Après deux saisons passées à Monaco, conclues par un titre de N3, le gardien Richard Balland-Roche, 36 ans, quitte le Rocher pour la N1 du Cavigal.
Richard, pour commencer, quel est ton programme cet été pour t’entretenir physiquement ?
Pas grand chose jusqu’à cette année. Enfaite, avant de rejoindre Monaco il y a deux ans, j’ai toujours joué, depuis mes dix-sept ans, en Nationale 1. Puis en 2008 j’ai arrêté pendant trois ans pour des raisons physiques et médicales : j’ai subi plusieurs opérations assez lourdes. Et puis j’ai donc joué en N3 à Monaco. Mais depuis cinq ans j’avais limité mes préparations physiques. Je faisais tout de même attention et je prenais part à des redonnés etc… Mais là, je vais retrouver le niveau N1 avec le Cavigal et c’est tout autre chose. Je n’ai pas envie d’être ridicule et je veux jouer un maximum. Je fais du vélo et je vais nager trois ou quatre fois par semaine. J’ai maintenant 36 ans et je ne dois rien laisser au hasard.
Et puis tu connais déjà la maison du Cavigal…
Je me dois d’arriver au top par respect envers les dirigeants du club qui m’ont fait confiance. Ils comptent sur moi. J’ai déjà joué au Cavigal entre 1999 et 2002. Aujourd’hui, le club me tend à nouveau la main, pour eux, pour mes équipiers et pour moi, je dois arriver avec un niveau digne de la N1. Je n’ai pas joué à ce niveau depuis longtemps. Je ne peux pas arriver en septembre comme une fleur et voir ce que ça donne physiquement. Je dois avoir des réponses bien avant. Jouer en Nationale 1 ne s’improvise pas. Le club est en plus dans une optique de jouer le haut de tableau après avoir terminé 5e en 2011-2012 et 4e en 2012-2013. Je vais être en concurrence avec Fabien Lorenzelli qui est un gardien de très haut niveau.
Que retiens tu de tes deux années passées à Monaco ?
A titre personnel, la première saison s’est mieux passée que la première. J’étais vraiment enthousiaste il y a deux ans lorsque j’ai repris la compétition : comme un junior. Avec mon expérience, j’ai essayé de véhiculer tout cela au groupe. Mais on manque la montée en N2 d’un rien. Un point ? Un but ? Je ne sais plus, qu’importe… Et pour être honnête, j’ai eu beaucoup de mal à me remettre dedans à 300% pour la saison 2012-2013. J’étais moins dans le projet, moins concerné mais toujours motivé. J’ai pris plus de distance et puis je suis devenu papa, pour la première fois, au mois de mars. J’ai accompagné ma compagne au maximum.
Et puis un an plus tard il y a cette montée qui arrive plus tôt que prévue…
Enfaite les deux premières équipes de chaque groupe de N3 montent en N2. Nous étions premiers, tout se passait très bien mais rien n’était encore acquis officiellement. Et à cinq journées de la fin du championnat, tu reçois un coup de téléphone et on t’apprend qu’il y a une refonte des poules pour la saison 2013-2014 et que les quatre premiers montent. Tout est joué il n’y a plus de suspens. Tu n’as pas l’adrénaline de la situation puisque nous avons appris ça sous la douche après un entraînement en pleine semaine et non pas après un match. La Fédération n’a vraiment pas été au top sur ce plan là. Ce n’est pas digne d’une telle institution. Autant l’année précédente on s’est pris le revers de ne pas monter en pleine tête autant là il n’y a eu que très peu d’émotions.
« L’ambiance au Cavigal est unique »
Pourquoi avoir quitté le club ?
Malgré le titre et donc l’arrivée en N2, je n’ai pas souhaité continuer. Je n’étais plus vraiment en phase avec la gestion du coach. Pas forcément sur le plan sportif, mais sur la gestion en générale. Tout ne s’est pas très bien passé lorsque j’ai voulu prendre un peu de recul auprès de l’équipe par rapport à l’arrivée de mon gamin. Il ne faut pas oublier que Monaco est une association et qu’on jouait « seulement » en N3. Mais nous avions des divergences au sujet de tous les petits à côté du terrain. Plus tard j’ai appris que le coach avait été remplacé mais j’étais déjà tombé d’accord avec le Cavigal.
Justement, pourquoi un retour du côté de la salle Pasteur ?
Le club m’a sollicité puisque un de leur gardien s’en va et visiblement un jeune va partir en janvier pour ses études. Le Cavigal voulait, en premier choix, une solution locale, un gardien d’expérience et qui de préférence connaissait le club. Le Cavigal est une structure à laquelle on adhère ou pas. Il y a une véritable façon de faire. Le niveau est très intéressant, l’ambiance y est unique. C’est totalement différent de Monaco où c’est très sérieux, ambitieux et où tu as certaines contraintes morales. Je ne dis pas qu’au Cavigal c’est un club où chacun fait comme il veut, mais il y a un côté familiale et très humain qui change tout. Pour être honnête, nous nous sommes bien entendus sur le plan financier et vu que ma femme vient d’accoucher il y a quatre mois, c’est difficile de refuser. Ce n’est pas le principal argument, mais ça en fait parti.
A quoi aspires-tu à 36 ans pour ce retour en N1 ?
J’espère me prouver que je me suis rapprocher du niveau qui était le miens il y a dix ans, avant mes opérations, lorsque je jouais en N1. Je souhaite de tout coeur nous voir prendre beaucoup de plaisir à jouer cette saison et réussir là où les autres ont échoué, c’est-à-dire monter en deuxième division, mais pas à tout prix. Oui Monaco monte mais à l’arrivée le goût est particulier. Le sportif est certes rempli mais étions nous vraiment épanouis ? En N1 nous allons rencontrer énormément de grosses équipes : le championnat est très homogène. L’année s’annonce très longue et se jouera sur des détails. A nous de tirer dans le même sens, de venir en avance aux entraînements et pas en reculant. Il faut traîner dans les vestiaires, parler, échanger et pas partir comme un voleur pour prendre sa douche chez soi. La cohésion est la clé de beaucoup de choses.
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