Suite à l’annonce de la disparition de la N2F du SLB et de nombreuses réactions divergentes, l’ex-coach Christelle Jouandon sort de son silence pour www.magsport06.fr. Celle qui a entraîné l’équipe pendant huit saisons mais également la réserve avec la réussite que l’on sait souhaite remettre l’église au centre de village.
Verbatim.
« Il m’est impossible de rester muette et insensible à ce qu’il se passe actuellement autour de mon ancien club et des déclarations qui ont été faites de part et d’autres. Tout d’abord je suis extrêmement déçue de la tournure des événements et de savoir qu’il n’y aura plus de NF2 au Stade Laurentin. Il arrive tout ce que je ne voulais pas voir se passer. Je suis terriblement attristée de constater que le travail qui a pu être fait pendant ces années ne perdura finalement pas. C’est dur à encaisser mais je me console en pensant à tous les moments forts que nous avons pu avoir avec les joueuses et les bénévoles.
Le problème reste les déclarations faites. Maya (Cachemire, le Présidente du SLB ; ndlr), dans sa déclaration, parle de joueuses qui n’auraient pas été motivées par le projet sportif ou par le plaisir du sport. Cela sous-entend clairement que les joueuses ne jouaient que pour les aspects financiers, en tout cas c’est comme cela que je l’interprète. A chacun de l’interpréter à sa manière en effet… Peut-être que Maya s’est simplement mal exprimée, mais ses propos étant publiques, ils peuvent blesser des joueuses qui ont fait beaucoup pour que le club puissent tenir sa position à ce niveau.
Elles l’ont fait avant tout parce qu’elles aiment jouer au basket : c’est leur passion. Oui les joueuses touchent des indemnités et ce depuis que je suis arrivée au club et bien avant moi ! Elles ne sont pas des professionnelles mais jouer à ce niveau est un réel engagement. S’entraîner trois fois par semaine en y ajoutant les matchs le week-end n’est pas aisé pour ces joueuses qui travaillent pour la plupart ou qui sont étudiantes. Certaines devant faire des concessions avec leur travail, parfois au détriment d’un salaire plus intéressant pour pouvoir venir s’entraîner ou jouer. Beaucoup de joueuses sont restées par fidélité, parce que c’était une chouette équipe, des compétitrices, qu’on tournait bien ensemble et qu’elles étaient fières d’être des Laurentines. Ne leur enlevons pas ça.
J’ai vu certains commentaires sur Facebook – moi qui déteste les réseaux sociaux – de personnes qui trouvaient triste que « le pognon prenne le dessus ». J’aimerai savoir ce qu’elles entendent par là. Nous avons toujours réussi à avoir une équipe compétitive malgré les difficultés financières et les limitations budgétaires dont nous étions obligées de tenir compte pour ne pas mettre le club en péril. Beaucoup de joueuses auraient pu partir sous des cieux plus cléments financièrement et elles ne l’ont pas fait et il est vrai que la concurrence des autres clubs financièrement mieux armés que nous devenait de plus en plus difficile. Alors, une fois de plus, certaines personnes diront que je prends la défense des joueuses au détriment des dirigeants. Pour ma part, je trouve ma démarche juste et cela me désolerai encore plus qu’aujourd’hui le forfait de la NF2 ne soit que le fait de joueuses parties et des problèmes financiers. Certes le club connaît des difficultés financières, mais je suis sûre qu’il était possible d’avoir une équipe en NF2 qui aurait pu lutter pour son maintien en attendant des jours meilleurs. Concernant le recrutement, c’est un travail de longue haleine et il faut beaucoup de communication. Toutes ces années nous avons réussi à maintenir le niveau avec des moyens limités et parfois des coups durs.
Le départ tardif de Dégane Balle-Bonza qui devait être un des éléments clés dans cette équipe a du être un sacré coup dur pour le recrutement et la reconstruction. Elle est partie pour des raisons que l’on peut comprendre, puisqu’elle a eu l’opportunité de rejoindre sa famille et d’avoir un projet professionnel vital pour une jeune fille de 20 ans. Elle en été d’ailleurs désolée et je sais que les dirigeants ne lui en n’ont pas tenu rigueur. Il nous était déjà arrivé ce genre de problèmes il y quatre ans où deux joueuses majeures nous avaient fait défaut juste avant la reprise. Cela a été très compliqué mais nous nous sommes retroussées les manches et nous avons trouvé des solutions. Mais il faut en avoir la volonté.
Je tiens à rectifier certaines erreurs qui ont été annoncées, il n’y a aucune joueuse qui a signé au MBA en NF1. Une joueuse qui a arrêté sa carrière, Elodie Demortier, a pris une licence au MBA afin de pouvoir s’entraîner à l’occasion et garder la forme, tout simplement. Il y a eu des arrêts de joueuses cadres – qui avaient été annoncés en cours de saison et même avant – mais aussi des départs, beaucoup en effet. Il faut peut-être se poser des questions…
La reconstruction je le sais et je le répète devait s’avérer difficile sans aucun doute. Mais y’a t’il eu une réelle volonté de réussir ce challenge ? Je ne sais pas. Je laisse aux autres le soin de penser ce qu’ils veulent. En ce qui concerne mon départ, il a peut-être eu un effet sur le départ de certaines joueuses après toutes ses années ensemble. Mais il serait bien prétentieux et présomptueux de ma part de dire que je suis la cause de ce triste dénouement ! Je pense que le club doit aujourd’hui se poser les vraies et les bonnes questions quant à ce forfait. Comme l’a dit Sahbi El Mokni (Qui devait reprendre en main l’équipe cette saison suite au départ de Jouandon à la fin de la saison dernière ; ndlr) il y avait des problèmes profonds qui ont finalement fait surface.
Je ne souhaite pas envoyer une bombe qui fasse plus de dégâts qu’il n’en a déjà été fait. J’espère au contraire avoir peut-être apaisé les esprits blessés et remettre plus ou moins les choses à leur place. J’ai certainement beaucoup de défauts, mais je suis honnête et j’ai fait part au club de mon intention de donner un avis publique sur les déclarations faites par le club et je leur ai fait part personnellement de mon point de vue au préalable. C’est avec la plus grande sincérité que je leur souhaite de pouvoir rebondir. »
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