Dans un championnat déjà coupé en deux, Antibes, promu, n’est pas au mieux en Nationale 2. Mais paradoxalement, la dernière défaite a rassuré l’entraîneur Gilles Sanchez.
Gilles, samedi, Antibes s’est incliné 31-24 à Ajaccio avec encore une fois une première mi-temps qui coûte cher…
On est pas mal au démarrage. Le score est serré jusqu’à la vingtième minute environ. On est au contact (Pas plus de deux ou trois buts de retard ; ndlr). Et puis on commence à être émoussé et à perdre quelques ballons. On prend des buts sur contre-attaques. L’écart se creuse dans les dernières minutes de la première mi-temps et on tourne, ce qui est une mauvaise habitude chez nous cette année, avec un gros retard, 17-10.
On a souvent tendance à pointer du doigt l’arbitrage en Corse…
On réalise un super début de seconde période et on remonte rapidement (22-21 à la 47e ; ndlr). Et puis on commence à prendre des deux minutes, un peu sévères à mon goût mais pas plus à Ajaccio que si le match était à La Crau par exemple. Comme ailleurs. Je ne me plaint pas de l’arbitrage. On est un peu handicapé sur la fin et comme en fin de première mi-temps, l’écart se creuse : on arrive plus à marquer (Le score passe de 26-24 à un final de 31-24 ; ndlr). Et puis nous n’étions que onze (Marian Madalin Truica retenu pour raisons professionnelles ; ndlr) et donc une rotation de moins. Il a fallu gérer les temps de jeu et les organismes du mieux possible et finalement ça ne s’est pas trop mal passé.
Le contexte était en plus particulier…
On a réussi à être dans le rythme et c’était capital car c’était une soirée de gala là bas pour le 1000e match du club au niveau Nationale. La salle était archi-pleine avec des anciens etc… Donc, attaque par attaque, on a réussi à recoller et ne pas les laisser s’enflammer. C’était intéressant. On réalise un match relativement plein où Yohan Crespin (Meilleur buteur des derniers championnats PNM et ETM Côte d’Azur sur les deux dernières saisons ; ndlr) a montré qu’il avait le niveau : il doit le confirmer. Défensivement j’ai vu autre chose que ces derniers temps. Oui on prend 31 buts mais il y avait des choses intéressantes et en attaque on réalise un match de qualité. Le score ne reflète pas notre match, deux ou trois buts d’écart aurait été plus réaliste.
Quel avait été le programme des trois semaines de trêve qui ont précédé ce match ?
Beaucoup de récupération, surtout la première semaine, puis on a commencé à remettre en route la deuxième pour remettre un gros coup ensuite avec de la piste, du travail en défense et un match amical contre la N3M du Bâtiment Nice. C’était une opposition intéressante qui nous a servi à mettre en place la défense alignée à Ajaccio.
Même s’il n’est pas [encore] catastrophique, le bilan comptable est mauvais avec une seule victoire en six journées. Cette défaite fait réfléchir ?
Je ne suis pas du tout davantage inquiet avec cette défaite. Au contraire, je suis même rassuré. Durant la trêve, on a beaucoup parlé. Il y a eu des réunions. On a fait le bilan du premier quart de saison. J’ai senti des joueurs concernés, motivés, solides, intéressés mais il y a toujours carences car on ne gagne pas. Mais j’ai vu du mieux. Alors les gens vont se demander comment je peux voir du positif et être rassuré quand je perds de sept buts. Mais j’ai vu le comportement de mon équipe. Ce match là va nous aider à progresser et à gagner en régularité, notamment à domicile. Car pour l’instant, nous avons gagné un match et c’était à l’extérieur. On doit réussir à inverser la tendance.
Ce week-end, la réception de Vitrolles, à défaut d’être décisive, s’annonce infiniment importante pour la suite puisque vous comptez tous les deux neuf points en six journées…
Un match importantissime. Le classement est coupé en deux. La première moitié jouera la montée, le reste luttera pour ne pas descendre. Nous, on veut assurer le ventre mou. J’ai très peu d’infos sur cette équipe mais ce que je vois c’est qu’ils ont eu un calendrier très difficile avec déjà Nîmes, Aix, Saint-Raphaël et Ajaccio. On doit gagner à domicile, c’est important !
Ton équipe a survolé le championnat N3M et là, malgré un recrutement de qualité, ça coince en Nationale 2. La différence de niveau est importante ?
C’est flagrant ! Une grosse marche. Je pense que la poule 6 de N2M, celle où nous sommes, est la plus forte. Déjà, nous avons les centres de formations de Nîmes, Saint-Raphaël et Aix. En plus, nous avons Ajaccio qui descend de N1M et qui vient remonter. Nous avons Thau qui récupère les joueurs de Montpellier et Nîmes qui ne peuvent pas passer pros. C’est vraiment relevé. Certains observateurs estiment que certains matchs ressemblent à certaines rencontres de Nationale 1. Il y a vraiment un très gros écart. On vient de jouer le BTP en amical et s’ils veulent monter il va falloir se renforcer sérieusement. La N2M c’est très costaud, athlétique, une vraie structure du jeu, beaucoup de rythme en match et techniquement et tactiquement il y a un gros palier. Justement, on s’accroche pour franchir ce palier et gagner des matchs pour nous maintenir.
La clef de la réussite ?
Si on garde cet état d’esprit et cette envie de travailler, on peut être optimiste. Mais on y arrivera peut-être pas… J’attache beaucoup d’importance à l’état d’esprit. S’il n’est pas parfait, tu ne peux rien faire dans un sport collectif. Il faut de la solidarité. Et puis, en Nationale 3, tu peux parfois te contenter de peu et tu t’en sors. Là, impossible. Il faut avoir envie de faire les efforts. Aux entraînements. Constamment. On joue le maintien. C’est rude. C’est un autre état d’esprit que l’année dernière, si tu ne te dépouilles pas, tu n’as aucune chance de gagner.
(Crédit photo : Magsport06)
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