Ce soir le Monaco Basket Association reçoit Lyon pour le compte de l’avant-dernière journée de N2F. L’occasion de revenir avec Elodie Decker sur une saison exceptionnelle.
Ce samedi la Nationale 2 du Monaco Basket Association, qui s’est auto-proclamée candidate à la montée en Nationale 1, reçoit l’équipe Espoir de Lyon. Match pour du beurre puisque la qualification en play-offs est déjà en poche depuis longtemps ? Et bien non. Le relâchement n’est pas de mise et Lyon est la seule équipe à avoir battu le MBA cette saison, 55-53 en décembre dernier. Elodie Decker (Poste 1) se souvient d’un « bon match de notre part, même si ce n’était pas le meilleur, on ne leur a pas donné la victoire. Lyon est allé la chercher : une grosse prestation de leur part. »
L’histoire retiendra donc que, peut-être, les joueuses d’Olga Tarasenko auront effacé la seule petite fausse note d’une saison exceptionnelle avec un triplé toujours possible : Coupe Côte d’Azur, Coupe de France Fédérale et championnat de France de N2F. Une saison peut-être historique dont les premières pierres ont été posées l’année dernière. Promu à ce niveau, le groupe monégasque s’est mis à jouer le jeu jusqu’au bout. Bien que son maintien était son unique objectif de base, il a frôlé les play-offs. Un mal pour un bien ? « L’année dernière, à la base, c’était le maintien, mais quand tu as un groupe ultra-soudé et qui vit très bien, forcément tu te prêtes au jeu », raconte Elodie Decker à www.magsport06.fr qui elle est arrivée l’été dernier à Monaco. « Je pense que la saison passée elles ont survolé leurs objectifs, tu en veux toujours plus, à fond, en donnant le maximum. » Au final, cette saison bien meilleure que prévue, a posé des fondations solides pour l’équipe fanion du jeune club créé en 2009. Et cet été, les dirigeants, la coach et les joueuses ont pris le parti d’assumer : objectif monter. « Ce n’est pas prétentieux d’annoncer ça. A partir du moment où tu en as les moyens et que tu assumes avec tout un club qui tire dans le même sens, il n’y a pas de problème. Dans notre championnat, même si c’est l’objectif, tout le monde n’assume pas forcément… »
Car en parallèle de survoler son championnat, le MBA a envoyé un signal fort à la France du basket féminin en se qualifiant pour la finale de la Coupe de France Fédérale qui aura lieu à Bercy le 21 avril. Une succession de victoires, notamment face à des Nationale 1 qui ont permis au groupe de se jauger pour l’année prochaine si la montée est validée. « La ligne de conduite du club, mais aussi la notre et celle d’Olga, a été de ne jamais se cacher. Du coup, pour les filles, mais le club aussi, l’objectif a toujours été de monter à Bercy. On savait que c’était faisable sans pour autant se dire que ce serait facile. Mais on le voulait ! » Si face aux Polynésiennes de l’AS Aorai cela ne fût qu’une formalité, dès les huitièmes de finale le MBA a du se coltiner son dauphin en Nationale 2, Martigues. « On les avait déjà joué deux fois en championnat, on se connaît, c’est compliqué et au final on passe, mais c’était pas large (54-50 ; ndlr). C’était déjà chaud et derrière on savait que ce serait moins drôle avec que de la Nationale 1. » Ça n’a pas loupé et quelles Nationale 1 ! Ça a commencé en quart de finale avec le Pays Rochelais, deuxième de la Poule B de troisième division puis, le lendemain La Tronche Maylan, leader de la Poule A. « Pour aller à Bercy, c’était ça le plus dur, enchaîner la perf ! On s’est frotté à la N1F ! On sait ce qu’on vaut et en coupe de France on a prouvé que nous pouvions rivaliser avec les équipes d’un niveau supérieur. Toutes les filles ont déjà connu cette division voir plus haut. Du coup sur le papier c’était possible mais il fallait enchaîner. On voit une vraie différence avec le championnat. »
Mais il y a différence et différence. En effet, le score ne veut pas toujours dire grand chose. Oui, généralement, le MBA s’impose avec entre quinze et trente points d’avance, mais la coach Olga Tarasenko n’a pas forcément le discours correspondant à l’écart. « On a déjà gagné de trente points mais Olga ne s’en satisfait pas, nous disant que notre prestation n’était pas bonne pour une équipe qui joue la montée. Au contraire, on peut gagner seulement de dix points mais là nous avons plus de félicitations. D’un match à l’autre, tu as des différences de niveau entre les équipes en Nationale 2. On le voit par exemple avec les centres de formations où il y a un gouffre entre Lyon et Montpellier. D’un autre côté, oui Saint-Laurent joue le maintien, mais c’est accroché. Lors d’un derby, on oublie les différences de niveau. » Certains écarts importants qui ne doivent pas influer sur la motivation et l’investissement du groupe et ça, l’entraîneur Olga Tarasenko, que Decker a connu il y a quelques saisons au niveau professionnel au Cavigal Nice, y veille.
« Difficile de comparer sa façon d’être avec un groupe pro comme à Nice avec des filles ici qui fond 8h – 18h et qui à la fin de la journée arrivent à la salle avec le sac dans la voiture. Ce n’est pas le même métier. Mais en dehors de ça, elle a la même exigence et la même intransigeante, toujours ultra-perfectionnsite. C’est d’ailleurs de ça dont j’avais besoin. Je sortais déçue de dernières expériences en coaching. Je connaissais un peu Eric (Elena, le Président ; ndlr), le lien a commencé comme ça et quand j’ai su que Olga était là bas, cela m’a conforté dans mon idée de venir, nous étions en demande de bosser à nouveau ensemble. J’avais besoin de ses valeurs d’entraîneurs en qui je crois. Avec elle, quoi qu’il advienne, tu gardes les pieds sur terre. »
Monaco doit maintenant concrétiser. En play-offs il faudra affronter Poinconnet et une autre formation qui reste à se dégager, trois équipes dans la Poule B peuvent encore y croire mathématiquement. « Je ne me suis pas encore penchée sur nos futurs adversaires. Mais que ce soit Pierre, Paul ou Jacques, on prendra tout le monde de la même façon. » Une philosophie qui va dans le sens du club de croire en lui et de mettre toutes les forces de son côté. « Je suis convaincu à 8000% que le club, bien que très jeune, est dans la bonne direction. Il commence à faire parler de lui car tout le monde est ultra-engagé. Certes c’est un club amateur, mais tout le monde se tient au courant de tout pour aller dans le même sens. Tout est mis en œuvre. On ne peut pas être comparé à d’autres clubs, notamment au niveau des équipes jeunes, on en a quelques une quand même, mais le MBA n’a que sept ans d’existence. Mais ça avance, sans brûler les étapes. Nous avons une bonne réserve en PNF et les seniors interviennent auprès des jeunes. Tout est mis en place. C’est un puzzle qui fonctionne bien car, encore une fois, tout le monde va dans le même sens. Le mouvement est unique, c’est d’ailleurs le slogan du club, son identité : « We are one. »
La finale de la coupe de France aura lieu elle le 21 avril face à la Nationale 1 de d’Ifs, troisième de la Poule A. Un moment important et qui s’annonce rien en émotions. Bercy va faire connaissance avec le MBA.
(Crédit photo : Philippe Magoni)
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