son équilibre.
En avril dernier, alors qu’il commençait petit à petit à disparaître des radars des classements ATP simple (963e) et double (851e) après avoir débuté à la sortie de l’été 2016 une carrière d’entraîneur, Romain Arneodo a reçu, associé à son compère Hugo Nys, une wild-card pour disputer le double du Masters 1000 de Monte Carlo. Une formidable campagne et une demi-finale plus tard, il a décollé au 179e rang. L’idée de se relancer sur le circuit au plus haut niveau a fait son chemin et deux mois plus tard, le natif de Cannes a relancé la machine.
Bien lui en a pris. Le voici aujourd’hui 81e mondial grâce notamment à quatre titres en Challenger. « Il a réussi son retour, c’est une évidence », se réjouit son entraîneur Guillaume Couillard, auprès de www.magsport06.fr. « Tout cela moins d’un an après sa reprise ! C’est très bien ! Mais je ne suis pas du tout surpris par ses résultats, on sait tous que Romain est un très bon joueur. » N’oublions jamais que durant sa « première carrière » lorsqu’il écumait le circuit Future en simple, le joueur de Monaco en Coupe Davis avait trouvé le temps de remporter pas moins de 20 titres en double. Mais pour Couillard, qui connaît par cœur son poulain, tout n’était pas forcément une évidence. « Là où il me surprend, c’est dans sa faculté à travailler, être sérieux et rigoureux, ce qu’il avait du mal à faire en fin de carrière de simple. Il est totalement remotivé et c’est génial. »
Le joueur de 25 ans, l’un de plus jeunes à ce niveau mondial en double, arrive à la croisée des chemins. Pour continuer de gagner des titres en Challenger et commencer à performer sur des ATP 250, il va lui falloir se stabiliser avec un minimum de partenaires pour gagner en automatismes et en qualité de jeu. « Il le faudrait, mais c’est encore difficile à ce niveau là », ne cache pas son entraîneur. « Il n’est pas le seul à avoir la même problématique. » De plus, si beaucoup de joueurs jouent aussi en simple, ce n’est pas le cas de Arneodo qui se consacre uniquement au double. Et ce n’est donc pas forcément aisé de pouvoir toujours suivre un même partenaire.
D’ailleurs, s’il est très heureux de son classement actuel, le joueur pense qu’il aurait pu faire mieux comme il l’explique à www.magsport06.fr. « Je me rends compte que j’ai perdu du temps après Monte Carlo. Dans les semaines qui ont suivi, je n’ai pas bien joué et pas toujours choisi les bons partenaires. Aujourd’hui, mon niveau est un peu meilleur mais je prends surtout de l’expérience pour choisir mes partenaires et accéder au tableau de meilleurs tournois. » Depuis peu, il a tapé dans le mille avec un Autrichien : Tristan-Samuel Weissborn. Ensemble ils ont joué plusieurs tournois en début d’année et gagné deux Challengers : à Coblence en Allemagne et à Cherbourg en Normandie. « Je me suis bien entendu avec lui ! Il joue intelligemment et fait beaucoup jouer. On s’entend bien en dehors du court également : c’est sympa. »
Après avoir été sorti en début de semaine au premier tour de l’ATP 250 de Sao Paulo associé à Sancic, on le retrouvera la semaine prochaine sur le Challenger de Santiago avec Jonathan Eysseric. Un seul objectif, gagner le titre pour intégrer si possible le top 70 avant de retrouver Monte-Carlo un an après « l’an zéro » de sa seconde carrière. Il n’a également pas fermé la porte à une participation au 250 de Marrakech s’il le peut avoir Hugo Nys début avril. Pourquoi le top 70 ? Car c’est la barrière qui généralement permet de rentrer à coup sûr en Grand Chelem.
Entre temps, un autre défi attend Arneodo, avec une semaine de compétition intense à partir du 2 avril en Bulgarie face à plusieurs nations. Objectif ? Remonter en troisième division de Coupe Davis avec Monaco. « Je suis bien entendu très content de retrouver un Romain à nouveau sur le circuit. Pour le double forcément, mais il peut aussi me servir en simple. Mais depuis quelques temps, il ne joue plus beaucoup en simple. Lorsqu’il va rentrer à Monaco, nous allons mettre un peu l’accent là dessus lors des entraînements. Vu qu’il a moins d’opportunités sur le circuit, j’ai besoin de travailler ce côté là avec lui. » Rendez-vous pris !
Voir plus d'articles de la même catégorie