« Le bilan est catastrophique », confie avec fatalisme, désorienté, Eric Longin, à www.magsport06.fr. Le retour sur terre est rude pour l’actuel entraîneur de la Pré-Nationale Masculine du BC Baous. Lui qui s’est installé sur le banc il y a une éternité maintenant, à l’époque au niveau Départemental, lorsque l’équipe raisonnait encore au nom de Saint-Jeannet. Des montées successives, des victoires à la pelle, une réelle évolution, un public de plus en plus nombreux dans ce gymnase scolaire aux airs d’arène imprenable. Un parcours en coupe PACA historique il y a deux ans où le BCB a accueilli chez lui une formation de Nationale 2, tels les Chicago Bulls dans un quartier reculé des USA.
Point culminant, la montée en Pré-Nationale au terme d’une saison en Régionale 2 quasi-parfaite, teintée de regret de n’être pas allé au bout, éliminé en demi-finale, le titre PACA lui échappant, les prémices de la dégringolade. Aujourd’hui ? Le Petit Poucet tient malheureusement son rang : 100% de défaite. Sa seule victoire a été acquise à l’aller sur tapis vert chez les Golgohts 13, effacée il y a quelques jours lorsque les Bucco-Rhodaniens sont venus s’imposer 67 à 79 à Saint-Jeannet. « Les explications de ces difficultés ? Je ne sais pas trop. En premier lieu, l’équipe est moins forte que la saison dernière. Le recrutement fût limité, n’étant pas au niveau des exigences du championnat Pré-Nationale. Mentalement, nous avons du mal. Des blessés aussi, tout au long de la saison », poursuit le technicien qui, cette saison, ne porte que la casquette d’entraîneur, laissant son short définitivement au vestiaire.
« Lucas Vayssette est parti à Carros. Florian Ricolfi à Saint-Laurent, un autre jeune m’a annoncé son départ à Aix le 10 septembre soit deux semaines à peine avant le début du championnat. Cela fait beaucoup, trop et ils n’ont pas été remplacés numériquement. » Longin appuie également avoir eu l’accord à 95% d’un joueur majeur de Pré-Nationale pour le rejoindre, ce dernier lui tournant le dos finalement le 28 juin. Arrive petit à petit le sujet des finances sur la table, l’argent. Le nerf de la guerre ? « Pas entièrement à ce niveau et fort heureusement. Mais il y est certain que des clubs ont les moyens et forcément en usent pour attirer ou garder leurs éléments. Alors, il devient compliqué pour nous d’exister même si, avant le début de saison, je restais confiant quant à un maintien possible dans cette division. »
Psychologiquement, physiquement, techniquement. Tout manque sans doute à ce groupe qui a dû apprendre à perdre, sentiment perdu, oublié peut-être précédemment. « J’ai prévenu en début de saison qu’il allait falloir réapprendre à perdre. Mais lorsque la défaite est là, chaque instant, le moral est atteint et ce ne sont pas des pros, donc forcément c’est compliqué de leur faire relever la tête », analyse sans solution Eric Longin. « Il ne faut pas non plus oublier d’où on vient. Ce que l’on vit, être en PNM, est historique pour un club de notre niveau. Nombreux auraient aimé être à notre place. Malgré tout, il est dommage que la saison se déroule ainsi car je suis persuadé que la place pour le maintien existait car on ne va pas se le cacher, nous savons très bien que nous allons redescendre. »
Les Baous ont atteint leur plafond de verre et doivent déjà prévoir leurs arrières pour la saison prochaine afin de solidifier sa place en Régionale 2 et ne pas vivre une dégringolade. Mais cela se fera-t-il toujours avec son entraîneur ? Rien n’est moins sûr. « Mon avenir s’inscrit en pointillé. Tout du moins, rien n’est définitif que ce soit positif ou négatif. Ce qui est certain, c’est que nous arrivons à la fin d’un cycle et qu’il va falloir reconstruire. L’objectif sera de se stabiliser à ce niveau Régionale 2 à court terme avant de peut-être retenter sa chance si une génération future arrive. Elle devra encaisser ce que veut dire jouer en Pré-Nationale, notamment l’exigence que cela réclame. »
Eric Longin, à court terme et peut-être pourquoi pas pour préparer l’avenir, n’aspire qu’à une chose, terminer le mieux possible, en se battant, défaites ou victoires, le but n’étant pas de complètement sombrer sur les sept derniers matchs. « Je ne pense pas encore à la saison prochaine. Je réfléchis aussi de mon côté. Peut-être y a-t-il aussi une usure des joueurs. Appliquons nous à terminer du mieux possible cette fin de saison et on se penchera le moment venu sur celle d’après le cas échéant. Je n’en reste pas moins fier de mon groupe et de ce qu’il a fait ces huit dernières années. » Prochaine journée ce 4 février à domicile contre la réserve de Golfe-Juan.
(Crédit photo : Prenateam)
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