Parisienne de naissance installée désormais à Biot, Alexia Barrier a, sur l’eau, trouvé son équilibre pour prendre confiance en elle au fur à mesure des années. Et, le Vendée Globe aura forcément été une grande étape dans sa carrière.
« C’est ma course, affirme-t-elle. Je n’avais pas trop de doutes sur le fait d’être à ma place et j’ai vraiment apprécié ces 111 jours en mer au contact de la nature et des éléments avec le plus vieux bateau de la flotte. Je suis vraiment fière d’avoir terminé, pour moi et pour tous ceux qui m’ont soutenue. Même si je suis seule à bord, c’est vraiment une victoire d’équipe. En fait, le plus dur n’est pas la course en elle-même mais d’être au départ car il faut trouver des sponsors et gérer le projet, l’équipe. J’ai beaucoup appris sur ce côté entrepreneuriat. »
« Un Vendée Globe pour voir, un pour gagner »
Si l’expérience a été riche et intense, tout n’a pas été facile. À dix jours de l’arrivée, elle s’est blessée au dos lors d’une chute sur son bateau et ne pouvait plus marcher.
« J’ai pris des antidouleurs pour pouvoir faire une manoeuvre par jour, je ne pouvais pas plus. Ça a été dur mais à aucun moment je n’ai voulu abandonner puis l’arrivée a été une vraie délivrance, une immense joie… J’avais déjà un peu cette tendance avant, mais je me dis que rien n’est impossible. Quand on a vraiment envie de faire quelque chose, ça demande énormément de travail parfois des sacrifices mais on peut y arriver quel que soit son genre, son statut social ou sa couleur. On peut faire ce qu’on a envie dans la vie », estime la navigatrice qui n’a qu’une souhait : repartir sur le Vendée Globe-2024 mais cette fois avec un Imoca à foils.
« J’ai toujours dit un Vendée Globe pour voir et un Vendée Globe pour gagner, même s’il faut d’abord terminer avant de parler de gagne car le facteur chance est important sur ce tour du monde. Une chose est sûre, je sens qu’il faut que je termine ma démarche sur le Vendée Globe pour transformer l’essai. Ça faisait partie du monde de l’aventure, de l’exploration ; maintenant, c’est du réel, du concret. »
Education et écologie au centre…
Au-delà de l’aspect purement sportif, ses projets s’inscrivent dans un cadre pédagogique avec un travail effectué auprès des écoles et des collèges.
« Plus de 3000 enfants suivent mes grandes courses, avec notamment un kit pédagogique. Et depuis mon retour du Vendée Globe, j’ai fait visiter le bateau à 2000 enfants… Ils me témoignent du fait qu’ils ont compris qu’ils pouvaient réaliser ce qu’ils avaient envie dans la vie, notamment les petites filles. Pour moi, c’est hyper touchant, c’est encore mieux qu’une victoire sur le Vendée Globe. »
L’écologie est aussi l’une des grandes préoccupations d’Alexia Barrier qui navigue sous les couleurs de 4MyPlanet, association qu’elle a créée en 2010. « J’ai voulu trouver un moyen d’action car j’ai compris que je pouvais être un outil au service de la science, en installant des capteurs sur mon bateau qui n’impactent pas la performance mais relèvent des données précieuses et rares en surface quant à la salinité et la température car c’est ce qui définie la densité de l’eau. Et, quand la densité est modifiée, ce sont les grands courants marins puis le climat qui sont modifiés. J’ai aussi déployé des bouées en mer qui donneront des données aux satellites pendant trois ans à l’aide des courants. »
Une navigatrice engagée et passionnée qui s’offre une belle parenthèse en double cette année, avec Manuel Cousin (23e du VG, avec le Groupe Sétin) en vue de La Transat Jacques-Vabre où ils espèrent pouvoir tirer leur épingle du jeu.
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