Monaco conserve sa place dans le Groupe II de la Coupe Davis après être venu à bout du Maroc ce week-end. Rien de simple, mais sur ses terres, Boggetti a été rassuré.
Une rencontre sur trois jours où la principale clé de l’issue était le comportement du néo-marocain Lamine Ouahab, 254e mondial et excellent depuis le début de saison. Monaco l’a parfaitement muselé. En effet, au fil du week-end, Boggetti s’est rendu compte que le meilleur élément marocain n’était pas à son top physiquement mais, comme le rappelle le Capitaine, « ça ce n’est pas notre problème. » Mais, c’est celui qu’on attendait pas forcément, qui a fait trembler Monaco, bien que Boggetti se souvenait très bien d’Idmbarek. En effet, il y a trois ans, Monaco avait déjà battu le Maroc 3-2. A l’époque, Ouahab n’était pas encore Marocain, mais Idmbarek avait déjà fait parler de lui. « Je me souvenais d’un garçon très vaillant et accrocheur. Moins bon tennistiquement que les autres, mais tellement accrocheur. Il laisse des traces physiques à ses adversaires. Quand tu n’arrives pas à l’avoir, il ne te lâche plus et te laisse aussi des traces mentales. Il a couru dans tous les sens en remettant en jeu toutes les balles. J’ai revécu le cauchemar que j’ai vécu il y a trois ans. » Alors, même si Balleret a su prendre le dessus lors du troisième set (6-1), c’est bien Idmbarek qui s’impose 6-7(4) 4-6 6-1 6-7(5).
Arneodo, tout aussi à l’aise en Coupe Davis
Monaco se retrouve mené, alors que Ouahab n’est pas encore entré en piste et que Boggetti ne sait pas encore que le meilleur marocain ne jouera pas à son niveau. « Je suis un peu abattu. Je n’ai pas toutes les données au départ, comme le fait que Lamine Ouahab n’est pas au top de sa forme. Cette donnée, quand le premier match se termine, je ne l’ai pas. J’ai seulement en ma possession tout ce que les joueurs ont pu me dire, ses titres en Futures cette saison, son titre sur un Challenger et ses deux victoires contre des top 100 en 2015. » Lors du premier set, Ouahad, en jouant à un super niveau, ne va laisser aucune chance à Arneodo (6-1). Mais le match, en même temps que l’ensemble du week-end, va tourner grâce à deux éléments. Le premier, comme l’explique son Capitaine, c’est l’extrême solidité de Arneodo qui, malgré un premier set compliqué, va continuer à suivre à la lettre le plan tactique. Un plan qui, si Ouahad jouait à son top niveau, était inefficace. Sauf que, tout doucement, le Marocain va commencer à accuser le coup physiquement. « Avec cette chaleur, c’était difficile. Romain a réussi à être très percutant. Lamine va commencer à coincer, je ne m’y attendais pas. Et puis, souvent, quand un garçon a un coup de moins bien, il laisse passer un set pour se refaire une santé plus tard. Alors, j’ai attendu. J’attendais ce moment où il allait remonter la pente : ce n’est pas arrivé. Alors, même si Ouahab est resté capable de réaliser quelques coups géniaux, Romain ne lui a jamais permis de sortir la tête de l’eau. » Arneodo va donc remporter les trois manches suivantes sans trembler 6-1 6-2 6-4.
Un double solide malgré certaines péripéties
Après cette égalisation inattendue, mais finalement pas tant que ça, la soirée va être animée pour savoir qui jouera le double. Si la meilleure paire sur le papier est bien Balleret / Arneodo, il fallait aussi prendre en compte le côté physique suite à des matchs sous une accablante chaleur. Et puis, une fois la victoire définitive acquise, Boggetti lâche une information primordiale. Quelques jours avant le week-end, Balleret, lors d’un entraînement, s’est tordu la cheville. Cette dernière a longtemps inquiétée. Alors, la santé du Monégasque était un vrai point d’interrogation. En effet, si cette cheville ne semble pas être le point principal de la défaite de Balleret contre Idmbarek, il ne faillait peut-être pas prendre le risque de voir cette douleur se réveiller, sous peine de perdre Balleret pour le simple du dimanche, même si Thomas Oger était prêt à prendre la relève. Finalement, c’est bien le duo attendu, celui qui cumule les trophées en double en Future, qui a été aligné. Après un premier set où les Monégasques vont se montrer archi-dominateurs (6-0), Balleret va commencer à décrocher un peu de son niveau. Il n’en fallait pas moins à Ouahab et Rachidi pour reprendre espoir et égaliser (6-7(7)). Alors, Boggetti va recadrer Balleret. « Je suis très content car il a réagi. Il s’est repris et est revenu sur ses bases pour repousser des adversaires euphoriques. Ils ont repris leur domination et ont été très solides. » 6-4 6-2.
Balleret se reprend et impose son rôle de leader
Après ce grand bol d’oxygène, arrive le dimanche matin et l’opposition, peut-être décisive, entre Balleret et Ouahab. Avec sa vaillance, le Monégasque va déranger le Marocain, mais moins facilement que Arneodo le vendredi. En effet, en ayant un jeu plus varié, avec des coups plus liftés et arrondis, Arneodo et sa percussion ont vraiment déranger Ouahab, le faisant plier physiquement. Avec son jeu davantage basé sur la puissance, Balleret va avoir plus de mal à bousculer un Ouahad emprunté physiquement. « Ce match pouvait, à tout moment, basculer d’un côté comme de l’autre. Il fallait surveiller le physique et le mental de Benjamin, idem chez son adversaire. Tout en sachant, qu’avec la chaleur, tout aurait pu se passer lors d’un cinquième set. » Et Balleret est passé proche de s’embarquer dans un cinquième round. Alors qu’il mène deux sets à un, Balleret voit Ouahab largement mener 1-4 dans le quatrième set. Vaillant, le Marocain ne lâche rien et sait pertinemment, même s’il est cuit, qu’il peut faire plier son adversaire dans un cinquième set. Alors, Balleret va s’accrocher et revenir pour finalement, sur deux ou trois points, faire douter son adversaire et s’imposer à l’arrachée 6-4. « Une délivrance pour toute l’équipe. Une joie énorme. Tout le monde a couru sur le terrain. C’était fort. »
Monaco conserve un rang digne de son niveau
En conclusion, Monaco conserve donc, pour sa dixième année consécutive, sa place dans le Groupe II de la Coupe Davis, un rang indispensable pour la pérennisation de l’équipe et de la Fédération à un bon niveau. « Moi même en tant que DTN et Capitaine, j’avais une énorme pression. Guillaume Couillard (Entraîneur Nationale à la FMT ; ndlr) aussi. Nous avons mis en place des réunions pour bien faire les choses. Il faut représenter quelques choses pour à tout prix rester dans cette division pour jouer une vraie Coupe Davis. On s’y est mis je ne sais combien de semaines en avance pour bien faire les choses. J’ai senti l’effort de tout le monde. Je ne parle même pas des jeunes ramasseurs de balles qui, tout le week-end, dégoulinaient de sueur. Les juges de ligne cherchaient l’ombre. C’était très dur. Alors cette victoire était une vraie délivrance. » Alors, et même si le Capitaine Marocain a demandé à jouer le cinquième match, Monaco a décliné la proposition. « Le contexte était particulier. La chaleur, la victoire, tout le monde sur le court, il aurait été difficile de se reconcentrer. On a voulu fêter ça à 14 heures plutôt qu’à 19 heures avec notre Présidente » Rendez-vous en 2016.
(Crédit photo : Magsport06)
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