Deux ans après son titre en ERM et un an après sa belle saison en NM3, le Nice Basket vit une saison galère. Analyse d’une situation critique où le coach a déjà changé.
Eté 2014. La Nationale 3 du Nice Basket conserve la majorité d’un effectif qui vient de terminer cinquième pour sa première saison à ce niveau depuis une éternité. Seuls deux garçons arrivent : Ahmed Rabbah et Jonathan Nadjimbaye. Mais la grande révolution vient de l’arrêt de carrière du joueur Manu Fontaine. Cadre indiscutable de l’équipe niçoise de la dernière saison écoulée en NM3, il devient entraîneur, laissant, sur le terrain, un grand vide. Le staff l’installe sur le banc. Jean-Luc Cerutti s’efface, devenant manager général. Mohamed Ben Hassen, reste en poste d’adjoint et débute donc la saison aux côtés de Fontaine. Interrogé par www.magsport06.fr en début de saison, Cerutti avait prévenu, tout en étant confiant, mais avait bien cerné un possible problème. « Manu était le coach sur les matchs de coupe de France la saison passée, dans l’optique de le préparer et de faire comprendre au groupe qu’il allait prendre le relais. Maintenant à lui de s’imposer et de faire comprendre à chacun qu’il est passé de l’autre côté (…) Maintenant c’est l’entraîneur, ce n’est plus le copain. » Mais tout ne s’est pas passé comme prévu.
« Une décision favorable pour le club et pour Manu »
Le duo Fontaine-Ben Hassen est évincé après seulement sept journées et un bilan de trois victoires pour quatre défaites. Mais ce qui va déranger les dirigeants niçois, c’est l’analyse, plus poussée, qui révèle que les trois succès, ont été acquis, non sans mal, face à des équipes qui, à l’époque, n’avaient pas gagné le moindre match : Hyères-Toulon, Saint-Laurent et Fréjus. Depuis, les deux premiers cités sont revenus dans la course au maintien. Face à des équipes, type Venelles, qui jouent, logiquement dans la même court, les Niçois ont perdu à domicile de douze points en étant menés de bout en bout. Et puis, contre des formations de haut de tableau, Nice a explosé, comme face à Cagnes-sur-Mer (88-62) et le Cannet-Rochevile (92-70). « Personne ne remet en cause l’investissement de Manu et sa volonté de bien faire. Mais le groupe n’a pas totalement adhéré à ses principes et, comme Manu est un nouveau coach, il n’avait pas tous les outils à sa disposition et c’est normal. Mais nous, on a vu les matchs défiler. Manu est vraiment un bon gars. Très compétent. Il nous a donné satisfaction en entraînant les juniors du club l’année dernière. C’est une décision qui n’est jamais facile à prendre. Mais favorable pour le club, mais pour Manu aussi, pour la suite de sa carrière de coach », explique Jean-Daniel Malatesta, Président du GSEM, club qui porte la Nationale 3 de la CTC Nice Basket.
Le problème viendrait donc du groupe qui n’a pas assez respecté Fontaine en tant que coach, mais plutôt comme un ancien joueur qui venait leur faire entraînement. « On ne voyait pas d’amélioration au fil des matchs », continue Malatesta, « et nous sommes dans un championnat extrêmement difficile, avec des matchs très rapprochés. Le calendrier commence fin septembre et se termine début avril. Le 13 décembre, on débute déjà les matchs retours. Ainsi, il fallait vite changer les choses, pour que le nouveau coach ait le temps de travailler. » Alors, Sahbi El Mokni (Photo) a été intronisé. A Nice, on a souhaité un coach expérimenté pour tenir le groupe. L’objectif de Nice est d’être serein, le plus vite possible, pour pouvoir travailler avec les jeunes et commencer à en intégrer certains en fin de saison. Pourtant, le chemin est encore long, très long pour Nice qui vient de prendre deux nouvelles claques, cette fois sous l’égide d’El Mokni, à Menton (85-51) et surtout, lors d’un match capital à domicile, face à Lorgues (74-96), un adversaire direct.
L’électrochoc n’a pas eu lieu. La situation s’aggrave. Car, si Fréjus, après neuf journées, est toujours bloqué à zéro victoire et est déjà quasiement condamné à descendre, cinq équipes se tiennent avec trois victoires chacune : Lorgues, Avignon, Hyères-Toulon, Saint-Laurent et donc Nice. Terrible hasard, Nice se déplace dans une semaine à Marseille, pour y affronter le SMUC, qui, en étant invaincu, file déjà vers la Nationale 2. Dans les conditions actuelles, Nice, qui se cherche une stabilité, après avoir déjà connu, par exemple, trois capitaines différents cette saison – De la Rua, Rodrigue Mayunga et Mulumba – paraît difficilement capable d’un exploit. Les propos du coach de Menton, Philippe Agostini, résonne encore : « Si le SMUC fait un faux pas, ce sera par manque de sérieux chez un adversaire pas dangereux pour eux… Mais je n’y crois guère. »
« La phase retour sera très difficile »
Derrière, les Azuréens enchaîneront avec un nouveau déplacement, à Bandol, sixième, qui compte une victoire de plus que le quinté cité ci-dessus. A la lecture du calendrier, la situation semble vraiment difficile. Sur les neuf premières journées, Nice a joué six fois à domicile. Comprenez que sur les treize matchs à venir, les Niçois se déplaceront huit fois. Malatesta a parfaitement concience de la situation, d’où l’obligation de vite intervenir. « Pour le moment on se bat sur les dernières places. On est à ce niveau là. Et même face aux autres équipes de bas de tableau, nous n’avons aucune marge. La phase retour sera très difficile. » Et avec la Nationale 3 c’est l’ensemble du projet de le CTC Nice Basket, regroupant six clubs niçois, qui tremble. Une relégation en Excellence Régionale Masculine, qui aujourd’hui est totalement réaliste, sonnerai sans doute la mort, au mieux à moyen terme, du projet qui est de faire monter ce club, en Nationale 2.
(Crédit photo : Magsport06)
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