« C’est mon plus mauvais résultat sur le Tro Bro Léon alors que peut être je n’ai jamais autant réalisé une course aussi accomplie que celle là ». Les paradoxes du cyclisme. Alexandre Blain a terminé dimanche 34e du « petit Paris-Roubaix » à plus de quatre minutes de Francis Mourey. La faute à une échappée trop conséquente : « Vingt coureurs étaient partis. C’était beaucoup trop malheureusement et avec quatre minutes de retard à cinquante kilomètres de l’arrivée, nous nous sommes retrouvés forcés à nous découvrir un peu plus tôt que prévu », lance le Niçois. Alors, avec son équipier et compatriote Eric Berthou, les deux hommes du Team Raleigh ont pris les devants : « Seulement une dizaine de coureurs a suivi notre accélération ».
« La FDJ était beaucoup trop forte »
Mais la classique (1.1), longue de 204 kilomètres, n’en a pas fini avec ses rebondissements dont elle a le secret. A la sortie du secteur suivant, quatre coureurs décrochent. Blain et Berthou ne sont plus accompagnés que de six hommes dont Mourey et Le Bon de la FDJ. Ces derniers vont d’ailleurs commencer à collaborer. Blain va alors avoir un coup de barre après ce gros forcing : « J’ai pris le temps de bien récupérer dans les roues et de bien me ravitailler ». Le scénario était parfait. Il n’était plus que six à composer l’échappée matinale et le groupe de chasse, imprégné d’une très bonne entente, était revenu à cinquante secondes à vingt cinq kilomètres de l’arrivée. « Notre plan marchait donc comme sur des roulettes surtout que désormais, on sentait que nous avions la main mise sur la course. Les FDJ paraissaient très forts aussi mais avaient eu aussi pris du temps pour respirer, comme tout le monde, dans ce contre de costauds. ». En confiance, la Team Raleigh a t-elle un peu sous-estimer ses adversaires ? « Ce qu’on avait pas prévu c’est qu’ils étaient plus que très fort. Ils étaient finalement trop fort et Mourey a accéléré dans l’avant dernier secteur ».
« La tête haute »
Dans le rouge, Blain coince et Berthou l’imite cent mètres plus loin. Seul un autre FDJ parvient à prendre la roue du futur vainqueur de l’épreuve. « Dès lors en surchauffe, on a tous tiré le frein à main. Il ne restait que vingt kilomètres à couvrir, mais la fin de parcours était interminable après avoir dépassé mes limites. On jouait la gagne, nous n’étions pas si loin, mais je me suis brûlé les ailes et perdu toute chance pour les accessits. De toute façon, le moral n’y était plus car j’ai compris que la victoire m’échappait encore et encore », analyse Blain, fataliste. L’histoire était presque parfaite. Blain et Berthou, qui ont gagné main dans la main la troisième étape du Tour de Normandie il y a trois semaines, y ont cru pendant longtemps mais sont « tombés sur plus costauds que nous : rien à dire. Nous avons perdu les armes à la main et la tête haute. Sans notre offensive, la course était perdue de toute façon : nous avons offert la victoire aux FDJ sur un plateau ».
crédit photo : David Allais / www.tourdenormandiecycliste.fr
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